Dans cet entretien, le président sortant de l’Assemblée nationale et candidat aux législatives à Koumassi, indique que les prétendants à l’hémicycle « ne doivent pas être des démagogues ».
Déplorez-vous comme d’autres candidats l’insécurité dans la campagne électorale ?
A Koumassi, j’en entends parler mais je ne l’ai pas vécu manifestement. Certains candidats, je ne sais si c’est vrai ou faux, se sont vu braquer pendant la campagne. Moi, je passe tranquillement, je n’ai pas de souci réel sur ce plan-là. L’insécurité réelle ce n’est pas celle qui se manifeste pendant la campagne. C’est celle qui se manifeste le jour des élections. Au moment où les électeurs vont voter, tout paraît calme. Et dès que les bureaux sont fermés, c’est là que la vraie insécurité se dégage.
Vous êtes donc satisfait des premiers jours de campagne.
Oui, par rapport aux messages que je passe aux populations qui viennent m’écouter. Si je gagne ou pas, je peux dire que j’aurais fait une campagne comme je voulais : parler de près aux gens, les écouter, leur proposer un changement d’esprit et une transformation de la Côte d’Ivoire. J’en profite également pour implanter Lider. Je distribue des fiches d’adhésion, des manifestes et je les invite à nous rejoindre.
Pourquoi avoir choisi le porte-à-porte comme moyen de communication ?
Je n’ai pas d’argent. A Lider, chaque candidat a reçu trois cent cinquante mille francs Cfa. Là où il y a deux candidats, c’est sept cent mille francs Fcfa.
Que dites-vous aux électeurs ?
Nous sortons d’une grave crise après laquelle il faut faire comprendre aux gens que dans une élection, il ne s’agit d’aller se tuer. Nous avons des questions-réponses au cours desquelles ils finissent par le comprendre. Je commence par leur expliquer que la pauvreté est l’ennemi commun à combattre. Et que le Baoulé, le Bété, le Dioula… n’est l’ennemi de personne. Nos groupes ethniques ne sont pas sources d’adversité. La première solution que je leur propose, c’est l’accalmie (…)
Comment réagissent vos interlocuteurs ?
Il y a encore le choc transmis par la crise post-électorale. Les gens en parlent comme si c’était il y a deux mois. J’essaie de leur expliquer comment et pourquoi il faut dépasser cela. Au niveau de la santé, on m’explique qu’à Koumassi sur dix femmes qui vont accoucher, moins de la moitié rentre à la maison. Au niveau de l’emploi, de nombreux jeunes sont au chômage.
Quelle est votre perception de la prochaine Assemblée nationale ?
Je suis effaré quand je vois le nombre de personnes (255, ndlr) qui pourraient siéger bientôt dans cette Assemblée nationale et qui en ignorent complètement les fonctions. J’entends des candidats hurler dans les haut-parleurs qu’ils vont construire des routes, des écoles, des maternités, développer leurs régions. Je me dis voilà des gens qui, cinquante ans après l’indépendance, se comportent exactement comme l’image qu’on donne des politiciens qui mentent.
Pourquoi dites-vous cela ?
Ils cherchent un job dont ils ne connaissent même pas la consistance. Un député n’est pas là pour construire des écoles, des routes, des ponts, des maternités, etc. C’est faux !
Que doivent alors savoir les électeurs sur le rôle du député ?
Le rôle d’un député, c’est d’être un porte-parole des populations auprès du gouvernement.
Et non un acteur de développement ?
Le député est un acteur de développement mais ce n’est pas lui qui va faire le développement en disant je vais construire des écoles, des hôpitaux, des ponts… c’est faux. Ce qu’il fait, c’est écouter les préoccupations des populations. Elles lui disent, nous souffrons parce que nous n’avons pas d’eau, de courant, de routes. Elles lui disent, chez nous il y a l’insécurité. Le député prend note et transmet au gouvernement qui est, ensuite, invité à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions des parlementaires. Le deuxième boulot du député, c’est de voter la loi.
