L’arrestation récente du bras droit du commandant Wattao par Zacharia Koné pour braquage, n’est pas fortuite. Elle n’est que la manifestation d’une vieille rancune qui remonte à l’époque de la signature de l’accord politique de Ouagadougou.
A peine mise en branle aux lendemains des tueries de Vavoua par Alassane Ouattara pour traquer « les éléments incontrôlés » des forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), la police militaire de Zakaria Koné n’a pas mis du temps pour se signaler sur le terrain. Moins de 48 heures après sa prise de fonction donc, le commandant « Zak » a mis le grappin sur un gros poisson qui n’est autre que le bras droit d’un autre chef militaire non moins célèbre : le commandant Issiaka Ouattara, plus connu sous l’appellation de Wattao. L’homme de confiance de « Saha Bélé-Bélé » (gros serpent en Malinké), un autre sobriquet de l’ex-chef d’Etat major adjoint des ex-rebelles, a été arrêté, dit-on, pour braquage.
face cachée de l’iceberg
Certes de nombreux braquages à Abidjan-sud, selon une source policière spécialisée dans la lutte contre la pègre abidjanaise, sont attribués à tort ou à raison à Wattao et ses hommes qui gèrent cette partie du district d’Abidjan. Mais, selon une autre source digne de foi, il faut remonter le temps pour mieux cerner cette rapide et spectaculaire arrestation de l’homme de confiance de Wattao par Zacharia Koné. La guéguerre entre les deux chefs militaires qui s’est manifestée récemment, est une rancune vieille de cinq ans. Elle remonte à l’époque de la signature de l’accord politique de Ouagadougou. Après le déclenchement de la crise en septembre 2002 et les nombreuses tentatives militaires pour reconquérir sans succès ‘‘les territoires occupées’’, la Côte d’Ivoire plonge dans une situation de ni paix ni guerre. La guerre des nerfs étant éprouvée, les parties belligérantes décident de ‘‘s’assoir pour discuter’’ à Ouagadougou, capitale du Burkina-Faso. Nous sommes au milieu de l’année 2006. Dans un camp comme dans l’autre, il y a des faucons opposés à toute idée de rapprochement. Ils sont taxés ‘‘d’ennemis de la paix’’. A l’instar du commandant Chérif Ousmane, Zacharia Koné est présenté comme un ‘‘ultra-alassaniste’’ et fermement opposé à toute négociation avec le Président Laurent Gbagbo, l’ennemi juré. Il le fait savoir au cours de nombreuses réunions diligentées par Guillaume Soro pour faire avaler ‘‘la couleuvre de la paix’’ à l’aile militaire de l’ex-rébellion. Wattao, lui, est du côté ‘‘des amis de la paix’’. Il reçoit même Charles Blé Goudé, le ‘‘bon petit’’ de Laurent Gbagbo, à Bouaké, dans le cadre de la caravane de la paix, initiée par le chef de file des jeunes patriotes. Ce qui n’est fait pour enchanter Zacharia Koné et tous ceux qui, comme lui, ne veulent pas de négociation avec l’ancien président de la République. Malgré les explications et les sensibilisations du Secrétaire général des Forces nouvelles, la mésentente enfle et elle éclate finalement.
La déchirure
Des tirs sont entendus à Séguéla et à Vavoua, localités dans lesquelles Zacharia Koné règne sans partage. Soro sollicite son chef d’Etat major adjoint, Wattao, pour aller y mettre de l’ordre. Ce qui est fait le 18 mai 2008 et le réputé chef mystique prend la fuite vers le Mali, avant d’échouer finalement au Burkina-Faso. L’actuel Premier ministre, certainement pour ‘‘travail bien fait’’, confie ces deux villes à celui qui les a ‘‘désinfectées’’ de ‘‘l’ennemi de la paix’’. Ragaillardi par cette victoire, Wattao fait des révélations moins élogieuses à l’endroit de son camarade de lutte. ‘‘Saha Bélé-Bélé’’ traite, dans l’une des parutions du quotidien pro-gouvernemental ‘‘Fraternité-Matin’’ à l’époque, Zacharia Koné ‘‘d’analphabète’’, de ‘‘quelqu’un qui ne comprend pas français’’ et reste ‘‘silencieux’’ pendant les réunions à Bouaké en raison de cet handicap. Zacharia Koné est réduit au silence à Ouagadougou auprès du ‘‘tuteur’’ Blaise Compaoré. On annonce le retour de la paix. Le temps est passé, les choses ont évolué depuis. Ouattara est désormais au pouvoir. En raison des tueries de Vavoua, il a confié la traque des soldats indélicats et ‘‘incontrôlés’’ à l’homme que Wattao avait battu, il y a environ 5 ans. Selon notre source, l’arrestation du bras droit de Wattao n’est rien d’autre que le signe avant-coureur de la vengeance de Zacharia Koné sur Wattao. Mais le second cité, nous confie une autre source, est sur ses gardes et veille aux grains. Lui qui, au temps du clash entre Soro et IB, était venu à bout de Kass à Bouaké. Ce dernier, selon ceux qui sont au fait de l’ex-rébellion, était pourtant le plus craint par rapport à sa puissance mystique. Même si c’est à Zacharia que revenait très souvent la réputation de chef mystique. Un acte de bravoure, selon cette source, qui a valu à Wattao sa nomination au poste de chef d’Etat major adjoint des Forces nouvellesn
Romarick N. Foua
A peine mise en branle aux lendemains des tueries de Vavoua par Alassane Ouattara pour traquer « les éléments incontrôlés » des forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), la police militaire de Zakaria Koné n’a pas mis du temps pour se signaler sur le terrain. Moins de 48 heures après sa prise de fonction donc, le commandant « Zak » a mis le grappin sur un gros poisson qui n’est autre que le bras droit d’un autre chef militaire non moins célèbre : le commandant Issiaka Ouattara, plus connu sous l’appellation de Wattao. L’homme de confiance de « Saha Bélé-Bélé » (gros serpent en Malinké), un autre sobriquet de l’ex-chef d’Etat major adjoint des ex-rebelles, a été arrêté, dit-on, pour braquage.
