Soro Kanigui, délégué général des Forces nouvelles, s’est présenté aux législatives à Sirasso et en est sorti vainqueur. Outre son élection, Soro Kanigui évoque, dans cet entretien, l’avenir des Forces nouvelles.
Malgré les ennuis de santé que vous avez, vous vous êtes présenté aux législatives. Qu’est-ce qui vous a motivé ?
Quand on vit, on est forcément soumis à des aléas de la vie. Mais il faut à tout prix réussir à surmonter ces problèmes. C’est un cinéaste qui avait l’habitude de dire qu’il arrive des moments où la vie nous met à genoux. Mais la décision de rester à genoux ou de se remettre sur pied dépend de nous. J’ai toujours souhaité ne jamais rester à genoux tant que je vivrai. Ça aurait été autre chose que les législatives, je l’aurais fait tant que ça allait dans le sens de mon engagement.
Est-ce que le fait de vous vous êtes présenté sous la bannière du Rdr a facilité les choses pour vous ?
Le fait que ce soit le Rdr a peut-être contribué, mais je pense qu’une élection législative, c’est d’abord le travail que le candidat a fait pendant plusieurs années sur le terrain, un travail de mobilisation. Sinon, il y a des circonscriptions où le Rdr a présenté des candidats qui ont perdu. Donc, cela veut dire que la bannière Rdr n’est pas un passeport. D’ailleurs, je pense qu’il est bon que, de plus en plus, les partis politiques choisissent les personnes qu’il faut pour ne pas se trouver en difficulté face aux populations. J’ai beaucoup travaillé à la mobilisation de nos parents, par rapport à cette longue lutte que j’ai menée dans le cadre du Rdr, et plus tard dans celui des Forces nouvelles. Et puis, les populations aussi se sont mobilisées pour me dire en quelque sorte merci et me récompenser. Vous avez dû voir le taux de participation.
Est-ce qu’on s’achemine vers un petit groupe des Fn au sein du parlement?
Je pense que les Forces nouvelles sont un mouvement organisé qui a un leader qui est le Premier ministre, Guillaume Soro, qui a été lui-même élu sous la bannière du Rdr. Je pense que le schéma à venir dépendra de lui d’abord. Pour l’instant, nous ne nous sommes pas encore retrouvés, pour dire qu’il y a un schéma qu’on doit arrêter. Si je me réfère au dernier conclave, il y avait une rumeur qui avait couru faisant état que les Forces nouvelles voulaient devenir un parti politique. Au dernier moment, les Forces nouvelles n’ont pas choisi cette voie. Elles ont choisi la voie de l’unité, de la réconciliation nationale et surtout aider le président de la République à consolider son pouvoir. Et je pense que toutes décisions que les Forces nouvelles prendront, iront dans ce sens et dans cet esprit.
Les cadres du Pdci réclament que leur soit cédé le poste de Premier ministre, conformément à un accord passé entre les présidents Ouattara et Bédié. Avez-vous l’impression que vos alliés veulent vous pousser vers la sortie?
Ce débat n’inquiète pas les Forces nouvelles. Il n’inquiète pas, non plus, le Premier ministre. Guillaume Soro l’a déjà dit. En prenant les armes le 19 septembre 2002, l’objectif était de démocratiser la Côte d’Ivoire, de mettre le pays sur les rails du développement. Aujourd’hui, nous avons fait l’élection présidentielle. Celui qui avait voulu confisquer le pouvoir politique est à La Haye. Le deal qui a été passé avant qu’on ne se retrouve dans le schéma de la crise post-électorale, l’a été entre différents candidats à l’élection présidentielle. Aujourd’hui, les Forces nouvelles ont participé aux élections législatives. Nous sommes dans un nouveau schéma. Il est bon que les uns et les autres tiennent compte de ce fait. Les élections législatives ont été organisées. Le Rdr a eu 127 élus. C’est une victoire absolue. Dans toutes les démocraties, celui qui contrôle le parlement est d’office bien placé pour désigner le Premier ministre. Généralement, c’est comme cela que ça se passe. Des gens à qui on avait promis un poste, peuvent manifester leur désir de le récupérer. Nous sommes en politique. Les présidents Ouattara et Bédié ne sont plus obligés de s’en tenir à ce qui avait été convenu eu égard à la nouvelle configuration politique ivoirienne. On doit laisser les décideurs se pencher sur ce qui est bon pour la Côte d’Ivoire. Mais, en tant que Forces nouvelles, peu importe le schéma, nous comptons participer à la démocratisation totale de notre pays.
Sous quel sceau placez-vous votre mandat?
J’ai choisi d’être candidat aux élections législatives, parce que je voulais que nos 15 années de lutte, les acquis de cette lutte, surtout dans le cadre des Forces nouvelles, ne soient pas vains. Je voulais aller à l’Assemblée nationale pour conforter cet acquis parce qu’aujourd’hui, plus que jamais, la lutte va devenir politique et démocratique. Je veux aider les Forces nouvelles et, avec d’autres forces au parlement, défendre les acquis que nous avons eus au terme de cette lutte. La deuxième chose qui est assez importante pour moi, c’est de donner la possibilité au président de la République de reconstruire la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire a connu assez de retard pendant ces années. Je pense que le président Ouattara que tout le monde sait travailleur, a besoin des hommes qu’il faut au parlement pour pouvoir reconstruire rapidement le pays. Le troisième point essentiel de mon action politique, c’est la défense des personnes vulnérables, notamment les handicapés et les femmes ainsi que des populations qui vivent dans le milieu rural. Pour moi, ce sont des franges de nos populations qui ne sont pas souvent prises en compte dans les décisions publiques et, je pense pouvoir être leur porte-voix au parlement.
Entretien réalisé
par Bamba K. Inza
Malgré les ennuis de santé que vous avez, vous vous êtes présenté aux législatives. Qu’est-ce qui vous a motivé ?
Quand on vit, on est forcément soumis à des aléas de la vie. Mais il faut à tout prix réussir à surmonter ces problèmes. C’est un cinéaste qui avait l’habitude de dire qu’il arrive des moments où la vie nous met à genoux. Mais la décision de rester à genoux ou de se remettre sur pied dépend de nous. J’ai toujours souhaité ne jamais rester à genoux tant que je vivrai. Ça aurait été autre chose que les législatives, je l’aurais fait tant que ça allait dans le sens de mon engagement.
Est-ce que le fait de vous vous êtes présenté sous la bannière du Rdr a facilité les choses pour vous ?
Le fait que ce soit le Rdr a peut-être contribué, mais je pense qu’une élection législative, c’est d’abord le travail que le candidat a fait pendant plusieurs années sur le terrain, un travail de mobilisation. Sinon, il y a des circonscriptions où le Rdr a présenté des candidats qui ont perdu. Donc, cela veut dire que la bannière Rdr n’est pas un passeport. D’ailleurs, je pense qu’il est bon que, de plus en plus, les partis politiques choisissent les personnes qu’il faut pour ne pas se trouver en difficulté face aux populations. J’ai beaucoup travaillé à la mobilisation de nos parents, par rapport à cette longue lutte que j’ai menée dans le cadre du Rdr, et plus tard dans celui des Forces nouvelles. Et puis, les populations aussi se sont mobilisées pour me dire en quelque sorte merci et me récompenser. Vous avez dû voir le taux de participation.
Est-ce qu’on s’achemine vers un petit groupe des Fn au sein du parlement?
Je pense que les Forces nouvelles sont un mouvement organisé qui a un leader qui est le Premier ministre, Guillaume Soro, qui a été lui-même élu sous la bannière du Rdr. Je pense que le schéma à venir dépendra de lui d’abord. Pour l’instant, nous ne nous sommes pas encore retrouvés, pour dire qu’il y a un schéma qu’on doit arrêter. Si je me réfère au dernier conclave, il y avait une rumeur qui avait couru faisant état que les Forces nouvelles voulaient devenir un parti politique. Au dernier moment, les Forces nouvelles n’ont pas choisi cette voie. Elles ont choisi la voie de l’unité, de la réconciliation nationale et surtout aider le président de la République à consolider son pouvoir. Et je pense que toutes décisions que les Forces nouvelles prendront, iront dans ce sens et dans cet esprit.
Les cadres du Pdci réclament que leur soit cédé le poste de Premier ministre, conformément à un accord passé entre les présidents Ouattara et Bédié. Avez-vous l’impression que vos alliés veulent vous pousser vers la sortie?
Ce débat n’inquiète pas les Forces nouvelles. Il n’inquiète pas, non plus, le Premier ministre. Guillaume Soro l’a déjà dit. En prenant les armes le 19 septembre 2002, l’objectif était de démocratiser la Côte d’Ivoire, de mettre le pays sur les rails du développement. Aujourd’hui, nous avons fait l’élection présidentielle. Celui qui avait voulu confisquer le pouvoir politique est à La Haye. Le deal qui a été passé avant qu’on ne se retrouve dans le schéma de la crise post-électorale, l’a été entre différents candidats à l’élection présidentielle. Aujourd’hui, les Forces nouvelles ont participé aux élections législatives. Nous sommes dans un nouveau schéma. Il est bon que les uns et les autres tiennent compte de ce fait. Les élections législatives ont été organisées. Le Rdr a eu 127 élus. C’est une victoire absolue. Dans toutes les démocraties, celui qui contrôle le parlement est d’office bien placé pour désigner le Premier ministre. Généralement, c’est comme cela que ça se passe. Des gens à qui on avait promis un poste, peuvent manifester leur désir de le récupérer. Nous sommes en politique. Les présidents Ouattara et Bédié ne sont plus obligés de s’en tenir à ce qui avait été convenu eu égard à la nouvelle configuration politique ivoirienne. On doit laisser les décideurs se pencher sur ce qui est bon pour la Côte d’Ivoire. Mais, en tant que Forces nouvelles, peu importe le schéma, nous comptons participer à la démocratisation totale de notre pays.
Sous quel sceau placez-vous votre mandat?
J’ai choisi d’être candidat aux élections législatives, parce que je voulais que nos 15 années de lutte, les acquis de cette lutte, surtout dans le cadre des Forces nouvelles, ne soient pas vains. Je voulais aller à l’Assemblée nationale pour conforter cet acquis parce qu’aujourd’hui, plus que jamais, la lutte va devenir politique et démocratique. Je veux aider les Forces nouvelles et, avec d’autres forces au parlement, défendre les acquis que nous avons eus au terme de cette lutte. La deuxième chose qui est assez importante pour moi, c’est de donner la possibilité au président de la République de reconstruire la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire a connu assez de retard pendant ces années. Je pense que le président Ouattara que tout le monde sait travailleur, a besoin des hommes qu’il faut au parlement pour pouvoir reconstruire rapidement le pays. Le troisième point essentiel de mon action politique, c’est la défense des personnes vulnérables, notamment les handicapés et les femmes ainsi que des populations qui vivent dans le milieu rural. Pour moi, ce sont des franges de nos populations qui ne sont pas souvent prises en compte dans les décisions publiques et, je pense pouvoir être leur porte-voix au parlement.
Entretien réalisé
par Bamba K. Inza