Après les élections législatives : Eviter de décrédibiliser la CEI

Au fur et à mesure que la CEI annonce les résultats des Législatives du 11 décembre dernier, des candidats et formations politiques crient à la fraude. Certains annoncent qu’ils vont saisir le Conseil constitutionnel tandis que d’autres s’en prennent tout simplement à la CEI. Estimant que cette structure aurait favorisé des candidats. Des accusations qui, on l’imagine aisément, jettent le discrédit sur cette institution qui a pourtant tiré son épingle du jeu lors de la présidentielle de l’année dernière. Un scrutin à haut risque, qui a déchainé toutes les passions. Après avoir réussi l’organisation de la présidentielle ivoirienne qui a été reconnue à travers le monde entier comme l’une des élections les plus démocratiques et les plus ouvertes de l’histoire, avec un taux de participation record, la structure dirigée par Youssouf Bakayoko, bien jalouse de son indépendance, peut-elle raisonnablement favoriser un candidat au profit d’un autre sachant très bien qu’elle joue sa crédibilité? Est-ce matériellement et techniquement possible à la CEI de se lier d’amitié avec un candidat jusqu’à le faire élire? Que gagnerait-elle à le faire? En tout état de cause, il est impossible à la CEI et à tout personnel, quel que soit son statut, son influence et son importance ou son entregent de faire pencher la balance du côté d’un candidat. Tout simplement parce que cela est impossible. Et relèverait quasiment du miracle. C’est donc le lieu d’appeler les uns et les autres sur la nécessité de consolider la réputation de la CEI. Lorsqu’on va à une compétition, on y va avec la certitude de la remporter. Mais comme toute compétition, il peut arriver que la victoire même si on est certain, peut échoir à l’adversaire. Dans ce cas, l’esprit de fair-play recommande d’accepter la victoire de son adversaire. En tout état de cause, la victoire des candidats du RDR, du PDCI, du MFA, de l’UDPCI et même, de certains indépendants est celle de la Côte d’Ivoire et de son président de la République de qui tout ce beau monde se réclame. Tous les candidats l’ont d’ailleurs dit dans leur campagne: «Votez-nous pour qu’on permette au président de la République de réaliser son programme,» ont-ils plaidé auprès des populations. C’est le plus important.

Yves-M. Abiet