Les nuits à San Pedro ont retrouvé leur chaleur. Une randonnée nocturne a permis de constater la reprise effective des activités dans la ville portuaire.
Samedi 17 décembre. Il est 20h 30. Jacques, un proche, a reçu la visite, ce week-end-là, de son frère André. Ce dernier, à l’entendre, a quitté l’intérieur du pays « pour déstresser ». Et, c’est sur la capitale du district du Bas-Sassandra qu’il a porté son choix. N’étant pas un noceur, Jacques sollicite de l’aide pour agrémenter le séjour de son frère. A trois, cap est mis sur les coins chauds de l’ancienne cité portugaise. La première destination est la Rue princesse du quartier Séwéké. C’est une large ruelle, non bitumée, distante d’environ un kilomètre. Elle est bordée de maquis, bars, buvettes et autres restaurants. A la tombée de la nuit, l’endroit quasi désert le jour est envahi de bons vivants. C’est l’un des endroits les plus chauds de la ville. Pour le client qui n’arrive pas tôt, il est difficile de se trouver une place assise à une certaine heure de la nuit. Ou encore, de se trouver un bon poisson-braisé, un poulet ou une soupe de volaille (Kédjénou), de poissons ou d’agouti. Surtout qu’ici, les vendeuses ont une réputation bien faite dans ces spécialités. « Ici, ils sont moins chers. Et le poisson est bien assaisonné. Avec 2.500 ou 3.000 Fcfa, tu peux avoir un poisson que tu trouveras deux fois plus cher ailleurs », explique S.B, un habitué du coin. Après moult tractations, nous trouvons des places assises. Avant la cuisson de notre plat, nous patientons autour d’un pot. De jeunes filles superbement habillées proposent des boissons. Un tohu-bohu de musique ivoirienne variant du zouglou au coupé- décalé rend difficile la conversation. Le premier constat est que de nouveaux maquis ont vu le jour. Le tout dernier à être rénové est en pleine effervescence. Dans cette ambiance festive, les clients picolent et lèvent le coude.
La hantise des bulldozers
A travers les échanges entre amis, une inquiétude est d’actualité. Quel sera l’avenir de cette voie avec la politique de salubrité urbaine, initiée par la ministre Anne-Désirée Oulotto ? « L’opération de salubrité urbaine n’a pas encore touché San Pedro. Anne Oulotto ne va-t-elle pas détruire cette rue qui émet des violences sonores à Yopougon ? », interroge l’hôte. Chacun y va de son argument pour soutenir l’une ou l’autre thèse. Pour découvrir d’autres sites attrayants de la cité portuaire, nous prenons congé de cette autre rue princesse pour la nouvelle rue des banques du quartier populaire de Bardot. Avec la viabilisation de ce bidonville, la bourgade a vu naître quelques maquis. Mais la réputation de ce quartier jugé dangereux, convainc Jacques pour qu’on le quitte bien vite pour des contrées plus sécurisées. Direction, le célébrissime « Triangle ». C’est certainement l’endroit le plus attractif de la capitale du district du Bas-Sassandra. Nous sommes accueillis par diverses sonorités musicales. Il est minuit. Des jeunes ivres se trémoussent dans les bras de belles de nuit qui ne manquent pas à cet endroit. Jacques souffle à l’oreille de son benjamin : « c’est ici le triangle, l’un des endroits les plus adulés des noctambules mais réfuté des hommes paisibles ». André semble apprécier le site. « Depuis la fin de la crise postélectorale, les maquis ne désemplissent pas ici. On a toujours des clients », se réjouit le gérant K.T. Et de constater que les choses se sont améliorées davantage depuis le début du mois de décembre. Il se souvient que l’année dernière à pareille époque, tous les maquis étaient quasiment vides. Il est 2h du matin. Jacques souhaite rentrer. Mais, un détour dans une boîte de nuit l’enchante. A San Pedro, il y a plein de night-clubs. Entre autres, le Sipo, l’Equinoxe et l’Angle Plus. C’est le Sipo qui nous accueille. L’endroit est plein à craquer. On y retrouve des Blancs, des Jaunes, des Métisse et bien-sûr, des Noirs. Pour avoir accès à un salon, il faut payer une bouteille de liqueur à au moins 10.000 F. Cfa, la bouteille la moins coûteuse. Nous décidons de prendre place. La qualité du service offert en vaut le prix. Au son de la musique de Rihanna ou d’autres mélodies exotiques, l’on se défoule. Notre hôte commence à somnoler. Il est l’heure de rentrer. Car le lendemain, nous irons humer l’air frais de la mer. En tout état de cause, en cette fin d’année, les opérateurs du secteur ne se plaignent pas. De même que les couche-tard.
