Les tractations autour de la réforme de la filière café-cacao se poursuivent. Cette action salvatrice qui prévoit un prix garanti aux paysans sera mise en place à partir de janvier 2012. C’est le ministre de l’Agriculture, Coulibaly Mamadou Sangafowa, qui l’a confirmé hier, lors d`une rencontre avec les experts nationaux et internationaux de la filière. « Le cœur de la présente réforme qui réside dans le système de vente par anticipation de la récolte doit démarrer à partir de janvier 2012 », a-t-il déclaré. Le programme de ventes anticipées à la moyenne consiste à écouler, par avance, sur le marché international, la production non encore récoltée de la campagne de l`année suivante. Il s`agit, avec le produit de cette vente, de garantir un prix d`achat aux planteurs ivoiriens. C’est ce procédé qui permet au Cocoa Board du Ghana d’acheter au planteur le cacao à 950 FCFA/kg, bien que les cours à Londres soient à peine supérieurs à 1000 FCFA/kg, ce cacao ayant été vendus lorsque les cours étaient supérieurs à 1500Fcfa/kg. Ce programme doit être discuté cette semaine, à Abidjan, avec ces experts. « Il nous paraît légitime d`optimiser les ventes à l`international, afin de reverser le maximum du prix de vente obtenu au créateur de cette richesse qu`est le producteur », a souligné le ministre. Ce système était adopté par la Caisse de stabilisation du prix des produits agricoles (Caistab), pilier du miracle ivoirien des années 1960-1970 qui, par la suite, avait été dissoute sous la pression des bailleurs de fonds, en raison de l`opacité de la filière. Attendue depuis des années, la réforme annoncée en novembre par le gouvernement prévoit le retour à un organe de régulation et de stabilisation de la filière et à un prix minimum garanti compris entre 50 et 60% du prix international. Dans les campagnes ivoiriennes, le prix bord champ continue sa descente ‘’aux enfers’’, entre 550 et 600 FCFA/kg, loin du prix indicatif de 1000 FCFA/kg fixé par le Comité de gestion de la filière café cacao. Cette chute des prix a ravivé la contrebande avec le Ghana où le prix d’achat est garanti à 950 FCFA/kg. Ce phénomène inquiète le Cgfcc qui aurait perdu 8 milliards FCFA de Dus (Droits unitaire de sortie) depuis le début de la campagne.
BS
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