Mon royaume souhaite de tous ses vœux la réouverture de l’embouchure du fleuve Comoé. Mais, nous ne voulons pas que cette réouverture soit temporaire. Nous la voulons de façon permanente. Si rien n’est fait, Grand Bassam pourrait disparaître. En tout cas, nous rêvons tous à cette réouverture de l’embouchure pour le bonheur de la population et pour permettre à la ville de gagner un peu de terre plein». Ce cri de cœur est de Nanan Assoumou Kanga, roi des N’Zima Kotoko de Grand-Bassam. C’était récemment, à l’occasion d’une visite terrain organisée par l’organisation non gouvernementale Filao, une structure de défense de l’environnement dans le village littoral d’Azuéretty. Cette plaidoirie du roi faite à l’endroit du Doyen Jean Konan Banny (Parrain de cette cérémonie) et René Coffi, (Président de Filao) ainsi qu’une pléthore de journalistes environnementalistes est appuyée par la population du village. En effet, ces populations indiquent que dans les années 1960, entre le village et l’océan, il y avait un terrain de football, un terrain nu et trois grandes rangées de cocotiers de plus de 150 mètres. Cinquante ans plus tard, ces espaces se retrouvent sous les eaux. Reste seule, une rangée qui est en train d’être avalée progressivement par l’océan. Mettant en danger le village qui est maintenant à moins de dix mètres de la mer. Qui, ne cesse aussi de prendre de la hauteur.
Azuéretty sous les eaux
«Le village qu’on croyait à hauteur de 2 mètres se retrouve au même niveau que la mer», lâche Gindja Godou Lambert, l’un des sages du village qui a vu toutes les évolutions de la mer. Comme lui, Nanan Bognan, le chef du village d’Azuéretty se dit très inquiet de la menace qui plane sur la terre qui l’a vu naître. Pour lui, seuls l’Etat de Côte d’Ivoire et les organisations de défense de l’environnement représentent une planche de salut. «Partout où la mer fait des dégâts, c’est l’Etat qui trouve des solutions. C’est pourquoi, nous vous prions en tant qu’organisation non gouvernementale de défense de l’environnement à être notre interlocuteur auprès de l’Etat pour qu’une solution fiable et viable soit trouvée à Azuéretty et partant à tous les villages le long de la côte», fait-il remarquer. Mais, comment sommes-nous arriver au point de voir Grand-Bassam, la ville historique et ses environnants disparaître sous les eaux de l’océan Atlantique ? Cédric Lombardo, Expert en érosion côtière et changement climatique explique la situation de Grand-Bassam du fait de la fermeture de l’embouchure du fleuve Comoé qui se jetait dans la mer. En effet, dit-il, au mois d’août à septembre, le littoral de Grand-Bassam et la Comoé s’engraissent de façon naturelle.
Espoir pour sauver l’ancienne capitale de la Côte d’Ivoire
Le premier y apporte sable boueux appelé communément «le sable des Burkinabé», à cause de sa source qui vient des eaux du Burkina Faso et le deuxième du sable fin du littoral. Ce phénomène permet alors à ces deux eaux de se communiquer. Malheureusement, indique-t-il, ce geste ne se fait plus. A cause non seulement de la création du Port autonome d’Abidjan et de l’ouverture du canal de Vridi intervenue en 1950. Ce qui a eu pour conséquences immédiates : La fermeture de l’embouchure, la perte de l’accès à la mer, l’aggravation de l’érosion (2 mètres par an), la hausse des risques d’inondation avec la crue de la Comoé, l’atterrement des fonds Bassam-Abidjan, la modification de l’écosystème de Grand-Bassam, la perte des pêches d’estuaire, l’invasion des végétaux aquatiques, l’effondrement de la pêche lagunaire, la mise en danger des emplois et des revenus du tourisme. Et Cédric Lombardi de dire que «Grand-Bassam et ses environs ont été sacrifiés à la faveur de la création du Port d’Abidjan». Cependant, l’auteur des nombreuses études sur la deuxième capitale et les membres de l’Ong Filao ne désespèrent pas. «Seule l’ouverture de l’embouchure avec un canal permanent peut sauver Grand-Bassam et ses villages comme Azuéretty et même les autres contrées telles que Mondoukou, Adjouffou et autre Vridi à Abidjan», lancent-ils. L’Etat va-t-il entendre ces différents crient de cœur ? En tout cas, les études révèlent les coûts de l’opération à plus de 15 milliards de Fcfa. Attendons de voir. Alors que si l’embouchure venait à être ouverte la Côte d’Ivoire en tirerait d’énormes bénéfices. Entre autres, le développement de la mégapole Abidjan-Bingerville et Grand-Bassam avec une population estimée à 5 millions d’habitants. La ville de Grand-Bassam peut être déclarée patrimoine de l’Unesco en 2012. Naîtront également, un port de pêche artisanal, une usine de transformation de poisson, un port et une unité de production de bateau de plaisance, l’implantation d’équipement de tourisme et de loisirs, mais surtout la viabilisation de Grand-Bassam et du développement du Vitib. En attendant, les regards des populations avec à leur tête le roi Nanan Assoumou Kanga, roi des N’Zima Kotoko se tournent vers l’autorité, d’où viendra certainement leur salut.
