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Politique Publié le jeudi 22 décembre 2011 | Le Temps

Législatives / Taux de participation : Le passé qui rattrape le régime d’Alassane

Le débat autour du faible taux de participation des Ivoiriens aux législatives du 11 décembre 2011 est loin d’être terminé. Alassane Ouattara et ses camarades, oubliant leurs discours lors des législatives du 10 décembre 2000, tentent en vain de masquer leur échec.
Les élections législatives se sont déroulées le dimanche 11 décembre dernier. Le Front populaire ivoirien avait appelé les Ivoiriens à rester à la maison. Puisque ces élections ne sont ni transparentes ni démocratiques. Les Ivoiriens ont répondu à cet appel. Ça été un désert dans tous les bureaux de vote. Même les observateurs l’ont reconnu. Indiquant que le taux de participation ne peut pas atteindre 25%. Le Front populaire ivoirien parle de 14,33%. Youssouf Bakoyoko, président de la Commission électorale indépendante, par un tour de magie dont lui seul à le secret, parle de 36%. Ce chiffre ne reflète aucunement la réalité. Face à cette défaite cuisante, le régime d’Alassane Ouattara essaie tant bien que mal de noyer le poisson. Hamed Bakayoko, interrogé par la presse, soutient que ce faible taux de participation n’entame à rien la légitimité du nouveau pouvoir d’Abidjan. «Les élections législatives contrairement à la présidentielle n’ont jamais mobilisé les électeurs. C’est un faux débat sur le taux de participation. L’essentiel pour nous, les législatives se sont déroulées dans des conditions apaisées. On n’a pas constaté d’incident et de violence» fait-il remarquer. Amadou Gon Coulibaly, dans une interview accordée, samedi dernier à notre confrère Fraternité Matin, abonde dans le même sens. Il dit comprendre que le taux de participation de ces législatives ne soit pas élevé. Et d’indiquer que c’est une tradition en Côte d’Ivoire.
Le Rdr oublie son boycott de 2000
Face à cette fuite en avant des nouveaux tenants du pouvoir, il faut leur rafraîchir la mémoire en revenant sur les législatives de décembre 2000. En effet, le Rdr, à la suite du rejet de la candidature de son mentor, Alassane Ouattara par la Cour suprême, invitait ses militants à boycotter ces législatives. Le taux de participation était de 33%. Les responsables des «républicains» sont montés au créneau, criant victoire. «Ceux qui se sont abstenus de prendre part aux législatives sont très nombreux. Cela prouve que notre parti est majoritaire sur l’ensemble du territoire national. Personne ne peut le nier maintenant» a soutenu Henriette Diabaté, à l’époque secrétaire général de cette formation politique. Hamed Bakayoko ne dit pas le contraire : «La présidentielle et les législatives sont des sœurs jumelles. Puisque tout le monde prend part à ces deux élections contrairement aux municipales». Les «républicains» vont plus loin. Ils demandent non seulement la reprise des législatives, mais aussi celle de la présidentielle d’octobre 2000 puisque leur parti l’a boycotté également. Ils font le tour des chancelleries basées en Côte d’Ivoire pour qu’elles pèsent de tout leur poids afin que le Rdr ait gain de cause. Pendant ce temps, Alassane Ouattara invite des chefs africains et occidentaux à mettre la pression sur le régime du Président Laurent Gbagbo. L’Ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire, Georges Mu, le secrétariat d’Etat américain, le président français Jacques Chirac et son homologue burkinabé, Blaise Compaoré les ont suivis dans ce sens. Mais rien n’y fit. On ne peut pas tenir de tels propos, il y a dix ans pour dire autre chose aujourd’hui. Le mensonge a beau se lever très tôt le matin, il est vite rattrapé par la vérité. Le régime d’Alassane Ouattara doit reconnaître sa défaite. Et qu’il est vomi par les Ivoiriens. C’est un message fort qu’il doit prendre au sérieux. Dans les régions acquises à sa cause, les populations ne sont pas sorties massivement. Un homme averti en vaut deux.
Les différents taux de participation
Les nouveaux tenants du pouvoir doivent avoir le profil bas. Logiquement, il ne devait pas avoir un grand écart entre le taux de participation de la présidentielle et celui des législatives. Le taux de participation à la présidentielle du 22 octobre 2000 est de 37% (Il faut dire que le Pdci et le Rdr l’ont boycotté). Les législatives ont suivi deux mois plus tard comme le prévoit la constitution. Le taux de participation est de 33% (boycottées par le Rdr). L’écart entre ces deux élections est de 4%. La présidentielle de novembre 2010, si on s’en tient au faux chiffres donnés par la Commission électorale indépendante, le taux de participation est de 81% (Pas de boycott). Et celui des législatives de 2011 est de 36% (Boycottées par Lmp). L’écart est de 45%. C’est excessif. Ce qui veut dire que le mot d’ordre de la majorité présidentielle a été largement suivi.
Yacouba Gbané
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