Ils ont été des adjuvants de poids dans le dénouement de la crise postélectorale. Par leurs actes et actions, ces hommes ont contribué à vaincre le mauvais perdant de l’élection présidentielle qui voulait confisquer le fauteuil de commandement. En premier lieu, l’ancien Chef de l’Etat, Aimé Henri Konan Bédié, qui, durant tout le conflit, a fait montre d’une grande loyauté et d’une disponibilité sans faille pour Alassane Ouattara. On a vu toute sa joie au lendemain de la fin de la crise quand il soulevait les mains du Président de la République et du Premier ministre, avec des mots assez parlants : « bravo pour le travail bien fait ». Sans nul doute, vient au premier plan, le Premier ministre Guillaume Soro. Le patron des ex- Forces Nouvelles, en plus d’avoir permis à chaque Ivoirien d’avoir sa carte d’identité, conformément à sa promesse, a pris l’engagement de faire en sorte que « le vainqueur soit le vainqueur ». Là-dessus, il ne s’est pas dérogé à sa tache d’arbitre du processus de sortie de crise. C’est pourquoi, après avoir suivi de bout en bout les élections, il a été celui qui a dit vertement à Laurent Gbagbo, chez lui à la maison, qu’il n’a pas gagné le scrutin et qu’il devrait reconnaître sa défaite. Quand ce dernier n’a pas voulu entendre raison, Guillaume Soro, en harmonie avec l’éthique de liberté, de démocratie et de respect du verdict des urnes qui ont guidé son combat, a remis sa démission au Président Ouattara, « au nom de sa foi chrétienne et de son attachement à la vérité ». Avant d’organiser la résistance pour la capitulation du dictateur. Face aux ballets diplomatiques, le Premier ministre n’a pas varié dans son opinion : « Gbagbo ne connait d’autre langage que la violence. Seule la force pourra le faire partir ». Guillaume Soro a vu juste, pour qui a suivi l’épilogue de la crise. A côté du chef du gouvernement, on n’oubliera pas le travail de mobilisation fait par les ministres Hamed Bakayoko et Kouassi Adjoumani. Avec les discours appropriés, ils ont maintenu la flamme de la résistance vraie et donné l’espoir aux Ivoiriens que la fin de la crise n’est plus loin. Ils ont mené le bon combat et il est de bon aloi de reconnaitre cela. Comme héros de la lutte, on ne saurait oublier les dirigeants de la CEI, notamment le Président Bakayoko Youssouf et son collaborateur Bamba Yacouba. Non seulement, ils ont refusé la compromission avec les sommes faramineuses proposées par Gbagbo pour tripatouiller les résultats, ils ont proclamé les résultats, en bravant les fusils et chars de la refondation, lancés à leurs trousses. Qui pourrait ignorer le rôle prépondérant joué par Allah Kouakou, le porte-parole du ministère de la Défense durant la dernière bataille ? Chaque jour sur TCI, cette télévision arrivée bien à propos, cet homme de métier venait faire le point de la situation aux Ivoiriens, non sans mettre à nu les manigances de l’ancien régime. Que dire des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire et du « commando invisible d’Abobo ». L’armée unifiée, avec son offensive nationale, aurait réussi deux grands paris. En premier lieu, en prenant une à une les villes de l’intérieur, les FRCI ont étouffé dans l’œuf, la tentation de guerre civile savamment préparée par Gbagbo et son clan. En second lieu, elles ont réussi à capturer, le 11 avril 2011, l’homme qui voulait conduire le pays au chaos. Des généraux jusqu’aux soldats, en passant par les différents commandements, tous ont participé à la chute de Gbagbo, tout comme les combattants du « commando invisible » qui ont épuisé considérablement à Abobo, les mercenaires du FPI. On passera sans aucun doute des mois à citer les héros de la victoire de la démocratie sur la dictature, tant ils sont nombreux à avoir contribué, chacun à son niveau, au triomphe de la vérité sur le mensonge, de la voie des urnes sur le despotisme.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga