Le "renforcement du pluralisme politique" constitue "un des défis" du nouveau pouvoir ivoirien après les législatives de dimanche, à l`issue desquelles le parti présidentiel frôle la majorité absolue, a indiqué mardi à Abidjan un expert de l`ONU.
"Le renforcement du pluralisme politique est un des défis du nouveau pouvoir", a déclaré à l`AFP l`expert indépendant nommé par l`ONU sur la situation des droits de l`Homme en Côte d`Ivoire, le juriste sénégalais Doudou Diène.
Le parti de l`ex-président Laurent Gbagbo, écroué à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l`humanité commis lors des violences postélectorales de 2010-11, a boycotté le scrutin de dimanche.
M. Gbagbo avait recueilli 46% des voix au second tour de la présidentielle de novembre 2010, mais avait refusé de reconnaître sa défaite et plongé le pays dans la plus grave crise de son histoire, qui a fait quelque 3.000 morts.
"Je n`ai aucun doute que les autorités vont (...) tirer les leçons des fractures politiques et ethniques et qu`ils savent que c`est le pluralisme politique qui est le fondement le plus solide pour le renforcement de la culture démocratique", a ajouté l`expert.
Il a jugé par ailleurs "fragile" la situation des droits de l`Homme dans le pays. "L`insécurité est encore là, les armes circulent, des groupes non identifiés circulent".
Et "un certain nombre d`acteurs ont pu aller dans des pays voisins et font des déclarations critiques et incendiaires. Une opposition radicale existe encore à l`extérieur et peut-être à l`intérieur", a ajouté M. Diène.
Des ultras du camp Gbagbo se sont réfugiés au Ghana voisin mais aussi dans d`autres pays d`Afrique de l`Ouest.
policiers sans arme
Selon l`expert nommé par l`ONU, "la reconquête de l`espace régalien de l`Etat" via les préfets, gendarmes, policiers et douaniers, "est fragilisé par un manque de moyens". "Des préfets n`ont pas tous les bureaux dont ils ont besoin et il n`y a pas de prison du tout".
"D`une manière générale, la police et la gendarmerie n`ont ni véhicule ni arme, ni moyen de communication. S`il y a des exactions, ils doivent demander aux FRCI" (Forces républicaines de Côte d`Ivoire), la nouvelle armée dans laquelle les ex-rebelles pro-Ouattara jouent un rôle-clé.
"Il y a une certaine bonne volonté des gens des FRCI pour céder l`espace de l`appareil d`Etat qu`ils contrôlaient depuis longtemps. Mais à un ou deux endroits, il y a de la résistance", a relevé le juriste.
Les anciens rebelles des Forces nouvelles, dirigés par l`actuel Premier ministre Guillaume Soro, avaient pris le contrôle de la moitié nord du pays après le coup d`Etat raté de 2002 et instauré leur propre administration, levant de nombreuses taxes sur la population.
M. Diène a achevé vendredi une visite de cinq jours en Côte d`Ivoire, au cours de laquelle il a notamment rencontré le président Alassane Ouattara et le Premier ministre Guillaume Soro. Il doit rendre son premier rapport à l`ONU avant la fin de l`année. Sa première visite avait eu lieu en novembre.
Il est entré en fonction en tant qu`expert indépendant des Nations unies le 1er novembre 2011. Juriste sénégalais, il était précédemment le Rapporteur spécial de l`ONU sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d`intolérance.
cpy/tmo/sba
"Le renforcement du pluralisme politique est un des défis du nouveau pouvoir", a déclaré à l`AFP l`expert indépendant nommé par l`ONU sur la situation des droits de l`Homme en Côte d`Ivoire, le juriste sénégalais Doudou Diène.
Le parti de l`ex-président Laurent Gbagbo, écroué à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l`humanité commis lors des violences postélectorales de 2010-11, a boycotté le scrutin de dimanche.
M. Gbagbo avait recueilli 46% des voix au second tour de la présidentielle de novembre 2010, mais avait refusé de reconnaître sa défaite et plongé le pays dans la plus grave crise de son histoire, qui a fait quelque 3.000 morts.
"Je n`ai aucun doute que les autorités vont (...) tirer les leçons des fractures politiques et ethniques et qu`ils savent que c`est le pluralisme politique qui est le fondement le plus solide pour le renforcement de la culture démocratique", a ajouté l`expert.
Il a jugé par ailleurs "fragile" la situation des droits de l`Homme dans le pays. "L`insécurité est encore là, les armes circulent, des groupes non identifiés circulent".
Et "un certain nombre d`acteurs ont pu aller dans des pays voisins et font des déclarations critiques et incendiaires. Une opposition radicale existe encore à l`extérieur et peut-être à l`intérieur", a ajouté M. Diène.
Des ultras du camp Gbagbo se sont réfugiés au Ghana voisin mais aussi dans d`autres pays d`Afrique de l`Ouest.
policiers sans arme
Selon l`expert nommé par l`ONU, "la reconquête de l`espace régalien de l`Etat" via les préfets, gendarmes, policiers et douaniers, "est fragilisé par un manque de moyens". "Des préfets n`ont pas tous les bureaux dont ils ont besoin et il n`y a pas de prison du tout".
"D`une manière générale, la police et la gendarmerie n`ont ni véhicule ni arme, ni moyen de communication. S`il y a des exactions, ils doivent demander aux FRCI" (Forces républicaines de Côte d`Ivoire), la nouvelle armée dans laquelle les ex-rebelles pro-Ouattara jouent un rôle-clé.
"Il y a une certaine bonne volonté des gens des FRCI pour céder l`espace de l`appareil d`Etat qu`ils contrôlaient depuis longtemps. Mais à un ou deux endroits, il y a de la résistance", a relevé le juriste.
Les anciens rebelles des Forces nouvelles, dirigés par l`actuel Premier ministre Guillaume Soro, avaient pris le contrôle de la moitié nord du pays après le coup d`Etat raté de 2002 et instauré leur propre administration, levant de nombreuses taxes sur la population.
M. Diène a achevé vendredi une visite de cinq jours en Côte d`Ivoire, au cours de laquelle il a notamment rencontré le président Alassane Ouattara et le Premier ministre Guillaume Soro. Il doit rendre son premier rapport à l`ONU avant la fin de l`année. Sa première visite avait eu lieu en novembre.
Il est entré en fonction en tant qu`expert indépendant des Nations unies le 1er novembre 2011. Juriste sénégalais, il était précédemment le Rapporteur spécial de l`ONU sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d`intolérance.
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