La Côte d’Ivoire a définitivement tourné le dos à la crise. Les élections législatives qui ont été organisées le 11 décembre dernier et dont tous les résultats sont désormais connus, marquent pour ainsi dire, le point final de ce que l’opinion nationale et internationale a appelé «les élections de sortie de crise». Maintenant, le cap va être mis sur les élections de développement, c’est-à-dire, les municipales et les régionales. Même si on ne sait pas exactement quand elles auront lieu, le président de la République ayant donné une fourchette dans laquelle pourrait se tenir lesdites élections. « (…) Dans quelques mois, en mars-avril, on pourra procéder aux élections locales, c’est-à-dire aux élections municipales et régionales pour compléter le cycle des élections» avait-t-il dit dans l’enceinte du Lycée Sainte-Marie de Cocody, après avoir accompli son devoir civique, le 11 décembre. Les regards seront encore tournés vers la Commission électorale indépendante (CEI) et son président Youssouf Bakayoko. Celui-ci a achevé de convaincre la communauté nationale et internationale sur sa détermination à offrir à son pays, des élections propres. Certes, juste après sa nomination, il avait donné quelques signes de faiblesse qui ont fait douter de sa capacité à mener à bon port, la mission confiée à la CEI. Mais, il a fallu qu’il soit au pied du mur, surtout en ce qui concerne la présidentielle, pour faire mentir les uns et les autres. Au risque de sa vie, alors qu’il avait les fusils des soldats acquis à la cause de Gbagbo sur sa tempe, Youssouf Bakayoko n’a pas failli. Il a offert à la Côte d’Ivoire, l’une des élections les plus démocratiques qui soient, avec un taux de participation jamais égalé: plus de 80 %. Comme le lui recommande les textes de l’institution qu’il dirige, il a donné les résultats, en son âme et conscience. Il a remis le couvert pas plus tard que dimanche 11 décembre dernier, à l’occasion des élections législatives. Là où les partisans de l’ancien parti au pouvoir et ses alliés l’attendaient, notamment sur le taux de participation, il a encore ‘’raflé la mise’’. Avec un taux de participation de 36,56 %, bien au-delà des législatives sous Gbagbo. Après avoir relevé ces deux grands défis, il est encore attendu pour les municipales. Mais cette fois-ci, son équipe et lui devront faire face à d’autres préoccupations et non des moindres. Il s’agit des cas suivants: celui des nouveaux majeurs. Au nombre de 200.000, ceux-ci s’étaient juste fait enrôler pour obtenir leurs cartes nationales d’identité. N’étant pas encore majeurs à l’époque, ils n’ont pu prendre part aux élections. Mais il se trouve qu’ils ont, entre-temps, pris de l’âge et sont devenus majeurs. Leur situation est une équation que la CEI doit donc résoudre. Tout comme elle doit se pencher sur celui de 55.000 autres personnes. Ces dernières se sont fait enrôler convenablement. Mais dans le croisement des fichiers, l’on n’a découvert aucune information sur leur statut. Il y a enfin, le cas de 20.000 personnes reconnues ivoiriens. Seulement voilà. Quelques petites anomalies ont été observées. Soit leurs photos ont été renversées, soit de petites erreurs se sont glissées dans l’orthographe de leurs noms et ils n’ont pas eu le temps de les corriger. Au total, ce sont 275.000 Ivoiriens qui ont été ‘’privés’’ de leur droit vote. Pour les futures joutes électorales à caractère local, Youssouf Bakayoko et la CEI doivent donc rectifier le tir et permettre à ces milliers d’Ivoiriens de prendre part à ces élections.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET