Palais de la culture, de Treichville. Il est un peu plus de minuit. Nous sommes déjà mercredi 28 décembre 2011. Une colonne d'imposants véhicules 4X4 déboule vers la sortie de cette enceinte. L'un d'eux est pris en chasse par une cohorte de fans. C'est celle qui transporte Fally Ipupa, la vedette montante de la musique africaine. « Fally ! Fally ! », crient certains. Entre-temps, les travées de la salle Anoumabo du Palais de la culture se vident lentement. Les visages sont radieux, le cœur en goguette. «C'était fabuleux » s'extasie une jeune fille, sanglée dans un pantalon moulant noir. « Fally est extraordinaire », appuie un jeune homme. Bien qu'il ait quitté précipitamment les lieux, celui qui se fait aussi appeler « Dicap La Merveille » a gratifié cette nuit-là ses inconditionnels d'un show époustouflant qui valait vraiment le déplacement… Deux heures plus tôt, soit à 22h05, mardi 27 décembre, le prince de la rumba congolaise fait son entrée sur la scène. C'est l'hystérie totale ! Débout comme un seul homme, plus de 5000 enfants en délire acclament la star congolaise. Son orchestre de Kinshasa, qui est déjà en place, distille les premières notes de « Liputa», une des compositions de Fally dont le public reprend en chœur les paroles. Le chanteur alterne chansons endiablées et mélodies langoureuses, concoctées dans la pure tradition de la rumba. Son timbre suave berce la salle, et l'émotion envahit certains spectateurs qui ne peuvent contenir leurs larmes. Ils se bousculent au pied du podium, espérant tromper la vigilance des « bodyguards » pour embrasser leur idole. Ceux qui ont cette chance sont tétanisés par l'émotion, comme ce jeune handicapé qui fond littéralement en larmes dans les bras de Fally Ipupa. L'image est saisissante. Malin, Fally clame entre deux tours de chant, son amour pour Abidjan et ses belles femmes, puis reprend son récital, arrache des cris stridents dans la foule avec ses déhanchements. 23h 04, moment sublime : l'Américaine Olivia Longott arrive pour un duo avec le morceau « Chaise électrique », qui figure sur l'album « Arsenal de Belle Mélodie». 23h30 : le staff de Fally lui fait signe que le spectacle est fini. Mais, l'artiste n'en a cure. Il poursuit sa communion totale avec ses fans. Abou Nidal et Dj Mareshal viennent le soutenir. Le public visiblement en redemande. Mais, toutes les bonnes choses ont une fin. Il enchaîne quelques titres de son répertoire, avant enfin de s'éclipser subitement. 00h10 : Les décibels s'estompent. Les spectateurs repartent, satisfaits d'avoir vu ce soir-là un éblouissant Fally Ipupa.
Y. S
Y. S
