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Société Publié le jeudi 22 décembre 2011 | Nord-Sud

Passage de l’analogique au numérique : La Côte d’Ivoire à l’école française

Le passage de la télévision analogique à la télé numérique s’impose à la Côte d’Ivoire. Pour mieux amorcer ce virage, le ministre de la Communication, Souleymane Coty Diakité, a invité un expert français pour expliquer aux Ivoiriens l’expérience française.

Le processus est irréversible. La télévision ivoirienne passera de l’analogique au numérique avant 2015. Et, l’Etat ivoirien s’y est résolument engagé. Après l’installation du groupe de travail sur l’audiovisuel numérique le 14 décembre dernier, le ministre de la Communication, Souleymane Coty Diakité, a invité un expert de la question, en la personne de Louis de Broissia, président du Groupement d’intérêt public (Gip), France télé numérique, pour partager l’expérience française et ébaucher des perspectives du prochain challenge ivoirien, à travers une conférence publique. C’était, hier, à la Chambre du commerce au Plateau. « Afin de donner au groupe d’experts une vision assez large et des moyens pour commencer sa mission, j’ai invité M. de Broissia à nous faire partager l’expérience française », a informé le ministre. Fort de sa mission qui a permis à l’Hexagone d’achever ce passage le 29 novembre 2011, l’ambassadeur de France, chargé de l’audiovisuel extérieur a reconnu la nécessité de libérer les fréquences qui est synonyme de plus de chaînes (avec la haute définition, le haut débit), par ricochet, plus de créations. Une démarche française qui, selon lui, a été soutenue par une bonne campagne d’information que la Côte d’Ivoire ne devrait pas négliger. Car, a-t-il reconnu, « la numérisation d’un pays est un enjeu de développement ». A sa suite, Sylvain Anichini, ingénieur et expert du passage au numérique, a essayé d’ébaucher la méthode à suivre en Côte d’Ivoire. A savoir, le choix politique, la nature du paysage audiovisuel actuel, la place du service public, l’accès aux services (coût de réception), l’offre éditoriale, la couverture du territoire et la nécessité de fixer des objectifs. Il a conseillé « d’éviter de faire des projets sur des infrastructures incapables de supporter la nouvelle technologie ». Le projet sera un succès, croit-il, s’il est fondé sur une méthode adaptée au plan juridique, technique et industriel avec une définition des acteurs et un bon état des lieux. Dans la matinée, le président de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca), Ibrahim Sy Savané a, dans ses locaux sis aux Deux-Plateaux, mis un bémol au passage non préparé au numérique. « Nous allons faire des propositions au gouvernement pour ne pas que les Ivoiriens investissent dans du matériel qui soit obsolète d’ici 2015. La Côte d’Ivoire doit réaliser une transition qui permette aux téléspectateurs et aux entreprises de l’audiovisuel d’être les principaux bénéficiaires », a-t-il souligné. Et d’indiquer qu’on peut procéder à la libé­ralisation du secteur sans procéder au préalable à la numérisation.

Sanou A.
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