Face aux Américains, Barack Obama a des contraintes, en raison des prochaines élections aux Etats-Unis. Mais l’Ambassadeur palestinien en Côte d’Ivoire, SE.M Awad Yakhlef, est un diplomate très cultivé et qui connaît bien la politique israélo-palestinienne. Il comprend tout. Et a tout compris de Barack Obama, qui reste contradictoire dans ses discours du Caire, à l’assemblée générale des Nations Unies, depuis son arrivée à la Maison Blanche.
Excellence, vous êtes l’ambassadeur de Palestine en Côte d’Ivoire. Peut-on toujours parler de cassure entre le Fattah et le Hamas ?
Non. Le Hamas et le Fattah, constituent le même peuple palestinien. Vous savez, il y a quatre mois, le Hamas et le Fattah se sont rencontrés au Caire, en Egypte, pour une réconciliation et qui avait abouti à un accord en présence de Khaled Mishael, Président du Hamas. Cet accord sera le point de départ, et sa mise en exécution le vendredi 23 décembre 2011 permettra au Fattah et au Hamas d’aller aux élections législatives et présidentielles au mois de Mai 2012. Je souhaite, sans évènements majeurs, que le peuple palestinien aura le dernier mot.
Excellence, quel est l’enjeu des futures élections en Palestine ?
C’est vrai, le Fattah et le Hamas étaient divisés. Mais je pense que le meilleur moyen pour arriver aux aspirations du peuple palestinien, c’est d’être unie. Et par conséquent, c’est au peuple palestinien que doit revenir le dernier mot pour mettre fin à cette division, à travers la plus belle expression démocratique : l’élection libre et transparente.
S’agissant de question essentielle : la création d’un Etat palestinien…Avez-vous le sentiment que le président palestinien était confortable dans le processus, en parlant d’un Etat palestinien indépendant à l’ONU ?
Le gouvernement de droite israélien n’a aucun sentiment de clarté, pour le processus de paix. D’ailleurs, la confiscation de nos terres continue. Cela nous pousse à remettre en question la sincérité du gouvernement israélien d’aller vers une solution négociée, qui donnera la naissance d’un Etat palestinien, bien sûr, à côté d’un Etat israélien. Par conséquent, nous pensons que la communauté internationale doit prendre ses responsabilités, avant que la solution des deux Etats ne devienne impossible. C’est pour cela que nous sommes allés à l’assemblée générale des Nations Unies, réclamer la reconnaissance de l’Etat palestinien.
Excellence, vous êtes un diplomate de conviction. Comment expliquez-vous le comportement de Barack Obama, opposé à la naissance de l’Etat palestinien ?
Le Président Barack Obama a toujours été plein de contradictions, surtout face à l’opinion internationale. Mais aussi face au peuple américain. Barack Obama a beaucoup de contraintes, surtout à l’approche des prochaines élections présidentielles américaines. Mais quand on lit bien les discours de Barack Obama, du Caire ,en Egypte, en passant par ceux prononcés depuis ses installations à la Maison Blanche, comparés avec son discours aux Nations Unies, il y a quelques mois, j’ai essayé de comprendre que le chef de l’exécutif américain était un homme d’Etat, plein de contradictions.
La révolution arabe, est-ce un phénomène favorable pour la création de l’Etat palestinien, ou un danger majeur pour l’Etat d’Israël ?
Je suis Palestinien. Je suis assoiffé de justice et de liberté. C’est pour cela que je crois que le printemps arabe est une pure expression des peuples arabes pour la justice, la liberté et la démocratie. Par conséquent, ces trois valeurs universelles ne peuvent que s’unifier avec l’aspiration du peuple palestinien, dans sa lutte pour la liberté, la justice, et mettre fin à l’occupation israélienne et à la confiscation des terres du peuple palestinien.
Excellence, la Côte d’Ivoire n’a pas voté pour l’admission des Palestiniens à l’UNESCO. Ya-t-il une incidence diplomatique entre l’Etat ivoirien et l’Autorité palestinienne ?
Je crois que c’est la position officielle de la Côte d’Ivoire qui a été exprimée par le président Ouattara. Personnellement, j’aurais espéré que le vote de la Côte d’Ivoire soit positif. Mais aussi, je constate que le vote abstentionniste de la Côte d’Ivoire n’était pas aussi négatif. Parce qu’il y a une formule ivoirienne qui dit : « la Côte d’Ivoire est l’amie de tout le monde et l’ennemie de personne ».
Qu’est-ce qui peut se passer entre Ouattara, le Chef de l’Etat ivoirien et Mahmoud Abass, président de l’Autorité palestinienne après cette abstention de la Côte d’Ivoire ?
Pas vraiment grand’chose. Nous pensons que la Côte d’Ivoire n’était pas le seul pays africain à s’abstenir pour l’admission des Palestiniens à l’UNESCO. Par contre, la grande majorité des pays africains a soutenu la candidature de la Palestine auprès de l’UNESCO. Je crois que l’Autorité palestinienne a pris acte de chaque position de nos frères africains.
Excellence, vous avez vécu en 2010 l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Quels souvenirs gardez-vous de cette échéance électorale ?
J’ai gardé un seul souvenir très douloureux. La peur dans les yeux des enfants, femmes, hommes.
Quels sont vos vœux pour la Côte d’Ivoire à la veille de cette nouvelle année 2012 ?
Je souhaite que l’évènement douloureux de 2011, ne se répète plus. J’ai l’intime conviction que le peuple de Côte d’Ivoire ne fera plus jamais cela. Parce que ce qui est arrivé en 2011 va à l’encontre de la nature de paix, et de l’esprit de stabilité de la Côte d’Ivoire. Et je suis sûr que toute la Côte d’Ivoire tirera les leçons de ce passé douloureux, pour faire place à une paix durable, dans la prospérité économique et sociale.