Joseph Atoumgbré
Azuéretty sous les eaux
«Le village qu’on croyait à hauteur de 2 mètres se retrouve au même niveau que la mer», lâche Gindja Godou Lambert, l’un des sages du village qui a vu toutes les évolutions de la mer. Comme lui, Nanan Bognan, le chef du village d’Azuéretty se dit très inquiet de la menace qui plane sur la terre qui l’a vu naître. Pour lui, seuls l’Etat de Côte d’Ivoire et les organisations de défense de l’environnement représentent une planche de salut. «Partout où la mer fait des dégâts, c’est l’Etat qui trouve des solutions. C’est pourquoi, nous vous prions en tant qu’organisation non gouvernementale de défense de l’environnement à être notre interlocuteur auprès de l’Etat pour qu’une solution fiable et viable soit trouvée à Azuéretty et partant à tous les villages le long de la côte», fait-il remarquer. Mais, comment sommes-nous arriver au point de voir Grand-Bassam, la ville historique et ses environnants disparaître sous les eaux de l’océan Atlantique ? Cédric Lombardo, Expert en érosion côtière et changement climatique explique la situation de Grand-Bassam du fait de la fermeture de l’embouchure du fleuve Comoé qui se jetait dans la mer. En effet, dit-il, au mois d’août à septembre, le littoral de Grand-Bassam et la Comoé s’engraissent de façon naturelle.
Espoir pour sauver l’ancienne capitale de la Côte d’Ivoire
Le premier y apporte sable boueux appelé communément «le sable des Burkinabé», à cause de sa source qui vient des eaux du Burkina Faso et le deuxième du sable fin du littoral. Ce phénomène permet alors à ces deux eaux de se communiquer. Malheureusement, indique-t-il, ce geste ne se fait plus. A cause non seulement de la création du Port autonome d’Abidjan et de l’ouverture du canal de Vridi intervenue en 1950. Ce qui a eu pour conséquences immédiates : La fermeture de l’embouchure, la perte de l’accès à la mer, l’aggravation de l’érosion (2 mètres par an), la hausse des risques d’inondation avec la crue de la Comoé, l’atterrement des fonds Bassam-Abidjan, la modification de l’écosystème de Grand-Bassam, la perte des pêches d’estuaire, l’invasion des végétaux aquatiques, l’effondrement de la pêche lagunaire, la mise en danger des emplois et des revenus du tourisme. Et Cédric Lombardi de dire que «Grand-Bassam et ses environs ont été sacrifiés à la faveur de la création du Port d’Abidjan». Cependant, l’auteur des nombreuses études sur la deuxième capitale et les membres de l’Ong Filao ne désespèrent pas. «Seule l’ouverture de l’embouchure avec un canal permanent peut sauver Grand-Bassam et ses villages comme Azuéretty et même les autres contrées telles que Mondoukou, Adjouffou et autre Vridi à Abidjan», lancent-ils. L’Etat va-t-il entendre ces différents crient de cœur ? En tout cas, les études révèlent les coûts de l’opération à plus de 15 milliards de Fcfa. Attendons de voir. Alors que si l’embouchure venait à être ouverte la Côte d’Ivoire en tirerait d’énormes bénéfices. Entre autres, le développement de la mégapole Abidjan-Bingerville et Grand-Bassam avec une population estimée à 5 millions d’habitants. La ville de Grand-Bassam peut être déclarée patrimoine de l’Unesco en 2012. Naîtront également, un port de pêche artisanal, une usine de transformation de poisson, un port et une unité de production de bateau de plaisance, l’implantation d’équipement de tourisme et de loisirs, mais surtout la viabilisation de Grand-Bassam et du développement du Vitib. En attendant, les regards des populations avec à leur tête le roi Nanan Assoumou Kanga, roi des N’Zima Kotoko se tournent vers l’autorité, d’où viendra certainement leur salut.
Joseph Atoumgbré