Avant son départ pour La Haye, l’ancien détenu de Korhogo a passé un coup de fil à sa seconde épouse, réfugiée au Ghana. Le récit.
Mardi 29 novembre, 18h 17. Au tribunal de Korhogo, quelques minutes avant son embarquement pour la Cour pénale internationale (Cpi) à La Haye, Laurent Gbagbo veut partager un moment d’intimité avec celle qu’il aime toujours et qu’il appelle affectueusement « Maman ». Il s’agit de Nady Bamba. Et, selon des sources proches du dossier, l’ancien chef de l’Etat s’adresse au procureur de la République, Simplice Koffi Kouadio. Il lui demande s’il peut informer un membre de sa famille de son éventuel transfèrement aux Pays-Bas. Le patron du parquet d’Abidjan donne son accord. Mais il lui demande celui ou celle à qui il veut parler. « Ma femme, Nady », répond-il. Tout ce scénario se passe en présence de ses avocats et des conseils juridiques de l’Etat de Côte d’Ivoire. Séance tenante, Gbagbo demande le téléphone portable d’un militaire. Sans hésiter, l’homme en tenue lui remet son cellulaire. L’ancien président de la République compose le numéro téléphonique de la rivale de Simone. Elle se trouve au Ghana avec leur fils, Ismaël Koudou Gbagbo. L’ex-homme fort d’Abidjan lance l’appel et quelques secondes après l’ancienne journaliste de la Radio « Africa N°1 » décroche le téléphone. Voici le dialogue entre Gbagbo et sa « maman ».
Gbagbo : « Bonjour maman. Je t’informe que je viens d’être inculpé par la Cour pénale internationale. Actuellement où je te parle, nous sommes au tribunal de Korhogo. La chambre d’accusation s’est réunie et a accepté la requête de la Cpi ».
C’est un silence de cathédrale autour de lui. Au bout du fils Nady Bamba est semble abasourdie. Elle demande à son chéri : les chefs d’inculpations.
Le Woody de Mama s’arme de courage et lui dit : « je suis poursuivi pour crime contre l’humanité. Je serai transféré à La Haye mercredi ».
Encore quelques secondes de silence. Et l’ancien député de Ouragahio (re)prend la parole. « Sois forte dans la tête. Sois courageuse… ». Ces phrases mettent fin à la conversation. Gbagbo et Nady ont juste le temps de se dire au revoir. Il remet le téléphone au soldat. Et enfin, l’ex-détenu de Korhogo est conduit à bord d’un véhicule à l’aéroport de Karakoro. Ces confidences que nous révélons dans ces colonnes battent donc en brèche, la thèse, présentée, mercredi dernier, par Laurent Gbagbo, face à ses juges de la Cpi. Il était bel et bien informé de son transfèrement à La Haye.
Bahi K.
Mardi 29 novembre, 18h 17. Au tribunal de Korhogo, quelques minutes avant son embarquement pour la Cour pénale internationale (Cpi) à La Haye, Laurent Gbagbo veut partager un moment d’intimité avec celle qu’il aime toujours et qu’il appelle affectueusement « Maman ». Il s’agit de Nady Bamba. Et, selon des sources proches du dossier, l’ancien chef de l’Etat s’adresse au procureur de la République, Simplice Koffi Kouadio. Il lui demande s’il peut informer un membre de sa famille de son éventuel transfèrement aux Pays-Bas. Le patron du parquet d’Abidjan donne son accord. Mais il lui demande celui ou celle à qui il veut parler. « Ma femme, Nady », répond-il. Tout ce scénario se passe en présence de ses avocats et des conseils juridiques de l’Etat de Côte d’Ivoire. Séance tenante, Gbagbo demande le téléphone portable d’un militaire. Sans hésiter, l’homme en tenue lui remet son cellulaire. L’ancien président de la République compose le numéro téléphonique de la rivale de Simone. Elle se trouve au Ghana avec leur fils, Ismaël Koudou Gbagbo. L’ex-homme fort d’Abidjan lance l’appel et quelques secondes après l’ancienne journaliste de la Radio « Africa N°1 » décroche le téléphone. Voici le dialogue entre Gbagbo et sa « maman ».
Gbagbo : « Bonjour maman. Je t’informe que je viens d’être inculpé par la Cour pénale internationale. Actuellement où je te parle, nous sommes au tribunal de Korhogo. La chambre d’accusation s’est réunie et a accepté la requête de la Cpi ».
C’est un silence de cathédrale autour de lui. Au bout du fils Nady Bamba est semble abasourdie. Elle demande à son chéri : les chefs d’inculpations.
Le Woody de Mama s’arme de courage et lui dit : « je suis poursuivi pour crime contre l’humanité. Je serai transféré à La Haye mercredi ».
Encore quelques secondes de silence. Et l’ancien député de Ouragahio (re)prend la parole. « Sois forte dans la tête. Sois courageuse… ». Ces phrases mettent fin à la conversation. Gbagbo et Nady ont juste le temps de se dire au revoir. Il remet le téléphone au soldat. Et enfin, l’ex-détenu de Korhogo est conduit à bord d’un véhicule à l’aéroport de Karakoro. Ces confidences que nous révélons dans ces colonnes battent donc en brèche, la thèse, présentée, mercredi dernier, par Laurent Gbagbo, face à ses juges de la Cpi. Il était bel et bien informé de son transfèrement à La Haye.
Bahi K.