Député, ce n’est pas forcé !

Est-ce parce que le pays sort de crise et que certains ont voulu trouver le moyen de détendre l’atmosphère ? Car, le moins qu’on puisse dire, c’est que le prochain scrutin législatif a suscité de l’engouement : 1 184 candidats au total pour 934 listes. Nous en avons de tout calibre et de différentes couches sociales. Plus d’un ont souri lorsqu’ils ont vu sur la liste des candidats que certains sont de profession… chômeur. D’autres, même s’ils ont un boulot, louent des deux pièces dans des cours communes. Comment une telle personne peut-elle espérer se faire élire ? S’il y en a qui veulent amuser la galerie ou allonger leur curriculum vitae, d’autres ont vraiment foi en leur victoire. Pour eux, l’entrée au parlement doit être la voie pour améliorer leur situation sociale. Et, les émoluments dus à la fonction de député pourraient leur permettre d’y arriver. Encore, leur reste-t-il à être élu. Mais il faut le dire clairement. Pendant longtemps, il a été reproché au parlement précédent de n’avoir pas suffisamment joué son rôle pour le développement du pays. Les Ivoiriens s’attendent à une Assemblée nationale rompu aux débats ; ce pouvoir qui sera une instance de proposition et non une sorte de boîte postale par laquelle transitent les projets de loi transmis par le gouvernement. Ceux qui rêvent d’y aller juste pour le salaire n’y ont pas leur place. Etre député permet certainement d’avoir beaucoup plus d’argent que la grande majorité des citoyens. Et, quand on est payé à ne rien faire, cela offre la possibilité de mener plusieurs autres business. Les populations savent qu’elles sont le cadet des soucis de la plupart de nos chers futurs honorables. Surtout en ce qui concerne ceux qui attendent d’arriver à l’hémicycle pour se réaliser socialement. Pourquoi ne pas chercher donc à faire autre chose ? Un petit boulot !
B.K.I.