Le processus de mise en place du nouveau parlement prend allègrement le contre-pied des attentes du Front populaire ivoirien (Fpi).
Ils ne l’avoueront peut-être jamais, mais ils sont nombreux les farouches partisans de Laurent Gbagbo lourdement contrariés par le bon déroulement du scrutin législatif de dimanche. A défaut de pouvoir empêcher la tenue de ces élections ou d’obtenir leur report en réclamant des exigences irréalistes aux nouvelles autorités, ces caciques du Front populaire ivoirien (Fpi) ont sans doute rêvé de troubles susceptibles de perturber, voire interrompre la journée électorale de ce 11 décembre. Aussi sinistre qu’il soit, ce type de dessein, c’est regrettable, fait partie des réalités de la politique en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire. Surtout lorsqu’à trois jours du jour-j se produisent des incidents mortels comme l’explosion d’une roquette qui a coûté la vie à trois personnes, mercredi, à Grand-Lahou. Ce drame survenu non loin d’un meeting de campagne a forcément nourri les sombres espoirs de l’ex-parti au pouvoir. Pour beaucoup de pro-Gbagbo, c’était le signe annonciateur d’une situation de violence généralisée qui leur aurait permis de redire au monde entier qu’aucune élection tranquille n’est possible en Côte d’Ivoire sans la participation de leur parti, et sans la libération de leur leader, Laurent Gbagbo, inculpé et incarcéré par la Cour pénale internationale (Cpi) pour crimes contre l’humanité. Les partisans de l’ex-président auraient tout au moins prétexté des troubles qu’ils attendaient, dimanche dernier, pour remettre sur la table la thèse de l’insécurité inscrite dans leur cahier d’exigences. Voilà pourquoi le calme d’avant-hier représente une défaite pour le Fpi. En attendant une autre occasion politique d’un retour de leur clan sur la scène nationale, les anti-Ouattara ne pourront se consoler qu’avec le fantasme quotidien d’un coup de force de leurs militaires en exil, contre l’homme fort d’Abidjan. Wait and see.
Mais il y a une autre défaite plus percutante. Celle-là, le parti de Laurent Gbagbo ne la réalisera que dans les mois et années à venir. Il s’agit de son rendez-vous manqué avec la nouvelle assemblée nationale. Pendant cinq ans, l’ex-parti au pouvoir sera totalement absent du débat parlementaire. Que vaut un parti politique qui n’a pas droit de cité dans les débats sur les grandes réformes du pays ? Le Rdr est bien placé pour le savoir. Et, en confessant l’erreur de son parti qui a connu ce sort pendant dix ans, Alassane Ouattara ne semblait pas faire de la démagogie. Les dirigeants du Fpi n’en ont pas tiré les leçons nécessaires. Aujourd’hui, ayant perdu le challenge de la tenue des élections, et constatant qu’ils sont en train de tout perdre, ils tentent désespérément d’altérer la légitimité du scrutin, et par voie de fait, celle de la nouvelle législature. Mais que pourront-ils enlever à ces élections auxquelles le moindre manque de transparence n’est encore reproché, et qui seront certainement certifiées par l’Onu qui les supervise ? Là encore, le clan Gbagbo est bien loin d’avoir gain de cause.
Cissé Sindou
Ils ne l’avoueront peut-être jamais, mais ils sont nombreux les farouches partisans de Laurent Gbagbo lourdement contrariés par le bon déroulement du scrutin législatif de dimanche. A défaut de pouvoir empêcher la tenue de ces élections ou d’obtenir leur report en réclamant des exigences irréalistes aux nouvelles autorités, ces caciques du Front populaire ivoirien (Fpi) ont sans doute rêvé de troubles susceptibles de perturber, voire interrompre la journée électorale de ce 11 décembre. Aussi sinistre qu’il soit, ce type de dessein, c’est regrettable, fait partie des réalités de la politique en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire. Surtout lorsqu’à trois jours du jour-j se produisent des incidents mortels comme l’explosion d’une roquette qui a coûté la vie à trois personnes, mercredi, à Grand-Lahou. Ce drame survenu non loin d’un meeting de campagne a forcément nourri les sombres espoirs de l’ex-parti au pouvoir. Pour beaucoup de pro-Gbagbo, c’était le signe annonciateur d’une situation de violence généralisée qui leur aurait permis de redire au monde entier qu’aucune élection tranquille n’est possible en Côte d’Ivoire sans la participation de leur parti, et sans la libération de leur leader, Laurent Gbagbo, inculpé et incarcéré par la Cour pénale internationale (Cpi) pour crimes contre l’humanité. Les partisans de l’ex-président auraient tout au moins prétexté des troubles qu’ils attendaient, dimanche dernier, pour remettre sur la table la thèse de l’insécurité inscrite dans leur cahier d’exigences. Voilà pourquoi le calme d’avant-hier représente une défaite pour le Fpi. En attendant une autre occasion politique d’un retour de leur clan sur la scène nationale, les anti-Ouattara ne pourront se consoler qu’avec le fantasme quotidien d’un coup de force de leurs militaires en exil, contre l’homme fort d’Abidjan. Wait and see.
Mais il y a une autre défaite plus percutante. Celle-là, le parti de Laurent Gbagbo ne la réalisera que dans les mois et années à venir. Il s’agit de son rendez-vous manqué avec la nouvelle assemblée nationale. Pendant cinq ans, l’ex-parti au pouvoir sera totalement absent du débat parlementaire. Que vaut un parti politique qui n’a pas droit de cité dans les débats sur les grandes réformes du pays ? Le Rdr est bien placé pour le savoir. Et, en confessant l’erreur de son parti qui a connu ce sort pendant dix ans, Alassane Ouattara ne semblait pas faire de la démagogie. Les dirigeants du Fpi n’en ont pas tiré les leçons nécessaires. Aujourd’hui, ayant perdu le challenge de la tenue des élections, et constatant qu’ils sont en train de tout perdre, ils tentent désespérément d’altérer la légitimité du scrutin, et par voie de fait, celle de la nouvelle législature. Mais que pourront-ils enlever à ces élections auxquelles le moindre manque de transparence n’est encore reproché, et qui seront certainement certifiées par l’Onu qui les supervise ? Là encore, le clan Gbagbo est bien loin d’avoir gain de cause.
Cissé Sindou