Allah Kouamé à San Pedro
Samedi 17 décembre. Il est 20h 30. Jacques, un proche, a reçu la visite, ce week-end-là, de son frère André. Ce dernier, à l’entendre, a quitté l’intérieur du pays « pour déstresser ». Et, c’est sur la capitale du district du Bas-Sassandra qu’il a porté son choix. N’étant pas un noceur, Jacques sollicite de l’aide pour agrémenter le séjour de son frère. A trois, cap est mis sur les coins chauds de l’ancienne cité portugaise. La première destination est la Rue princesse du quartier Séwéké. C’est une large ruelle, non bitumée, distante d’environ un kilomètre. Elle est bordée de maquis, bars, buvettes et autres restaurants. A la tombée de la nuit, l’endroit quasi désert le jour est envahi de bons vivants. C’est l’un des endroits les plus chauds de la ville. Pour le client qui n’arrive pas tôt, il est difficile de se trouver une place assise à une certaine heure de la nuit. Ou encore, de se trouver un bon poisson-braisé, un poulet ou une soupe de volaille (Kédjénou), de poissons ou d’agouti. Surtout qu’ici, les vendeuses ont une réputation bien faite dans ces spécialités. « Ici, ils sont moins chers. Et le poisson est bien assaisonné. Avec 2.500 ou 3.000 Fcfa, tu peux avoir un poisson que tu trouveras deux fois plus cher ailleurs », explique S.B, un habitué du coin. Après moult tractations, nous trouvons des places assises. Avant la cuisson de notre plat, nous patientons autour d’un pot. De jeunes filles superbement habillées proposent des boissons. Un tohu-bohu de musique ivoirienne variant du zouglou au coupé- décalé rend difficile la conversation. Le premier constat est que de nouveaux maquis ont vu le jour. Le tout dernier à être rénové est en pleine effervescence. Dans cette ambiance festive, les clients picolent et lèvent le coude.
La hantise des bulldozers
A travers les échanges entre amis, une inquiétude est d’actualité. Quel sera l’avenir de cette voie avec la politique de salubrité urbaine, initiée par la ministre Anne-Désirée Oulotto ? « L’opération de salubrité urbaine n’a pas encore touché San Pedro. Anne Oulotto ne va-t-elle pas détruire cette rue qui émet des violences sonores à Yopougon ? », interroge l’hôte. Chacun y va de son argument pour soutenir l’une ou l’autre thèse. Pour découvrir d’autres sites attrayants de la cité portuaire, nous prenons congé de cette autre rue princesse pour la nouvelle rue des banques du quartier populaire de Bardot. Avec la viabilisation de ce bidonville, la bourgade a vu naître quelques maquis. Mais la réputation de ce quartier jugé dangereux, convainc Jacques pour qu’on le quitte bien vite pour des contrées plus sécurisées. Direction, le célébrissime « Triangle ». C’est certainement l’endroit le plus attractif de la capitale du district du Bas-Sassandra. Nous sommes accueillis par diverses sonorités musicales. Il est minuit. Des jeunes ivres se trémoussent dans les bras de belles de nuit qui ne manquent pas à cet endroit. Jacques souffle à l’oreille de son benjamin : « c’est ici le triangle, l’un des endroits les plus adulés des noctambules mais réfuté des hommes paisibles ». André semble apprécier le site. « Depuis la fin de la crise postélectorale, les maquis ne désemplissent pas ici. On a toujours des clients », se réjouit le gérant K.T. Et de constater que les choses se sont améliorées davantage depuis le début du mois de décembre. Il se souvient que l’année dernière à pareille époque, tous les maquis étaient quasiment vides. Il est 2h du matin. Jacques souhaite rentrer. Mais, un détour dans une boîte de nuit l’enchante. A San Pedro, il y a plein de night-clubs. Entre autres, le Sipo, l’Equinoxe et l’Angle Plus. C’est le Sipo qui nous accueille. L’endroit est plein à craquer. On y retrouve des Blancs, des Jaunes, des Métisse et bien-sûr, des Noirs. Pour avoir accès à un salon, il faut payer une bouteille de liqueur à au moins 10.000 F. Cfa, la bouteille la moins coûteuse. Nous décidons de prendre place. La qualité du service offert en vaut le prix. Au son de la musique de Rihanna ou d’autres mélodies exotiques, l’on se défoule. Notre hôte commence à somnoler. Il est l’heure de rentrer. Car le lendemain, nous irons humer l’air frais de la mer. En tout état de cause, en cette fin d’année, les opérateurs du secteur ne se plaignent pas. De même que les couche-tard.
Allah Kouamé à San Pedro