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Politique Publié le lundi 12 décembre 2011 | Le Patriote

Une victoire pour le gouvernement

On a coutume d'entendre ces derniers temps que le véritable enjeu des élections législatives est le taux de participation. Il est vrai qu'un taux de participation largement au dessus de la moyenne est important pour la crédibilité de ces élections, voire pour la légitimité du pouvoir du président Alassane Ouattara. Mais il ne faut pas perdre de vue le contexte dans lequel ces élections ont été organisées. Le plus important pour le gouvernement ivoirien et son chef le président Alassane Ouattara, étaient d'organiser ces élections. Car, contrairement à ce que certains observateurs croient, organiser le scrutin de dimanche dernier n'était pas donné. Le véritable enjeu, voire le défi de ce scrutin, était de tout mettre en œuvre pour que le vote du 11 décembre se tienne. Le gouvernement ivoirien en organisant avec succès ces élections vient d'accomplir un miracle. Six mois après la guerre meurtrière qu'a connue la Côte d'Ivoire, il fallait le faire. Car beaucoup de personnes oublient que la grave crise postélectorale que les Ivoiriens ont connue avait pratiquement détruit toute l'Administration ivoirienne. Non seulement les bâtiments des démembrements de l'Etat ont été pillés et saccagés au cours de cette guerre. Mais une grande partie des documents administratifs ont été détruits. Mais en moins de six mois, le gouvernement a mis les bouchées doubles pour permettre aux Ivoiriens de participer à ces élections dans de bonnes conditions. La crise postélectorale, il ne faut pas non plus l'oublier, a été hautement meurtrière.

Officiellement plus 3 mille personnes ont perdu la vie dans cette guerre aussi stupide qu'insensée. Beaucoup de familles ont été endeuillés et continuent de vivre les traumatismes de cette tragédie. De millions d'Ivoiriens ont dû aux premières heures de la crise quitter le sol ivoirien pour se réfugier dans les pays limitrophes et voisins comme le Liberia, la Guinée, le Ghana, le Togo et le Benin. Aujourd'hui, plus de 500 mille personnes sont encore réfugiés à l'extérieur. Sans oublier les milliers de déplacés internes qu'a causés la crise postélectorale.

Jusqu'à présent, la majorité des populations ne sont pas encore de retour chez elles. Il était donc difficile pour de nombreux Ivoiriens de prendre part au vote. En dépit de toutes ces difficultés, le gouvernement ivoirien a réussi à organiser un scrutin sans heurt et sans accrochage. Et pourtant, de nombreux observateurs craignaient des débordements après la campagne électorale mouvementée qui a fait 5 morts. Mais une fois de plus encore les Ivoiriens ont exprimé de façon claire leur volonté à aller à la paix. Hormis la maturité du peuple de Côte d'Ivoire qui s'est encore manifestée à travers ces élections sans incident, il faut saluer la performance du gouvernement ivoirien qui a su mettre en place, avec l'aide des forces impartiales, un plan de sécurisation qui a fonctionné à merveille. Organiser ce scrutin, nous l'avons souligné tantôt, n'était pas donné. Car, lorsqu'un pays sort d'une crise aussi grave que la Côte d'Ivoire a vécue, il n'est pas facile d'organiser un scrutin aussi essentiel pour la vie d'une Nation comme les élections législatives. D'autres pays frères comme la Guinée et le Gabon en font malheureusement l'amère expérience actuellement. En Guinée, les élections législatives étaient prévues pour ce mois de décembre. Mais avec la crise politique aiguë que traverse en ce moment ce pays après l'élection présidentielle, il parait difficile pour les autorités guinées d'organiser ce scrutin avant la fin de l'année. Le Gabon vit la même situation depuis l'élection présidentielle de 2009. Le président Ali Bongo, aujourd'hui, dirige le Gabon sans Assemblée nationale. Toutes les grandes décisions qui engagent la Nation gabonaise, telles que le vote du budget, sont actuellement adoptées par ordonnance.

Une situation que le président Alassane Ouattara qui est un démocrate dans l'âme, refuse de voir naitre en Côte d'Ivoire. C'est pourquoi, la vraie victoire pour ces élections législatives n'est pas vraiment le taux de participation. Mais le fait de l'avoir organisé dans les conditions que les Ivoiriens ont eu à constater hier. Le taux de participation ne peut être un véritable enjeu. En ce sens qu'en Côte d'Ivoire, les élections législatives n'ont jamais emballé les Ivoiriens. Le taux pour ces élections, a toujours tourné autour des 35%. En 2000, sous le président Laurent Gbagbo, les députés ont été élus avec un taux de participation avoisinant les 31%. Certains pays qui n'ont pas connu la guerre, à ces élections, réalisent des taux similaires. Il faut donc plutôt saluer la performance du gouvernement ivoirien qui a, six mois après la guerre, réussi à organiser un scrutin dans le calme et la paix.

Jean-Claude Coulibaly
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