24h après la mise en garde du chef de l’Etat, certains éléments des Frci se sont rendus coupables d’agression sur des agents de santé du Chu de Cocody.
La bataille du président Ouattara pour la fin des exactions et le retour d’une discipline militaire au sein des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) sera longue et pénible. Quatre éléments des Frci, membres de la garde rapprochée du capitaine Tuo, basés non loin de l’Egs à Marcory Zone 4, ont bravé hier l’autorité du chef suprême des armées pour exiger des sages-femmes du Chu de Cocody, sous la menace d’une arme, un traitement particulier pour la femme de leur chef. L’incident a complètement perturbé le service des soins d’accouchement de l’établissement sanitaire et réveillé les vieux démons de l’insécurité. Mais à la différence des autres incidents avec les Frci, où la loi de l’omerta était observée par peur des représailles, cette énième attaque des hommes en arme a soulevé la colère générale.
Malgré la peur…
« Le président de la République avait pourtant prévenu. Plus de tolérance pour les Frci indélicats ». C’est la phrase qui revenait le plus souvent dans les propos des premiers témoins que nous avons abordés à l’entrée des urgences du centre hospitalier. Un vigile nous conduit immédiatement dans les bureaux de l’administration des soins infirmiers et obstétricaux. Là se tient une réunion de crise entre les différents corps de l’armée, le personnel administratif du Chu et l’élément fautif des Frci répondant au nom de Bégouin Dieudonné. Devant la porte, deux éléments Frci en arme appartenant au convoi punitif arpentent le couloir. L’un deux, la main sur le cœur, s’empresse de nous livrer la version des faits des militaires. Il dit regretter la tournure que prend l’affaire et rejette les accusations de menace avec une arme. « Nous sommes des éléments du sergent Abou Coulibaly, garde du corps personnel du capitaine Tuo. Après plusieurs tentatives dans des hôpitaux de Koumassi et Port-Bouët, nous sommes arrivés en catastrophe avec la femme de notre sergent pour un accouchement. Mais avant même que notre malade ne descende du véhicule, un médecin nous lance qu’il n’y a plus de place au Chu de Cocody. Et que ce n’est pas la peine de descendre la malade. Il a fallu l’intervention de son collègue pour que nous puissions transporter la femme de notre sergent dans la salle d’accouchement. Alors que nous cherchions à savoir comment était traitée notre malade, une sage-femme nous accuse d’être rentrés sans permission dans la salle d’accouchement. Mais, je peux vous assurer que nous n’avons pas fait sortir nos armes », assure l’élément du sergent Abou Coulibaly. La réunion de crise venait de prendre fin. Des éléments de la gendarmerie nationale allaient pouvoir conduire le coupable, Bégouin Dieudonné, au poste. Le rapporteur de la réunion, Sié Raphael, sous-directeur des soins infirmiers et obstétricaux au Chu de Cocody, nous dévoile ce qui, dit-il, s’est réellement passé entre les sages-femmes et les Frci. «Nous étions en conseil de gestion lorsqu’un Frci en civil portant deux armes s’est présenté dans la salle d’accouchement en compagnie de la femme de son chef. Et lorsqu’on lui a indiqué que les hommes n’ont pas le droit de pénétrer dans cette salle, l’homme s’est fâché et a sorti son arme. Tout le monde a fui. Les sages-femmes ont été obligées d’abandonner les femmes enceintes pour fuir, car on ne savait pas ce qui allait se passer », a t-il soutenu.
… et les sages-femmes menacent de se mettre en grève.
Cette version sera appuyée par celle de Yapi Philippe, surveillant général au Chu de Cocody et M. Gnamien, président des travailleurs du centre hospitalier et universitaire. Tous affirment que le soldat Frci a menacé leur collègue avec une arme tout en prononçant cette phrase : « Je vais te tuer et il n’y aura rien ». Dans la salle d’accouchement, les sages-femmes étaient encore sous le choc. Pour soutenir leur chef d’unité de soins, Mme Souha Nicole, qui a été menacée par l’agent des Frci, nombreuses sont les femmes qui ont voulu arrêter le travail pour protester contre cette énième attaque contre les médecins. Le porte-parole du collectif des syndicats du Chu de Cocody, M. Dia, annonce déjà les couleurs. «Si rien n’est fait pour assurer la sécurité des agents travaillant au Chu, nous allons déposer la blouse jusqu’au retour d’une totale sécurité», menace-t-il. Espérons que des dispositions seront prises pour que l’on n’en rajoute pas à la souffrance des malades.
Fofana Ali (Stagiaire)
La bataille du président Ouattara pour la fin des exactions et le retour d’une discipline militaire au sein des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) sera longue et pénible. Quatre éléments des Frci, membres de la garde rapprochée du capitaine Tuo, basés non loin de l’Egs à Marcory Zone 4, ont bravé hier l’autorité du chef suprême des armées pour exiger des sages-femmes du Chu de Cocody, sous la menace d’une arme, un traitement particulier pour la femme de leur chef. L’incident a complètement perturbé le service des soins d’accouchement de l’établissement sanitaire et réveillé les vieux démons de l’insécurité. Mais à la différence des autres incidents avec les Frci, où la loi de l’omerta était observée par peur des représailles, cette énième attaque des hommes en arme a soulevé la colère générale.
Malgré la peur…
« Le président de la République avait pourtant prévenu. Plus de tolérance pour les Frci indélicats ». C’est la phrase qui revenait le plus souvent dans les propos des premiers témoins que nous avons abordés à l’entrée des urgences du centre hospitalier. Un vigile nous conduit immédiatement dans les bureaux de l’administration des soins infirmiers et obstétricaux. Là se tient une réunion de crise entre les différents corps de l’armée, le personnel administratif du Chu et l’élément fautif des Frci répondant au nom de Bégouin Dieudonné. Devant la porte, deux éléments Frci en arme appartenant au convoi punitif arpentent le couloir. L’un deux, la main sur le cœur, s’empresse de nous livrer la version des faits des militaires. Il dit regretter la tournure que prend l’affaire et rejette les accusations de menace avec une arme. « Nous sommes des éléments du sergent Abou Coulibaly, garde du corps personnel du capitaine Tuo. Après plusieurs tentatives dans des hôpitaux de Koumassi et Port-Bouët, nous sommes arrivés en catastrophe avec la femme de notre sergent pour un accouchement. Mais avant même que notre malade ne descende du véhicule, un médecin nous lance qu’il n’y a plus de place au Chu de Cocody. Et que ce n’est pas la peine de descendre la malade. Il a fallu l’intervention de son collègue pour que nous puissions transporter la femme de notre sergent dans la salle d’accouchement. Alors que nous cherchions à savoir comment était traitée notre malade, une sage-femme nous accuse d’être rentrés sans permission dans la salle d’accouchement. Mais, je peux vous assurer que nous n’avons pas fait sortir nos armes », assure l’élément du sergent Abou Coulibaly. La réunion de crise venait de prendre fin. Des éléments de la gendarmerie nationale allaient pouvoir conduire le coupable, Bégouin Dieudonné, au poste. Le rapporteur de la réunion, Sié Raphael, sous-directeur des soins infirmiers et obstétricaux au Chu de Cocody, nous dévoile ce qui, dit-il, s’est réellement passé entre les sages-femmes et les Frci. «Nous étions en conseil de gestion lorsqu’un Frci en civil portant deux armes s’est présenté dans la salle d’accouchement en compagnie de la femme de son chef. Et lorsqu’on lui a indiqué que les hommes n’ont pas le droit de pénétrer dans cette salle, l’homme s’est fâché et a sorti son arme. Tout le monde a fui. Les sages-femmes ont été obligées d’abandonner les femmes enceintes pour fuir, car on ne savait pas ce qui allait se passer », a t-il soutenu.
… et les sages-femmes menacent de se mettre en grève.
Cette version sera appuyée par celle de Yapi Philippe, surveillant général au Chu de Cocody et M. Gnamien, président des travailleurs du centre hospitalier et universitaire. Tous affirment que le soldat Frci a menacé leur collègue avec une arme tout en prononçant cette phrase : « Je vais te tuer et il n’y aura rien ». Dans la salle d’accouchement, les sages-femmes étaient encore sous le choc. Pour soutenir leur chef d’unité de soins, Mme Souha Nicole, qui a été menacée par l’agent des Frci, nombreuses sont les femmes qui ont voulu arrêter le travail pour protester contre cette énième attaque contre les médecins. Le porte-parole du collectif des syndicats du Chu de Cocody, M. Dia, annonce déjà les couleurs. «Si rien n’est fait pour assurer la sécurité des agents travaillant au Chu, nous allons déposer la blouse jusqu’au retour d’une totale sécurité», menace-t-il. Espérons que des dispositions seront prises pour que l’on n’en rajoute pas à la souffrance des malades.
Fofana Ali (Stagiaire)