Entretien réalisé par Bidi Ignace
Déplorez-vous comme d’autres candidats l’insécurité dans la campagne électorale ?
A Koumassi, j’en entends parler mais je ne l’ai pas vécu manifestement. Certains candidats, je ne sais si c’est vrai ou faux, se sont vu braquer pendant la campagne. Moi, je passe tranquillement, je n’ai pas de souci réel sur ce plan-là. L’insécurité réelle ce n’est pas celle qui se manifeste pendant la campagne. C’est celle qui se manifeste le jour des élections. Au moment où les électeurs vont voter, tout paraît calme. Et dès que les bureaux sont fermés, c’est là que la vraie insécurité se dégage.
Vous êtes donc satisfait des premiers jours de campagne.
Oui, par rapport aux messages que je passe aux populations qui viennent m’écouter. Si je gagne ou pas, je peux dire que j’aurais fait une campagne comme je voulais : parler de près aux gens, les écouter, leur proposer un changement d’esprit et une transformation de la Côte d’Ivoire. J’en profite également pour implanter Lider. Je distribue des fiches d’adhésion, des manifestes et je les invite à nous rejoindre.
Pourquoi avoir choisi le porte-à-porte comme moyen de communication ?
Je n’ai pas d’argent. A Lider, chaque candidat a reçu trois cent cinquante mille francs Cfa. Là où il y a deux candidats, c’est sept cent mille francs Fcfa.
Que dites-vous aux électeurs ?
Nous sortons d’une grave crise après laquelle il faut faire comprendre aux gens que dans une élection, il ne s’agit d’aller se tuer. Nous avons des questions-réponses au cours desquelles ils finissent par le comprendre. Je commence par leur expliquer que la pauvreté est l’ennemi commun à combattre. Et que le Baoulé, le Bété, le Dioula… n’est l’ennemi de personne. Nos groupes ethniques ne sont pas sources d’adversité. La première solution que je leur propose, c’est l’accalmie (…)
Comment réagissent vos interlocuteurs ?
Il y a encore le choc transmis par la crise post-électorale. Les gens en parlent comme si c’était il y a deux mois. J’essaie de leur expliquer comment et pourquoi il faut dépasser cela. Au niveau de la santé, on m’explique qu’à Koumassi sur dix femmes qui vont accoucher, moins de la moitié rentre à la maison. Au niveau de l’emploi, de nombreux jeunes sont au chômage.
Quelle est votre perception de la prochaine Assemblée nationale ?
Je suis effaré quand je vois le nombre de personnes (255, ndlr) qui pourraient siéger bientôt dans cette Assemblée nationale et qui en ignorent complètement les fonctions. J’entends des candidats hurler dans les haut-parleurs qu’ils vont construire des routes, des écoles, des maternités, développer leurs régions. Je me dis voilà des gens qui, cinquante ans après l’indépendance, se comportent exactement comme l’image qu’on donne des politiciens qui mentent.
Pourquoi dites-vous cela ?
Ils cherchent un job dont ils ne connaissent même pas la consistance. Un député n’est pas là pour construire des écoles, des routes, des ponts, des maternités, etc. C’est faux !
Que doivent alors savoir les électeurs sur le rôle du député ?
Le rôle d’un député, c’est d’être un porte-parole des populations auprès du gouvernement.
Et non un acteur de développement ?
Le député est un acteur de développement mais ce n’est pas lui qui va faire le développement en disant je vais construire des écoles, des hôpitaux, des ponts… c’est faux. Ce qu’il fait, c’est écouter les préoccupations des populations. Elles lui disent, nous souffrons parce que nous n’avons pas d’eau, de courant, de routes. Elles lui disent, chez nous il y a l’insécurité. Le député prend note et transmet au gouvernement qui est, ensuite, invité à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions des parlementaires. Le deuxième boulot du député, c’est de voter la loi.
Entretien réalisé par Bidi Ignace