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Politique Publié le samedi 10 décembre 2011 | AFP

"Libérez Gbagbo!", scandent les Ivoiriens devant la CPI à La Haye

© AFP
La Haye : Laurent Gbagbo comparaît en direct
Lundi 5 décembre 2011. La Haye (Pays-Bas
LA HAYE - "Libérez Gbagbo, libérez Gbagbo!" : venus de plusieurs pays d`Europe, des centaines d`Ivoiriens ont manifesté samedi à La Haye devant la Cour pénale internationale (CPI) qui soupçonne leur ancien président de crimes contre l`humanité commis lors des violences post-électorales de fin 2010-début 2011.

Au nombre de 600 selon la police néerlandaise, 2.000 selon les organisateurs, les partisans de l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo étaient rassemblés devant un podium installé dans la rue longeant la Cour, un imposant bâtiment blanc d`une douzaine d`étages dans la banlieue de La Haye.

"Nous sommes ici pour manifester notre soutien au président Gbagbo", explique à l`AFP l`un des organisateurs du rassemblement, Seri Zokou, avocat à Bruxelles et membre de l`équipe de défense de l`ex-chef d`Etat.

"Nous demandons à la Cour pénale internationale de faire venir ici les vrais responsables des massacres en Côte d`Ivoire, MM. Alassane Ouattara, Soro et les chefs militaires", poursuit-il.

Les manifestants étaient venus principalement de France mais aussi de Belgique et de Suisse, à l`appel du Comité de pilotage des actions de la diaspora (CPAD), une plate-forme de mouvements patriotiques pro-Gbagbo et panafricains, selon M. Zokou.

"Laurent Gbagbo sortira de ce bâtiment libre, Laurent Gbagbo n`est pas seul, le peuple africain est avec Laurent Gbagbo", lance depuis le podium le Togolais Gaétan Zoumaro, coordinateur du Cercle de réflecion et d`initiative pour un Togo démocratique. "On se sent solidaire du peuple ivoirien", dit-il pour justifier sa présence à La Haye.

Premier ex-chef d`Etat remis à la CPI, entrée en fonction en 2002, Laurent Gbagbo, 66 ans, est écroué à La Haye depuis le 30 novembre. Il était auparavant détenu dans le nord de la Côte d`Ivoire.

L`ancien chef d`Etat avait participé lundi à une première audience, de comparution initiale, au cours de laquelle il avait notamment dénoncé les conditions de son arrestation "sous les bombes françaises" le 11 avril à Abidjan.

Parmi les manifestants, dont beaucoup portaient des bonnets et des écharpes oranges, blancs et verts, les couleurs du drapeau ivoiriens, l`ancien "Monsieur Afrique" du parti socialiste français, Guy Labertit, venu de Paris.

"C`est la première fois qu`il y a ici un rassemblement de soutien pour un prévenu de la CPI", souligne-t-il. "Je me devais de venir ici en tant qu`ami et politique", continue le socialiste. Il avait hebergé Laurent Gabgbo durant son exil en France dans les années 80 et espère lui rendre visite bientôt en prison.

L`ancien président ivoirien est soupçonné par la CPI d`être "coauteur indirect" de crimes contre l`humanité lors des violences post-électorales de 2010-2011, à savoir meurtre, viol, actes inhumains et persécution commis par ses forces entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.

Son refus de céder le pouvoir à son rival et actuel président Alassane Ouattara avait plongé le pays dans une crise meurtrière qui avait fait 3.000 morts. Des élections législatives sont prévues dimanche en Côte d`Ivoire.

mlm/ih
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