Les chances du Front populaire ivoirien au scrutin législatif étaient bien minces. Et, conscients de cela, Miaka Oureto, le secrétaire général, et ses camarades, avançant des arguties alambiquées, ont refusé de se frotter au verdict des urnes. Retour sur les discours prémonitoires de leur mentor, Laurent Gbagbo.
Les cadres de l’ancien régime, à l’intérieur comme à l’extérieur, glosent, roulent à terre, se tordent de jouissance, à l’idée que les législatives de 2010 n’ont pas mobilisé les foules. Mieux, ils se surprennent à jeter des cauris, prédisant qu’ils auraient, s’ils s’étaient présentés, remporté le plus grand nombre de sièges. Car, tous ceux qui n’ont pas, pour une raison ou une autre, effectué le déplacement des urnes, seraient leurs militants ou sympathisants. Parce qu’ils auraient obéi au mot d’ordre de boycott qu’ils ont lancé. Le n°1 du Pdci, Henri Konan Bédié, a été attendu, en vain, dans son bureau de vote à Cocody. Est-ce que cela fait de lui un militant ou sympathisant du Front populaire ivoirien? Incongruité de Laurent Akoun et autres janissaires de Gbagbo.
Passons. Miaka Oureto, l’actuel capitaine de la défunte refondation, sur la radio onusienne Onuci-FM, disait en substance que sa formation politique ne se hasarderait pas à une élection qu’elle sait qu’elle perdra. En un mot comme en mille, les refondateurs avaient peur qu’en allant à ces élections, leurs déboires, qu’ils savaient évidents, ne confirment les résultats du scrutin présidentiel. D’où question. Comment, après avoir prophétisé l’échec de sa troupe, le Fpi peut-il, toute honte bue, venir s’approprier tous les électeurs qui ne sont pas allés aux urnes (le vote étant libre en Côte d’Ivoire). Alors que tous les observateurs s’accordent à dire que de tout temps, les élections législatives n’ont jamais mobilisé en Côte d’Ivoire et même ailleurs. Rafraichissons, un tant soit peu, la mémoire des tenants du régime déchu qui font la moue depuis que Laurent Gbagbo est devenu un locataire de marque de la Cour pénale internationale (Cpi). Très amer, lors d’une rencontre, avant les élections, avec des hauts cadres de son parti à Mama, son village natal, Laurent Gbagbo les avait vertement tancés. «Vous, est-ce-que vous savez que les gens se plaignent de vous? Tout le monde se plaint de vous. Je reçois tous les rapports et aucun rapport n’est favorable à vous. Vous n’avez pas la main facile, vous êtes fermés et vous rejetez tous ceux qui viennent vers vous», a-t-il apostrophé, mettant en exergue la méchanceté dont faisaient preuve ses collaborateurs. Et, d’enfoncer le clou: «Si vous voyez que des groupes de personnes se forment autour de moi pour me soutenir, des personnes issues du Fpi même, c’est la preuve qu’elles ne se reconnaissent pas dans ce que vous faites ; c’est la preuve que vous avez failli, que vous ne rassemblez pas, et c’est parce que vous n’êtes pas ouverts aux autres».
Les chances du FPI étaient bien minces
En désespoir de cause, le refondateur en chef lâche comme une prémonition: «Ne pensez pas que c’est à moi que vous faites du mal. C’est bien à vous-mêmes que vous le faites, parce que c’est vous qui allez perdre». Pour éteindre le feu qui était en la demeure, sous l’égide de son épouse, Simone Gbagbo, la Refondation tient les 17, 18 et 19 juillet 2009 à Mama, un séminaire pour recadrer le tir.
Dans les résolutions de ce séminaire, il a été recommandé aux militants-cadres, de ne plus être durs à la détente, d’avoir une grande ouverture d’esprit, de cultiver la cohésion, l’entente et le sens de l’accueil. Mais, les résolutions ont, aussi et surtout, insisté pour que les cadres soient mus par le sens du partage. Des vertus qu’ils s’étaient tous résolus à reconnaître, devraient permettre au Fpi d’avoir une plus grande efficacité dans la conquête et la reconquête des militants. Le ver était dans le fruit. Toujours, dans le même élan, en 2010, lors de la commémoration de l’an 20 du Front populaire ivoirien, ils avaient eu l’ingénieuse idée de faire leur aggiornamento, pour tuer le ver qui les rongeait de l’intérieur. Le président du comité scientifique, Koulibaly Mamadou, le président de l’Assemblée nationale d’alors, et n°3 du Fpi, avait fait venir le Pr. Paulin Goupognon Djité, un universitaire venu tout droit de Sydney (Australie) pour porter un regard, sans complaisance, sur le Front populaire ivoirien. Mais, son exposé qui a ressorti les plaies béantes et puantes des refondateurs, a été mal accueilli. Son intervention a soulevé le courroux de ses hôtes qui voulaient qu’il abrège leurs souffrances. Car, ils n’arrivaient plus à regarder leur image dans le miroir que le Pr. Paulin Goupognon Djité leur brandissait. La suite, on la connait. Les refondateurs n’ont pu faire leur mue. Laurent Gbagbo, leur candidat aux élections présidentielles, a été battu. Tous ceux qui ont refusé de se frotter au verdict des urnes des législatives savent dans leur for intérieur que le sort qui a été réservé à leurs camarades, qui se sont présentés, est le leur aussi. Seulement, ils n’ont pas eu le courage de l’assumer. Suite logique de la sanction des Ivoiriens.
