Candidat indépendant à Adjamé sur la liste Alternative Nouvelle Génération que conduisait Abou Fané, adjoint au maire d’Adjamé, Ousmane Camara analyse les résultats des législatives. Dans cet entretien, le président de l’ONG ‘’Jeunesse active’’ revient sur le transfèrement à La Haye de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.
Quel bilan pouvez-vous faire de votre participation aux législatives ?
J’ai été candidat aux élections législatives dans la commune d’Adjamé sur la liste Alternative nouvelle génération. Etant donné que nous avons rassemblé la grande partie de nos Pv, nous reconnaissons que nous avons perdu. Nous acceptons notre défaite avec honneur et dignité. Ce n’est pas le moment de refaire les choses ; de contester la victoire de nos adversaires. Le Rdr vient de prouver que la commune d’Adjamé est son bastion imprenable pour le moment. Cependant, nous déplorons la compétition déloyale.
Qu’est-ce à dire ?
Nous déplorons la mauvaise couverture de notre campagne par les médias d’Etat. Tout Adjamé a senti notre campagne, malheureusement, il n’en a été fait aucun cas dans les médias. A côté de cela nous avons été choqués dans les nuits de vendredi à samedi et de samedi à dimanche, d’apprendre que des responsables communaux du Rdr sont passés dans les maisons pour intoxiquer les populations. Ils ont dit aux électeurs que nous sommes les candidats de Gbagbo. Ils nous ont diabolisés au maximum. Ils ont fait croire que notre objectif était de faire revenir Gbagbo en Côte d’Ivoire. Ce qui n’est pas juste. La Côte d’Ivoire amorce un nouveau départ. Chacun de nous doit s’inscrire dans la vérité et dans le respect de l’autre. Une campagne électorale est faite pour que les uns et les autres s’attirent la confiance des populations. Et non pour verser dans les dénigrements, calomnies et accusations mensongères.
N’est-ce pas parce que Abou Fané, votre colistier, adjoint au maire Rdr d’Adjamé, s’est opposé au transfèrement de Gbagbo à La Haye, que vos adversaires vous ont accusés d’être des pro-Gbagbo ?
Ce que Abou Fané a dit, il a le droit de le faire. C’est une libre opinion. Même dans un parti, dans une famille, on ne peut s’entendre sur certaines décisions même si on les respecte. C’est un citoyen ivoirien qui n’a pas apprécié le transfèrement de Gbagbo à La Haye. Il n’a pas dit que Gbagbo est innocent, mais pour lui, la Côte d’Ivoire devait le juger. Personnellement, nous sommes souverainistes. Nous sommes pour la souveraineté entière de notre pays. Nous pensons que la Côte d’Ivoire devait se doter d’instruments juridiques nécessaires pour juger les cas comme celui de Laurent Gbagbo. Cela ne me ferait pas plaisir que sur plainte d’une Ong internationale ou de quelques groupes d’influence sur le plan international, qu’on s’en prenne au président Alassane Ouattara. Ce qu’on fait à Gbagbo aujourd’hui, on peut le faire demain à un autre chef de l’Etat. Des gens pourraient commettre des crimes sous Alassane Ouattara et c’est lui qui sera interpellé et d’autres personnes vont réclamer sa tête, exiger son transfèrement à La Haye. En ce moment, je verrais si ceux qui applaudissent le transfèrement de Gbagbo vont se réjouir de cette situation. Il vaut mieux prévenir que guérir. Il faut permettre de juger les enfants de ce pays sur le sol ivoirien. Les Américains ne permettront pas qu’on envoie un Américain à la Cpi ; ils n’ont même pas ratifié la convention. Ils sont les premiers à appeler pour le transfèrement des ressortissants des autres pays à La Haye. On suppose que les Africains n’ont pas assez de courage pour juger leurs enfants. Chacun a souffert dans sa chair. Personnellement, nous savons quel rôle nous avons joué pour le retour de la paix dans la crise postélectorale. Des membres du gouvernement m’ont appelé. Que voulez-vous ? Il y a des gens qui tirent la couverture vers eux. Nous continuons d’aider les populations. Nous sommes les enfants d’Adjamé. Nous avons voulu démontrer qu’il y a des compétences en dehors des partis politiques.
Pouvez-vous nous dire franchement si vous êtes pro-Ouattara ou pro-Gbagbo ?
Abou Fané est le 5e adjoint au maire d’Adjamé. Il est membre influent du Rdr depuis des années. Konaté Karim, ancien contrôleur au service financier de la mairie, est Rdr. Adama Bakayoko est un des proches du maire Youssouf Sylla. Il était dans la commission chargée de l’arbitrage des élections en 2001 pour le compte du Rdr. Ousmane Camara n’a jamais milité au sein d’un parti politique. Il est de la société civile. En Côte d’Ivoire, tout le monde me connaît, j’ai mené des activités syndicales. J’ai été contraint à l’exil. Pour mon retour, il n’était plus question de me prononcer sur un sujet politique. Une fois rentré au pays, je ne pouvais que me contenter de mes activités professionnelles. J’ai répondu à un autre appel. J’ai mis donc en place l’Ong jeunesse active qui s’occupe de la formation et de l’insertion des jeunes. Nous travaillons sur le terrain.
Qu’avez-vous fait concrètement ?
Nous nous battons pour sortir les populations de la pauvreté; nous sommes membres du Forum mondial. J’ai bien apprécié l’expérience avec les membres du Rdr aux législatives. Vous pouvez aller sur le terrain, les populations vous diront que les choses ont bougé.
Que retenez-vous véritablement des législatives ?
Je tire un bilan satisfaisant, dans la mesure où j’ai pu découvrir certains aspects de la vie de la population d’Adjamé que j’ignorais. Il y a des lieux que je fréquente par rapport au quartier où j’ai grandi et par rapport à mes activités professionnelles. Je ne savais pas que des gens vivaient dans des taudis, dans des conditions inimaginables, incroyables, inhumaines. Aujourd’hui, c’est un fait que nous allons porter à l’attention des nouveaux députés. Nous sommes des compétiteurs. Nous osons croire qu’ils seront nos représentants au parlement et non nos ennemis. Nous nous mettons à leur disposition dans l’intérêt d’Adjamé.
Votre défaite n’est-elle pas due au fait que vous n’avez pas sorti beaucoup d’argent ni fait des promesses mirobolantes aux populations ?
Nous pensons que nous devons abandonner les vieilles habitudes. Nous avons battu une campagne civilisée en comptant sur le bon sens des uns et des autres. Nous avons expliqué le vrai rôle du député. Nous pensons que ceux qui ont votép our nous, nous ont fait confiance. Il était nécessaire pour nous de changer la donne qui veut qu’on laisse tout dans les mains des politiciens. Nous avons démontré à chaque enfant d’Adjamé qu’il peut briguer un poste électif sans la caution d’un parti politique. De façon provisoire, nous arrivons en troisième position après le Rdr et le PDCI mais devant l’Udpci, un parti national et d’autres candidats. Nous sommes à près de 10 % de l’électorat d’Adjamé. Cela est important pour l’avenir.
Avez-vous eu vent des menaces de radiation du Rdr de vos colistiers ?
A mon sens, le Rdr doit tirer les leçons de son manque de courtoisie, de respect par endroits de ses militants de base. Car à Adjamé, il n’y a pas véritablement eu de primaires. Le Rdr gagnerait à ramener ses enfants à la maison. De les écouter et aller de l’avant. Je pense que le slogan ‘’Vivre ensemble’’ n’est pas creux. C’est le moment de penser à faire les primaires pour les municipales prévues en mars 2012 selon le président Alassane Ouattara. S’il ne tire pas les conséquences, le parti risque de partir en rangs dispersés. Moi, je suis de la société civile, je préfère y rester pour mieux servir mon pays. J’aimerais inviter le gouvernement à ne pas négliger la société civile. Il faut qu’il apprenne plus avec elle. Il faut réduire la pesanteur des partis politiques sur la vie des populations.
Mais, il y a beaucoup d’Ong qui sont des appendices des partis politiques…
Je ne pourrais vous répondre à la place des autres. Pour moi, je mettrai quiconque au défi de montrer que je suis un embryon ou un démembrement d’un parti politique ou même que j’ai reçu un financement d’un parti politique. Je pense que j’ai beaucoup plus dépensé pour que les partis politiques soient en paix. Nous avons mis de l’argent dans les campagnes de sensibilisation pour le retour de la paix, dans l’observation électorale pour la présidentielle. Nous avons apporté de l’aide aux populations déplacées dans le cadre de la crise postélectorale. Nous avons fait des rencontres avec les combattants pour éviter les dérapages. Nous continuons notre travail d’assistance.
Comptez-vous vous présenter aux municipales ?
Nous sommes beaucoup fatigués. La campagne nous a épuisés financièrement et physiquement. Pour le moment, c’est trop tôt pour moi de me prononcer. Je veux me reposer d’abord. Les municipales concernent les acteurs de développement. Tout dépend en fait des populations. Si elles nous appellent, nous aviserons. Mais, pour nous, on n’a pas besoin d’être maire pour participer à la vie de la commune.
