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Politique Publié le mardi 27 décembre 2011 | L’Inter

Transfèrement de Gbagbo à la CPI, crise ivoirienne Blé Goudé prévient : « Nous observons, et nous aviserons » « Pour Gbagbo, ce n`est que le début, pas la fin »

© L’Inter Par DR
Politique nationale - Charles Blé Goudé, président du Congrès panafricain des jeunes patriotes (Cojep) et leader de la galaxie patriotique
« Tous les mouvements sont en alerte »

Son appel au régime Ouattara

Après l’annonce de la livraison de Laurent Gbagbo à La Haye, le «Général de la rue », leader des jeunes patriotes ivoiriens, expose dans cet entretien sa version des faits. C’était peu avant la parution de son livre intitulé «Traquenard Electoral ».
Dans un premier temps, comment souhaiteriez vous qu’on vous nomme ? Ancien ministre du dernier gouvernement pro-Gbagbo, président du Cojep, Général ou par votre patronyme simplement ?
Je suis Charles Blé Goudé. Mais je vous laisse le choix. Je n’ai pas à vous dire comment vous devez m’appeler, mais sachez que je suis Charles Blé Goudé.
Vous allez publier aux éditions l’harmattan, le 11 décembre prochain, un nouvel ouvrage intitulé « Traquenard électoral ». Pourquoi avoir choisi un tel titre ?
J’ai d’abord décidé d’écrire par devoir de mémoire, pour que la vérité se sache, car j’estime que beaucoup de contrevérités ont été racontées autour des élections en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi j’ai écrit. Vous comprenez bien qu’il y a eu une crise post-électorale et dont les conséquences n’ont pas fini d’être évaluées. C’est pourquoi j’ai décidé de dire ce que j’ai vécu, de faire parler les faits, afin que le monde entier sache ce qui s’est réellement passé en Côte d’Ivoire. Pour moi, c’est un traquenard électoral, c’est-à-dire que les élections ont été dites élections de sortie de crise alors qu’il s’agissait d’un piège pour enlever Gbagbo Laurent du pouvoir et aujourd’hui l’amener à La Haye. C’est pourquoi j’ai pensé que le titre '' Traquenard électoral '' était celui qui convenait le mieux.
Il s’agit donc d’un ouvrage pour dénoncer ?
C’est un ouvrage pour expliquer. C’est un ouvrage pour dire ce que l’on tente de cacher. C’est un ouvrage pour faire éclater la vérité enfin.
On sait, Charles Blé Goudé, que vous avez déjà publié deux autres ouvrages. Quelle est la particularité de publier un ouvrage en étant en exil ?
Comme vous le dites dans votre question, la particularité de cet ouvrage est qu’il a été écrit étant en exil. Et cet ouvrage trouve sa particularité dans le fait qu’aujourd’hui, je ne suis pas avec le peuple et dans le peuple. Et que pour cet ouvrage, je ne suis pas dans l’action perpétuelle au moment où j’écris. Donc j’ai eu tout le temps pour me concentrer pour écrire, contrairement aux autres ouvrages où je devais être à la fois dans l’action et dans l’écriture.
Et combien de temps ça vous a pris pour écrire cet ouvrage ?
5 mois environ.
On peut donc dire que depuis le 11 avril, vous êtes concentré sur la rédaction de ce livre ?
Dès que les évènements du 11 avril sont passés, et que j’ai vu que ça prenait une tournure que nous n’avions pas souhaitée, j’ai décidé d’écrire afin que la vérité soit sue et que nul ne l’ ignore. Et surtout dans cet ouvrage, la particularité est que j’ai fait parler les faits, tel que je les ai vécus.
Mais comment allez-vous faire pour la campagne de communication ? Vous êtes loin, vous ne pouvez pas faire de séance de dédicace, ni rencontrer le public, comment ça va se passer ?
C’est cela aussi la particularité de cette œuvre. Je pense que les lecteurs ont besoin de lire, de comprendre ce qui s’est réellement passé dans notre pays, de savoir la vérité que l’on tente de falsifier. En fait, c’est raconter la vraie histoire qui est l’essentiel. Pour le reste, nous sommes dans un monde qui aujourd’hui s’apparente à un village planétaire et les moyens de communication sont très modernes.
