Le gouvernement ivoirien a opposé une fin de non recevoir au parti de Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (Fpi), qui réclame l’annulation et la reprise des élections législatives du 11 décembre. « On ne peut pas empêcher ceux qui veulent rêver de rêver’ », a répondu, hier mercredi, le porte-parole du gouvernement, le ministre Bruno Koné, lors d’un point de presse à l’issue du dernier conseil des ministres de l’année 2011, ajoutant que la demande du Fpi “n’a pas beaucoup de sens’’. Vendredi dernier, le Fpi avait appelé le gouvernement du chef de l’Etat Alassane Ouattara à annuler les législatives du 11 décembre, y voyant une "mascarade", et à "ouvrir immédiatement" des discussions avec lui. “Le gouvernement a fait tout ce qu’il devait faire’’ pour amener le Fpi à participer au scrutin, a expliqué M. Koné. Le Fpi avait boycotté le scrutin, remporté à la majorité absolue par le président Alassane Ouattara. Il dénonçait, notamment, la détention de Laurent Gbagbo, écroué fin novembre à la Cour pénale internationale (Cpi) de La Haye et poursuivi pour crimes contre l’humanité, commis durant la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait quelques 3.000 morts. Le Fpi a, en outre, estimé que les conditions du vote n’ont pas été "régulières et légales", accusant les militaires des Forces républicaines (Frci) d’avoir "obligé, par intimidation", des passants à aller voter. Abordant la question de la gratuité des soins dans les hôpitaux publics, en cours depuis avril et qui devrait s’achever dès début janvier, M. Koné a laissé penser qu’elle pourrait être prorogée, mais avec des réaménagements pour régler les “dérapages’’ qu’elle a connus.
JERÔME N’DRI
JERÔME N’DRI