Réalisée par Sercom
Quel bilan pouvez-vous faire de votre participation aux législatives ?
J’ai été candidat aux élections législatives dans la commune d’Adjamé sur la liste Alternative nouvelle génération. Etant donné que nous avons rassemblé la grande partie de nos Pv, nous reconnaissons que nous avons perdu. Nous acceptons notre défaite avec honneur et dignité. Ce n’est pas le moment de refaire les choses ; de contester la victoire de nos adversaires. Le Rdr vient de prouver que la commune d’Adjamé est son bastion imprenable pour le moment. Cependant, nous déplorons la compétition déloyale.
Qu’est-ce à dire ?
Nous déplorons la mauvaise couverture de notre campagne par les médias d’Etat. Tout Adjamé a senti notre campagne, malheureusement, il n’en a été fait aucun cas dans les médias. A côté de cela nous avons été choqués dans les nuits de vendredi à samedi et de samedi à dimanche, d’apprendre que des responsables communaux du Rdr sont passés dans les maisons pour intoxiquer les populations. Ils ont dit aux électeurs que nous sommes les candidats de Gbagbo. Ils nous ont diabolisés au maximum. Ils ont fait croire que notre objectif était de faire revenir Gbagbo en Côte d’Ivoire. Ce qui n’est pas juste. La Côte d’Ivoire amorce un nouveau départ. Chacun de nous doit s’inscrire dans la vérité et dans le respect de l’autre. Une campagne électorale est faite pour que les uns et les autres s’attirent la confiance des populations. Et non pour verser dans les dénigrements, calomnies et accusations mensongères.
N’est-ce pas parce que Abou Fané, votre colistier, adjoint au maire Rdr d’Adjamé, s’est opposé au transfèrement de Gbagbo à La Haye, que vos adversaires vous ont accusés d’être des pro-Gbagbo ?
Ce que Abou Fané a dit, il a le droit de le faire. C’est une libre opinion. Même dans un parti, dans une famille, on ne peut s’entendre sur certaines décisions même si on les respecte. C’est un citoyen ivoirien qui n’a pas apprécié le transfèrement de Gbagbo à La Haye. Il n’a pas dit que Gbagbo est innocent, mais pour lui, la Côte d’Ivoire devait le juger. Personnellement, nous sommes souverainistes. Nous sommes pour la souveraineté entière de notre pays. Nous pensons que la Côte d’Ivoire devait se doter d’instruments juridiques nécessaires pour juger les cas comme celui de Laurent Gbagbo. Cela ne me ferait pas plaisir que sur plainte d’une Ong internationale ou de quelques groupes d’influence sur le plan international, qu’on s’en prenne au président Alassane Ouattara. Ce qu’on fait à Gbagbo aujourd’hui, on peut le faire demain à un autre chef de l’Etat. Des gens pourraient commettre des crimes sous Alassane Ouattara et c’est lui qui sera interpellé et d’autres personnes vont réclamer sa tête, exiger son transfèrement à La Haye. En ce moment, je verrais si ceux qui applaudissent le transfèrement de Gbagbo vont se réjouir de cette situation. Il vaut mieux prévenir que guérir. Il faut permettre de juger les enfants de ce pays sur le sol ivoirien. Les Américains ne permettront pas qu’on envoie un Américain à la Cpi ; ils n’ont même pas ratifié la convention. Ils sont les premiers à appeler pour le transfèrement des ressortissants des autres pays à La Haye. On suppose que les Africains n’ont pas assez de courage pour juger leurs enfants. Chacun a souffert dans sa chair. Personnellement, nous savons quel rôle nous avons joué pour le retour de la paix dans la crise postélectorale. Des membres du gouvernement m’ont appelé. Que voulez-vous ? Il y a des gens qui tirent la couverture vers eux. Nous continuons d’aider les populations. Nous sommes les enfants d’Adjamé. Nous avons voulu démontrer qu’il y a des compétences en dehors des partis politiques.
Pouvez-vous nous dire franchement si vous êtes pro-Ouattara ou pro-Gbagbo ?
