Les magasins de vente de jouets sont noirs de monde. Difficile de se frayer un chemin. L'on est parfois obligé de se ''coincer'' sur le côté pour laisser passer un acheteur. Les caisses sont prises d'assaut et malgré la climatisation, les caissiers s'épongent le front. Tel est le spectacle qui nous est offert ces temps-ci, veille des fêtes de Noël et du Nouvel an. En tout cas, supermarchés et grandes surfaces de jouets ne désemplissent pas. Il suffit qu'un établissement, qui à l'accoutumée ne vendait pas de jouets, le fasse désormais, même dans un recoin de son magasin, pour que celui-ci soit bondé de monde. Soit pour acheter des cadeaux, soit pour acquérir un sapin et les accessoires y afférents. Youssef, responsable d'un supermarché de la commune de Marcory ne cache pas sa satisfaction quant aux bonnes affaires qu'il réalise ces dernières semaines. « Les clients viennent en grand nombre et nous pouvons écouler entre 5000 et 6000 jouets par jour. Ce qui n'était pas le cas l'année dernière. En effet, en 2010, vendre 1000 jouets n'était pas chose évidente.», reconnaît-il. Poursuivant, il précise aussi que des remises de 20% sont accordées sur chaque jouet afin de satisfaire la clientèle. Le personnel du supermarché, lui, est à la tâche et ne dispose d'aucun temps de répit. Nous approchons un employé aux initiales de M.T. « C'est comme ça chaque jour. Il n'y a pas de jour de repos. Je monte à 7h et je descends à 21h. Plusieurs personnes viennent s'approvisionner ici. Les entreprises et les organisations non gouvernementales achètent nos jouets en grand nombre, afin de les distribuer aux enfants. Hier, une Ong est même venue chercher 1000 jouets », raconte-t-il. Les clients trouvent-ils leur compte ? M. Kouadio, agent de police, trouve que les articles sont à la portée de toutes les bourses dans les supermarchés. «Les prix sont abordables. Certaines poupées par exemple coûtent 600 Fcfa et d'autres, 45000 Fcfa. Je crois qu'on peut acheter des jouets selon les moyens dont on dispose. Avec moins de 40.000 Fcfa, j'ai pu avoir plusieurs jouets. Il ne faudrait pas que les gens vivent au-dessus de leurs moyens. Il faut acheter ce que sa poche peut acheter et non faire comme le voisin alors qu'on n'est pas logé à la même enseigne.» souligne le policier. Salif, un autre client, se plaint plutôt de la monotonie des jouets car ils n'ont pas totalement varié. « Il n'y a pas d'innovation. C'est pareil depuis quelques années et l'on a l'impression que les magasins ne font pas beaucoup d'effort. Ils sont sans doute sûrs que cela va s'acheter. », déplore-t-il. Dans une autre surface de jouets située dans la commune de Treichville, l'opérateur économique se frotte les mains. En effet, le gérant de la structure, sous le couvert de l'anonymat, révèle que chaque année, en période de fête, il réalise un chiffre d'affaires d'au moins 100 millions de Fcfa. Et pour cette période, il n'est pas exclut que ce chiffre atteigne 150 millions de Fcfa vu l'engouement des jours-ci. Sauf qu'il dit pratiquer des prix nettement supérieurs à l'année dernière à cause des nouvelles taxes auxquelles ils sont confrontés lors des dédouanements. « Le nouveau système mis en place n'est pas fait pour nous arranger car il peut fausser les calculs. En effet, on ne vérifie pas le contenu du conteneur avant de fixer les prix. Alors qu'il y a des conteneurs comprenant des marchandises de grande qualité et d'autres de petite qualité. Les mêmes taxes sont imposées à tous les conteneurs. Nous sommes alors obligé de majorer les prix de certains articles pour combler le déficit », argumente le gérant. Mais cela n'empêche pas les parents de contenter leurs enfants. Les moins nantis eux, trouvent leur salut au niveau des commerces à ciel ouverts. A savoir : Boulevard Nangui Abrogoua (Adjamé), ex-cinéma Liberté (Adjamé), marché de Belleville (Treichville), Grand carrefour de Marcory, Marcory-remblais, Grand carrefour de Koumassi, Koumassi-remblais, Yopougon-siporex, les différents marchés et artères principales de certaines communes du District d'Abidjan. « Je préfère acheter mes jouets au Grand carrefour de Koumassi ou avec les vendeurs ambulants. Ils ont quelques fois des articles qu'on retrouve dans les grands magasins. Et puis vous savez, les jouets, s'il faut dépenser énormément d'argent pour que les enfants les abîme les cinq premiers jours, cela fait très mal », explique Dame Traoré, commerçante de son état. Qui précise cependant que ''dans tous les cas, les grands gagnants sont les vendeurs car c'est un devoir pour le parent d'acheter un petit cadeau pour sa progéniture''. Toute chose qui n'est pas pour déplaire aux commerçants qui ont désormais pour ''Père Noël'', les parents d'enfants.
Soumba.O (Stagiaire)
Soumba.O (Stagiaire)