face cachée de l’iceberg
Certes de nombreux braquages à Abidjan-sud, selon une source policière spécialisée dans la lutte contre la pègre abidjanaise, sont attribués à tort ou à raison à Wattao et ses hommes qui gèrent cette partie du district d’Abidjan. Mais, selon une autre source digne de foi, il faut remonter le temps pour mieux cerner cette rapide et spectaculaire arrestation de l’homme de confiance de Wattao par Zacharia Koné. La guéguerre entre les deux chefs militaires qui s’est manifestée récemment, est une rancune vieille de cinq ans. Elle remonte à l’époque de la signature de l’accord politique de Ouagadougou. Après le déclenchement de la crise en septembre 2002 et les nombreuses tentatives militaires pour reconquérir sans succès ‘‘les territoires occupées’’, la Côte d’Ivoire plonge dans une situation de ni paix ni guerre. La guerre des nerfs étant éprouvée, les parties belligérantes décident de ‘‘s’assoir pour discuter’’ à Ouagadougou, capitale du Burkina-Faso. Nous sommes au milieu de l’année 2006. Dans un camp comme dans l’autre, il y a des faucons opposés à toute idée de rapprochement. Ils sont taxés ‘‘d’ennemis de la paix’’. A l’instar du commandant Chérif Ousmane, Zacharia Koné est présenté comme un ‘‘ultra-alassaniste’’ et fermement opposé à toute négociation avec le Président Laurent Gbagbo, l’ennemi juré. Il le fait savoir au cours de nombreuses réunions diligentées par Guillaume Soro pour faire avaler ‘‘la couleuvre de la paix’’ à l’aile militaire de l’ex-rébellion. Wattao, lui, est du côté ‘‘des amis de la paix’’. Il reçoit même Charles Blé Goudé, le ‘‘bon petit’’ de Laurent Gbagbo, à Bouaké, dans le cadre de la caravane de la paix, initiée par le chef de file des jeunes patriotes. Ce qui n’est fait pour enchanter Zacharia Koné et tous ceux qui, comme lui, ne veulent pas de négociation avec l’ancien président de la République. Malgré les explications et les sensibilisations du Secrétaire général des Forces nouvelles, la mésentente enfle et elle éclate finalement.
La déchirure
Des tirs sont entendus à Séguéla et à Vavoua, localités dans lesquelles Zacharia Koné règne sans partage. Soro sollicite son chef d’Etat major adjoint, Wattao, pour aller y mettre de l’ordre. Ce qui est fait le 18 mai 2008 et le réputé chef mystique prend la fuite vers le Mali, avant d’échouer finalement au Burkina-Faso. L’actuel Premier ministre, certainement pour ‘‘travail bien fait’’, confie ces deux villes à celui qui les a ‘‘désinfectées’’ de ‘‘l’ennemi de la paix’’. Ragaillardi par cette victoire, Wattao fait des révélations moins élogieuses à l’endroit de son camarade de lutte. ‘‘Saha Bélé-Bélé’’ traite, dans l’une des parutions du quotidien pro-gouvernemental ‘‘Fraternité-Matin’’ à l’époque, Zacharia Koné ‘‘d’analphabète’’, de ‘‘quelqu’un qui ne comprend pas français’’ et reste ‘‘silencieux’’ pendant les réunions à Bouaké en raison de cet handicap. Zacharia Koné est réduit au silence à Ouagadougou auprès du ‘‘tuteur’’ Blaise Compaoré. On annonce le retour de la paix. Le temps est passé, les choses ont évolué depuis. Ouattara est désormais au pouvoir. En raison des tueries de Vavoua, il a confié la traque des soldats indélicats et ‘‘incontrôlés’’ à l’homme que Wattao avait battu, il y a environ 5 ans. Selon notre source, l’arrestation du bras droit de Wattao n’est rien d’autre que le signe avant-coureur de la vengeance de Zacharia Koné sur Wattao. Mais le second cité, nous confie une autre source, est sur ses gardes et veille aux grains. Lui qui, au temps du clash entre Soro et IB, était venu à bout de Kass à Bouaké. Ce dernier, selon ceux qui sont au fait de l’ex-rébellion, était pourtant le plus craint par rapport à sa puissance mystique. Même si c’est à Zacharia que revenait très souvent la réputation de chef mystique. Un acte de bravoure, selon cette source, qui a valu à Wattao sa nomination au poste de chef d’Etat major adjoint des Forces nouvellesn
Romarick N. Foua