Abou Fané est le 5e adjoint au maire d’Adjamé. Il est membre influent du Rdr depuis des années. Konaté Karim, ancien contrôleur au service financier de la mairie, est Rdr. Adama Bakayoko est un des proches du maire Youssouf Sylla. Il était dans la commission chargée de l’arbitrage des élections en 2001 pour le compte du Rdr. Ousmane Camara n’a jamais milité au sein d’un parti politique. Il est de la société civile. En Côte d’Ivoire, tout le monde me connaît, j’ai mené des activités syndicales. J’ai été contraint à l’exil. Pour mon retour, il n’était plus question de me prononcer sur un sujet politique. Une fois rentré au pays, je ne pouvais que me contenter de mes activités professionnelles. J’ai répondu à un autre appel. J’ai mis donc en place l’Ong jeunesse active qui s’occupe de la formation et de l’insertion des jeunes. Nous travaillons sur le terrain.
Qu’avez-vous fait concrètement ?
Nous nous battons pour sortir les populations de la pauvreté; nous sommes membres du Forum mondial. J’ai bien apprécié l’expérience avec les membres du Rdr aux législatives. Vous pouvez aller sur le terrain, les populations vous diront que les choses ont bougé.
Que retenez-vous véritablement des législatives ?
Je tire un bilan satisfaisant, dans la mesure où j’ai pu découvrir certains aspects de la vie de la population d’Adjamé que j’ignorais. Il y a des lieux que je fréquente par rapport au quartier où j’ai grandi et par rapport à mes activités professionnelles. Je ne savais pas que des gens vivaient dans des taudis, dans des conditions inimaginables, incroyables, inhumaines. Aujourd’hui, c’est un fait que nous allons porter à l’attention des nouveaux députés. Nous sommes des compétiteurs. Nous osons croire qu’ils seront nos représentants au parlement et non nos ennemis. Nous nous mettons à leur disposition dans l’intérêt d’Adjamé.
Votre défaite n’est-elle pas due au fait que vous n’avez pas sorti beaucoup d’argent ni fait des promesses mirobolantes aux populations ?
Nous pensons que nous devons abandonner les vieilles habitudes. Nous avons battu une campagne civilisée en comptant sur le bon sens des uns et des autres. Nous avons expliqué le vrai rôle du député. Nous pensons que ceux qui ont votép our nous, nous ont fait confiance. Il était nécessaire pour nous de changer la donne qui veut qu’on laisse tout dans les mains des politiciens. Nous avons démontré à chaque enfant d’Adjamé qu’il peut briguer un poste électif sans la caution d’un parti politique. De façon provisoire, nous arrivons en troisième position après le Rdr et le PDCI mais devant l’Udpci, un parti national et d’autres candidats. Nous sommes à près de 10 % de l’électorat d’Adjamé. Cela est important pour l’avenir.
Avez-vous eu vent des menaces de radiation du Rdr de vos colistiers ?
A mon sens, le Rdr doit tirer les leçons de son manque de courtoisie, de respect par endroits de ses militants de base. Car à Adjamé, il n’y a pas véritablement eu de primaires. Le Rdr gagnerait à ramener ses enfants à la maison. De les écouter et aller de l’avant. Je pense que le slogan ‘’Vivre ensemble’’ n’est pas creux. C’est le moment de penser à faire les primaires pour les municipales prévues en mars 2012 selon le président Alassane Ouattara. S’il ne tire pas les conséquences, le parti risque de partir en rangs dispersés. Moi, je suis de la société civile, je préfère y rester pour mieux servir mon pays. J’aimerais inviter le gouvernement à ne pas négliger la société civile. Il faut qu’il apprenne plus avec elle. Il faut réduire la pesanteur des partis politiques sur la vie des populations.
Mais, il y a beaucoup d’Ong qui sont des appendices des partis politiques…
Je ne pourrais vous répondre à la place des autres. Pour moi, je mettrai quiconque au défi de montrer que je suis un embryon ou un démembrement d’un parti politique ou même que j’ai reçu un financement d’un parti politique. Je pense que j’ai beaucoup plus dépensé pour que les partis politiques soient en paix. Nous avons mis de l’argent dans les campagnes de sensibilisation pour le retour de la paix, dans l’observation électorale pour la présidentielle. Nous avons apporté de l’aide aux populations déplacées dans le cadre de la crise postélectorale. Nous avons fait des rencontres avec les combattants pour éviter les dérapages. Nous continuons notre travail d’assistance.
Comptez-vous vous présenter aux municipales ?
Nous sommes beaucoup fatigués. La campagne nous a épuisés financièrement et physiquement. Pour le moment, c’est trop tôt pour moi de me prononcer. Je veux me reposer d’abord. Les municipales concernent les acteurs de développement. Tout dépend en fait des populations. Si elles nous appellent, nous aviserons. Mais, pour nous, on n’a pas besoin d’être maire pour participer à la vie de la commune.
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