Le Pdci a encore servi de marchepied à Ouattara pour atteindre un autre objectif : la majorité parlementaire. Ce n’est pas une surprise car le parti d’Henri Konan Bédié était dans son rôle de faire-valoir. Mais le plus cocasse dans ce marché de dupes, c’est que le Pdci caressait secrètement l’espoir de ravir cette majorité parlementaire à son allié. En effet, le vieux parti, sûr, dit-on, de sa «majorité sociologique», espérait parvenir à user de stratégie pour supplanter le Rdr et ses ex-rebelles aux législatives. L’ambition ultime du Pdci, à en croire ceux qui rêvent debout, est de «se servir du Rdr pour reconquérir le pouvoir» perdu après le coup d’Etat contre Bédié le 24 décembre 1999 et dont les auteurs ne se connaissent que trop bien. Mais un tour de vis adroitement ajusté par Ouattara a «verrouillé» les choses. En fait, il semble que le Pdci ait voulu se rebiffer pour revendiquer une part plus grosse du gâteau parlementaire. Alors que tout était bien arrêté au départ et que Ouattara avait déjà choisi les vainqueurs, avant la simple formalité que constituait le scrutin. La «technologie électorale» déployée par la coalition Rdr-ex-rébellion Fn et les mises en garde sévère à Bédié ont scellé le sort du Pdci qui a dû se contenter de ce qu’on a daigné lui «octroyer» comme sièges au parlement. On a même entendu dire à la rue Lepic que «si Ouattara voulait tous les sièges à l’Assemblée nationale, il aurait tout pris et il n’y aurait rien». Mieux, certains, irrités par les jérémiades et les complaintes du Pdci, ont prévenu que : «Pendant les élections municipales, ce sera la même chose, le Rdr va tout rafler et il n’y aura rien». Histoire de dire au Pdci que c’est Ouattara qui a le pouvoir et non Bédié. Et que les candidats malheureux et mécontents du Pdci qui crient à la fraude doivent la boucler car «les réclamations déposées devant le Conseil constitutionnel n’aboutiront nulle part». Dépassé comme toujours par les évènements, Bédié a dû se réfugier dans son village natal le jour du vote, abandonnant une fois de plus son parti totalement humilié devant Ouattara.
K.K.M
K.K.M