Et de deux pour Youssouf Bakayoko. Le président de la Commission électorale indépendante (Cei), la structure chargée d`organiser les élections en Côte d`Ivoire, a tenu le pari du 11 décembre 2011, date prévue pour l`organisation des élections législatives. Bakayoko et son équipe ont tant bien que mal réussi à faire ces élections, perçues comme le dernier virage qu`il y avait à négocier pour la sortie de crise en Côte d`Ivoire. Certes des voix s`élèvent pour dénoncer des irrégularités et des cas de fraudes, une pile de dossiers de contestation de résultats se trouve en ce moment sur la table du président du Conseil constitutionnel, et certaines structures, notamment le Centre Carter, critiquent le découpage électoral. D`autres faits comme le manque d`engouement au niveau des Ivoiriens et la lenteur observée dans la proclamation des résultats, ou encore la non-participation du principal parti d`opposition, le Front populaire ivoirien (Fpi), étaient perçus comme des facteurs d`agacement. Mais Youssouf Bakayoko et ses hommes peuvent aujourd`hui se vanter d`avoir réussi à organiser un scrutin apaisé et sécurisé dans le délai qui leur était imparti. Les organisations internationales, dont l`Oif, l`Onuci, et les nombreux observateurs nationaux et internationaux déployés sur le terrain, ont salué, dans l`ensemble, la qualité de ces élections, décernant ainsi un satisfécit à la Cei pour avoir tiré son épingle du jeu, après les présidentielles mouvementées de novembre 2010. Mais la marche reste encore longue pour Bakayoko et son équipe. De nouveaux défis pointent à l`horizon. Les élections municipales et celle des conseils généraux annoncées pour les mois de mars et avril constituent d`autres paris à relever par la commission électorale. « C`est vrai qu`il a dû y avoir des ratés. Vous savez, dans toute oeuvre humaine, il y a des imperfections. Mais l`essentiel pour nous ici, c`est que ces élections se sont passées dans la tranquillité et dans le calme, et elles bouclent le cycle des élections de sortie de crise. Nous mettons le cap sur les autres défis que sont les municipales et les régionales », a commenté un collaborateur de Youssouf Bakayoko. Ainsi, à la Cei, les énergies sont désormais concentrées sur les futures élections. Avec le souci de faire encore mieux, en tirant les leçons des erreurs du passé. Et l`une des erreurs que le président Bakayoko devra corriger, c`est le cas des nouveaux majeurs à mettre dans le fichier électoral. Ils sont en effet 20000 Ivoiriens qui ont été identifiés, mais qui n`ont pas pu voter parce qu`ils n`ont pas été pris en compte sur la liste électorale. Leur cas doit être réglé. Egalement le cas des 55000 autres personnes dont la citoyenneté ivoirienne n`a pas été clarifiée à ce jour. Elles sont dans le flou. Le président Youssouf Bakayoko devrait se pencher sur leur cas.
Hamadou ZIAO
Hamadou ZIAO