Avez-vous des représentants qui vont se charger de cette campagne de communication ?
Je suis certes leader, et je me dois de travailler en équipe. Je pense que j’ai beaucoup de représentants à travers le monde qui vont se charger de faire ce travail. Et je voudrais ici les remercier, car l’œuvre dont vous parlez est une œuvre où j’ai eu aussi leur assistance à tous les niveaux.
Au moment où vous publiez ce livre, votre mentor le président Gbagbo comparait devant la CPI. Comment avez-vous accueilli la nouvelle de son transfèrement et quel est votre sentiment par rapport à cette situation?
Mais j’ai mal et je dois le dire tout net. J’ai mal de ce que la victime ait été mise en prison par les bourreaux. Je connais le président Laurent Gbagbo, c’est un homme de paix. C’est un président qui a réussi à travailler avec la rébellion, ce que d’autres présidents n’auraient pas fait. Un président qui a toujours voulu discuter avec les opposants. Disons même que durant les 10 années qu’il a passées au pouvoir, l’opposition a été choyée. Il leur a tout donné. Au point où on se demandait si en Côte d’Ivoire, il y avait une opposition. Faites le tour de l’Afrique et dites-moi dans quel pays on traite aussi bien l’opposition. Aujourd’hui j’ai mal que l’opposition qui hier a été dorlotée par Gbagbo Laurent, est une opposition qui fait à Gbagbo le contraire de ce qu’il leur a fait. J’ai mal mais en même temps, j’ai le sentiment que le président Gbagbo saisira cette tribune pour dire au monde entier la vérité que l’on a toujours tenté d’étouffer par canaux interposés, par médias interposés. J’ai espoir et je sais que c’est un homme qui a toujours le moral et qui sait ce qu’il veut. A ceux qui pensent que c’est la fin, je veux tout de suite leur dire que non, c’est plutôt le début.
Que comptez-vous faire suite à ce transfert ? Allez-vous mener des actions avec le Cojep, les membres de la galaxie patriotique et de l’ancien gouvernement ? Qu’allez-vous faire ?
Je ne suis pas porte-parole de l’ancien gouvernement et je ne saurais vous le dire. Tout simplement, sachez que la précipitation est source d’erreur et nous nous donnons le temps d’observer ce qui va réellement se passer et nous aviserons. Mais tous les états-majors de tous les mouvements sont en alerte et tout le monde a les yeux rivés vers la Haye. Et nous verrons si cette justice est impartiale, neutre. Mais telle que les choses sont en train de se dérouler, est-ce du droit ou de la politique ?
Charles Blé Goudé, nous allons aborder la seconde partie de cette interview. Pouvez-vous nous dire quand vous avez vu et parlé à Laurent GBAGBO pour la dernière fois?
Dans ce sens, je vais un peu vous décevoir car vous allez devoir vous référer à mon livre '' Côte d’Ivoire : le Traquenard électoral '', publié aux éditions l’Harmattan. Car tout y est. Tout ce qui n’a jamais été dit, est dit, et je demande à tous ceux qui veulent savoir, de se référer au bouquin. Je vous invite à lire le livre et vous aurez les réponses à toutes vos questions.
On reproche à votre génération (Vous les anciens de la FESCI Blé Goudé /SORO) d’être à l’origine de l’instabilité politique en Côte d’Ivoire. Que répondez-vous à cette question ?
