Les Ivoiriens inscrits sur la liste électorale, donc électeurs, sont convoqués demain dimanche dans les urnes pour choisir leurs représentants à l’Assemblée nationale. La campagne ouverte le vendredi dernier s’est achevé hier à minuit. Les organisateurs du scrutin de même que les autorités avaient nourri le secret espoir que cette campagne se déroulerait sans heurts. La réalité du terrain nous a démontré autre chose. Certes dans l’ensemble, les choses se sont relativement bien déroulées, mais on note cependant qu’il y a eu morts d’hommes au cours de la campagne. Trois décès ont été officiellement notifiés à Grand-Lahou des suites d’une explosion d’un engin de guerre. Ce cas extrême s’ajoute aux autres évènements aux conséquences moindres telles les intimidations, les menaces, les injures qui ont été signalées ça et là. Avec l’absence du Fpi de la compétition, on avait pensé que l’atmosphère serait moins électrique. C’est tout le contraire qu’il a été donné de constater. La Cei et le gouvernement ont dû monter énergiquement au créneau jeudi dernier pour rappeler les uns et les autres à l’ordre, leur faire comprendre que leurs intérêts personnels ne sauraient, en aucune manière, mettre à mal la cohésion nationale. Il faut espérer que ces différentes injonctions aient des effets le jour du scrutin. Car, quelle image les candidats en course pour l’hémicycle offriraient-ils à la communauté internationale s’ils arrivaient aux empoignades, bastonnades ou pire encore, à ôter la vie à certains ? Surtout que la compétition se joue entre Houphouétistes essentiellement. L’esprit et les vertus cardinales de paix, de tolérance, de dialogue doivent les pénétrer profondément, ce dimanche. Il est, en effet, impératif pour la Côte d’Ivoire qui est en train de donner une nouvelle identité, que le scrutin de ce dimanche se déroule dans le calme et dans d’excellentes conditions. Ainsi, tous ceux qui comptent arrondir les angles par des combines ou des actes de tricherie, doivent se résoudre à abandonner leurs pratiques qui, à la vérité, n’honorent ni eux-mêmes ni leur formation politique, encore moins le président de la République qu’ils prétendent vouloir défendre à l’Assemblée nationale. Les bruits de bourrage d’urnes, de séquestration des militants, d’intimidation, de violence de tous genres, doivent rester au simple stade de rumeurs. Le communiqué du ministre de la Défense et celui de la Cei du jeudi dernier, sont venus à propos. Mais en plus, les forces de l’ordre, commises à la sécurité des élections, doivent redoubler de vigilance. Il ne faudra pas par mégarde ou par envie d’assouvir ses ambitions personnelles, donner du grain à moudre au Fpi qui s’est retiré du processus. Les éventuels troubles qui seront enregistrés demain, conforteront l’assertion de ceux qui ont prétendu que les élections présidentielles dernières ont été émaillées de violence, d’incidents graves et pour lesquels, ils ont demandé l’annulation du scrutin dans plusieurs contrées du pays. La bonne tenue des législatives va davantage crédibiliser le pouvoir actuel. Alors, vigilance, et encore vigilance à tous.
Paul Koffi
Paul Koffi