K. Marras. D
Les cadres de l’ancien régime, à l’intérieur comme à l’extérieur, glosent, roulent à terre, se tordent de jouissance, à l’idée que les législatives de 2010 n’ont pas mobilisé les foules. Mieux, ils se surprennent à jeter des cauris, prédisant qu’ils auraient, s’ils s’étaient présentés, remporté le plus grand nombre de sièges. Car, tous ceux qui n’ont pas, pour une raison ou une autre, effectué le déplacement des urnes, seraient leurs militants ou sympathisants. Parce qu’ils auraient obéi au mot d’ordre de boycott qu’ils ont lancé. Le n°1 du Pdci, Henri Konan Bédié, a été attendu, en vain, dans son bureau de vote à Cocody. Est-ce que cela fait de lui un militant ou sympathisant du Front populaire ivoirien? Incongruité de Laurent Akoun et autres janissaires de Gbagbo.
Passons. Miaka Oureto, l’actuel capitaine de la défunte refondation, sur la radio onusienne Onuci-FM, disait en substance que sa formation politique ne se hasarderait pas à une élection qu’elle sait qu’elle perdra. En un mot comme en mille, les refondateurs avaient peur qu’en allant à ces élections, leurs déboires, qu’ils savaient évidents, ne confirment les résultats du scrutin présidentiel. D’où question. Comment, après avoir prophétisé l’échec de sa troupe, le Fpi peut-il, toute honte bue, venir s’approprier tous les électeurs qui ne sont pas allés aux urnes (le vote étant libre en Côte d’Ivoire). Alors que tous les observateurs s’accordent à dire que de tout temps, les élections législatives n’ont jamais mobilisé en Côte d’Ivoire et même ailleurs. Rafraichissons, un tant soit peu, la mémoire des tenants du régime déchu qui font la moue depuis que Laurent Gbagbo est devenu un locataire de marque de la Cour pénale internationale (Cpi). Très amer, lors d’une rencontre, avant les élections, avec des hauts cadres de son parti à Mama, son village natal, Laurent Gbagbo les avait vertement tancés. «Vous, est-ce-que vous savez que les gens se plaignent de vous? Tout le monde se plaint de vous. Je reçois tous les rapports et aucun rapport n’est favorable à vous. Vous n’avez pas la main facile, vous êtes fermés et vous rejetez tous ceux qui viennent vers vous», a-t-il apostrophé, mettant en exergue la méchanceté dont faisaient preuve ses collaborateurs. Et, d’enfoncer le clou: «Si vous voyez que des groupes de personnes se forment autour de moi pour me soutenir, des personnes issues du Fpi même, c’est la preuve qu’elles ne se reconnaissent pas dans ce que vous faites ; c’est la preuve que vous avez failli, que vous ne rassemblez pas, et c’est parce que vous n’êtes pas ouverts aux autres».
Les chances du FPI étaient bien minces
En désespoir de cause, le refondateur en chef lâche comme une prémonition: «Ne pensez pas que c’est à moi que vous faites du mal. C’est bien à vous-mêmes que vous le faites, parce que c’est vous qui allez perdre». Pour éteindre le feu qui était en la demeure, sous l’égide de son épouse, Simone Gbagbo, la Refondation tient les 17, 18 et 19 juillet 2009 à Mama, un séminaire pour recadrer le tir.
Dans les résolutions de ce séminaire, il a été recommandé aux militants-cadres, de ne plus être durs à la détente, d’avoir une grande ouverture d’esprit, de cultiver la cohésion, l’entente et le sens de l’accueil. Mais, les résolutions ont, aussi et surtout, insisté pour que les cadres soient mus par le sens du partage. Des vertus qu’ils s’étaient tous résolus à reconnaître, devraient permettre au Fpi d’avoir une plus grande efficacité dans la conquête et la reconquête des militants. Le ver était dans le fruit. Toujours, dans le même élan, en 2010, lors de la commémoration de l’an 20 du Front populaire ivoirien, ils avaient eu l’ingénieuse idée de faire leur aggiornamento, pour tuer le ver qui les rongeait de l’intérieur. Le président du comité scientifique, Koulibaly Mamadou, le président de l’Assemblée nationale d’alors, et n°3 du Fpi, avait fait venir le Pr. Paulin Goupognon Djité, un universitaire venu tout droit de Sydney (Australie) pour porter un regard, sans complaisance, sur le Front populaire ivoirien. Mais, son exposé qui a ressorti les plaies béantes et puantes des refondateurs, a été mal accueilli. Son intervention a soulevé le courroux de ses hôtes qui voulaient qu’il abrège leurs souffrances. Car, ils n’arrivaient plus à regarder leur image dans le miroir que le Pr. Paulin Goupognon Djité leur brandissait. La suite, on la connait. Les refondateurs n’ont pu faire leur mue. Laurent Gbagbo, leur candidat aux élections présidentielles, a été battu. Tous ceux qui ont refusé de se frotter au verdict des urnes des législatives savent dans leur for intérieur que le sort qui a été réservé à leurs camarades, qui se sont présentés, est le leur aussi. Seulement, ils n’ont pas eu le courage de l’assumer. Suite logique de la sanction des Ivoiriens.
K. Marras. D