Les indépendants respectent la hiérarchie

La sociologie du vote en Côte d’Ivoire n’a pas été chamboulée. Les candidats indépendants ne sont pas parvenus à bousculer les habitudes qui veulent que les électeurs fassent d’abord confiance à ceux que parrainent les partis politiques. Cela, quand bien même ils ne sont pas d’accord avec le choix de leur direction : discipline militante oblige.

Ils étaient pourtant très, très nombreux les indépendants : les 964 dossiers de candidatures enregistrés (18 ont été rejetés) correspondent à 1185 candidats titulaires issus de 34 formations et groupements politiques et de 439 candidats sans partis.

Aussi, des indépendants très confiants, parce qu’auréolés par leur influence personnelle sur le terrain, ont été battus à plate couture. Le cas le plus flagrant est celui de Zémogo Fofana, le président de l’Alliance pour la nouvelle Côte d’Ivoire (Anci) à Boundiali. Il a été devancé par son adversaire du Rassemblement des républicains (Rdr) avec 60% des suffrages exprimés contre 20%. Comme Zémogo Fofana, la grande majorité des indépendants porte le masque. Surtout ceux qui, à cause de leur entêtement, ont fait perdre leur parti.

Dans la circonscription électorale d’Abengourou, par exemple, la candidate du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), Tanoh Marthe, gagne avec 41% des voix. Elle est suivie par l’indépendant issu du Rdr, Bah Aboulaye, avec 28% des suffrages et le candidat officiel des ‘’républicains’’, Cissé Daouda Salif, qui a obtenu 26% des votes.

Cependant, des indépendants ont fait mieux que de se défendre. Non loin de Boundiali, à Kasséré, Ouattara Issa s’est imposé. L’autre gros bonnet qui n’a pas eu besoin du parrainage d’un parti pour se faire élire est Alain Lobognon. A Fresco, le ministre de la Promotion de la jeunesse et du service civique ne regrettera pas d’avoir fait cavalier seul. Quant à la masse, elle a été brûlée par le soleil de l’indépendance.

Bamba K. Inza