Je ne crois pas qu’Alassane Ouattara soit de ma génération. Je ne crois pas qu’Henry Konan Bédié soit de ma génération. Je ne crois pas non plus que Gbagbo Laurent soit de ma génération. Je voudrais simplement vous dire que tous ces acteurs politiques là ne sont pas de ma génération. L’origine de cette crise ivoirienne, part de la guerre de succession qui a eu lieu entre Henry Konan Bédié et Alassane Ouattara. A la mort d’Houphouët-Boigny, ne voulant pas céder le fauteuil à Henry Konan Bédié comme le recommandait l’article 11, une guerre a éclaté entre Henry Konan Bédié et Alassane Ouattara. La suite, on la connait : coup d’Etat et autre, jusqu’à ce qu’on en arrive à la crise de 2002. Aujourd’hui, si Henry Konan Bédié est donc allié à Alassane Ouattara, on peut tout simplement dire qu’ils auraient pu faire l’économie de cette guerre-là. Mais cela dit, je ne crois pas fondée cette vérité. Moi j’étais à Manchester quand la guerre a éclaté en Côte d’Ivoire et j’ai interrompu mes études. Nous étions dans la rue, comme aujourd’hui les gens sont descendus dans la rue en Tunisie, en Egypte. Mais en Côte d’Ivoire, dès que nous sommes descendus dans la rue pour s’opposer aux armes, on nous a traités de miliciens, de petits et autres.
Vous faites en quelque sorte un reproche à vos ainés ? Celui de vous avoir donné le mauvais exemple ?
Je crois que les différentes classes politiques vieillissantes en Côte d’Ivoire sont à la base de la crise dans notre pays.
Êtes-vous prêt à appeler à la réconciliation malgré tout et malgré le mandat d’arrêt lancé contre vous par la justice ivoirienne?
Bien sûr. Vous savez que la vie d’une nation est au-dessus de nos ressentiments personnels et individuels. De nos frustrations. Je pense que la Côte d’Ivoire a besoin de ses fils et de ses filles unis. En tout cas, quand nous étions au pouvoir, j’y tenais ; aujourd’hui encore, j’y tiens. J’invite le pouvoir à faire en sorte de rapprocher les Ivoiriens. Une réconciliation, on la fait avec deux camps qui ont été séparés par un manque de confiance, par une crise. On ne se réconcilie pas seulement avec son clan. Et la réconciliation n’est pas aussi un programme de gouvernement ; la réconciliation est la conséquence des actes du gouvernement. La manière dont vous traitez vos leaders de l’opposition, de cette manière dépend le climat politique. C’est vrai qu’on veut bien se réconcilier, mais je demande au gouvernement d’accompagner ses paroles par des actes et des actions concrètes et qui vont dans le sens de la réconciliation. On ne peut pas dire qu’à midi on veut se réconcilier et qu’à 14h, on fait des arrestations, on bloque des comptes et on lance des mandats d’arrêt. Il faut créer l’environnement de la réconciliation. Je pense que si nous nous basons sur les chiffres truqués de la CEI, le président Gbagbo représente quand même plus de 46% de la population et plus de la moitié de la population d’Abidjan a voté pour lui. Je pense que si les actes sont posés, la réconciliation se fera d’elle-même. C’est pourquoi je lance cet appel, pour que les Ivoiriens puissent se retrouver et pour que le pays puisse se remettre sur les rails. Pour moi, cela est primordial et va au delà de nos petits intérêts politiques et personnels.
Charles Blé Goudé, vous sentez-vous aujourd’hui inquiété par un mandat d’arrêt de la CPI ?
Quelqu’un qui a passé tout son temps avec un matelas sur l’épaule, qui a passé tout son temps avec des micros, quelqu’un qui a fait des campagnes de paix, ce qu’aucun homme politique n’a jamais fait en Côte d’Ivoire, ne peut pas être inquiété par la CPI. A moins qu’il y ait d’autres raisons que j’ignore.
(...)
On sait que vous n’étiez pas apprécié par certains cadres du FPI. Pensez-vous qu’ils aient été à l’origine de certaines erreurs de Laurent Gbagbo ?
Pourquoi voulez-vous que je parle dans la presse, de mes rapports avec le FPI. C'est entre le FPI et moi. Si vous voulez savoir si le FPI a fait commettre des erreurs à Laurent Gbagbo, il faut interroger le FPI. Je pense qu’il répondra. Une poule qui se respecte, ne pond pas ses œufs en public.

Source: lesafriques.com

Ph: Blé parle
Légende: Le leader de la galaxie patriotique appelle à une véritable réconciliation
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