Entretien réalisé par Ben Ismaël
Excellence, vous êtes l’ambassadeur de Palestine en Côte d’Ivoire. Peut-on toujours parler de cassure entre le Fattah et le Hamas ?
Non. Le Hamas et le Fattah, constituent le même peuple palestinien. Vous savez, il y a quatre mois, le Hamas et le Fattah se sont rencontrés au Caire, en Egypte, pour une réconciliation et qui avait abouti à un accord en présence de Khaled Mishael, Président du Hamas. Cet accord sera le point de départ, et sa mise en exécution le vendredi 23 décembre 2011 permettra au Fattah et au Hamas d’aller aux élections législatives et présidentielles au mois de Mai 2012. Je souhaite, sans évènements majeurs, que le peuple palestinien aura le dernier mot.
Excellence, quel est l’enjeu des futures élections en Palestine ?
C’est vrai, le Fattah et le Hamas étaient divisés. Mais je pense que le meilleur moyen pour arriver aux aspirations du peuple palestinien, c’est d’être unie. Et par conséquent, c’est au peuple palestinien que doit revenir le dernier mot pour mettre fin à cette division, à travers la plus belle expression démocratique : l’élection libre et transparente.
S’agissant de question essentielle : la création d’un Etat palestinien…Avez-vous le sentiment que le président palestinien était confortable dans le processus, en parlant d’un Etat palestinien indépendant à l’ONU ?
Le gouvernement de droite israélien n’a aucun sentiment de clarté, pour le processus de paix. D’ailleurs, la confiscation de nos terres continue. Cela nous pousse à remettre en question la sincérité du gouvernement israélien d’aller vers une solution négociée, qui donnera la naissance d’un Etat palestinien, bien sûr, à côté d’un Etat israélien. Par conséquent, nous pensons que la communauté internationale doit prendre ses responsabilités, avant que la solution des deux Etats ne devienne impossible. C’est pour cela que nous sommes allés à l’assemblée générale des Nations Unies, réclamer la reconnaissance de l’Etat palestinien.
Excellence, vous êtes un diplomate de conviction. Comment expliquez-vous le comportement de Barack Obama, opposé à la naissance de l’Etat palestinien ?
Le Président Barack Obama a toujours été plein de contradictions, surtout face à l’opinion internationale. Mais aussi face au peuple américain. Barack Obama a beaucoup de contraintes, surtout à l’approche des prochaines élections présidentielles américaines. Mais quand on lit bien les discours de Barack Obama, du Caire ,en Egypte, en passant par ceux prononcés depuis ses installations à la Maison Blanche, comparés avec son discours aux Nations Unies, il y a quelques mois, j’ai essayé de comprendre que le chef de l’exécutif américain était un homme d’Etat, plein de contradictions.
La révolution arabe, est-ce un phénomène favorable pour la création de l’Etat palestinien, ou un danger majeur pour l’Etat d’Israël ?
Je suis Palestinien. Je suis assoiffé de justice et de liberté. C’est pour cela que je crois que le printemps arabe est une pure expression des peuples arabes pour la justice, la liberté et la démocratie. Par conséquent, ces trois valeurs universelles ne peuvent que s’unifier avec l’aspiration du peuple palestinien, dans sa lutte pour la liberté, la justice, et mettre fin à l’occupation israélienne et à la confiscation des terres du peuple palestinien.
Excellence, la Côte d’Ivoire n’a pas voté pour l’admission des Palestiniens à l’UNESCO. Ya-t-il une incidence diplomatique entre l’Etat ivoirien et l’Autorité palestinienne ?
Je crois que c’est la position officielle de la Côte d’Ivoire qui a été exprimée par le président Ouattara. Personnellement, j’aurais espéré que le vote de la Côte d’Ivoire soit positif. Mais aussi, je constate que le vote abstentionniste de la Côte d’Ivoire n’était pas aussi négatif. Parce qu’il y a une formule ivoirienne qui dit : « la Côte d’Ivoire est l’amie de tout le monde et l’ennemie de personne ».
Qu’est-ce qui peut se passer entre Ouattara, le Chef de l’Etat ivoirien et Mahmoud Abass, président de l’Autorité palestinienne après cette abstention de la Côte d’Ivoire ?
Pas vraiment grand’chose. Nous pensons que la Côte d’Ivoire n’était pas le seul pays africain à s’abstenir pour l’admission des Palestiniens à l’UNESCO. Par contre, la grande majorité des pays africains a soutenu la candidature de la Palestine auprès de l’UNESCO. Je crois que l’Autorité palestinienne a pris acte de chaque position de nos frères africains.
Excellence, vous avez vécu en 2010 l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Quels souvenirs gardez-vous de cette échéance électorale ?
J’ai gardé un seul souvenir très douloureux. La peur dans les yeux des enfants, femmes, hommes.
Quels sont vos vœux pour la Côte d’Ivoire à la veille de cette nouvelle année 2012 ?
Je souhaite que l’évènement douloureux de 2011, ne se répète plus. J’ai l’intime conviction que le peuple de Côte d’Ivoire ne fera plus jamais cela. Parce que ce qui est arrivé en 2011 va à l’encontre de la nature de paix, et de l’esprit de stabilité de la Côte d’Ivoire. Et je suis sûr que toute la Côte d’Ivoire tirera les leçons de ce passé douloureux, pour faire place à une paix durable, dans la prospérité économique et sociale.
Entretien réalisé par Ben Ismaël
