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Politique Publié le lundi 2 janvier 2012 | Le Patriote

Interview / Touré Aya Virginie (présidente nationale du RFR) : “Ouattara ne peut pas échouer”

© Le Patriote Par Emma
Tueries d`Abobo: la Direction des Femmes houphouétistes aux côtés des familles des victimes
Dimanche 6 mars 2011. Abidjan. La Direction des Femmes du RHDP conduites par les présidentes Dao Gabala et Touré Aya Virginie apporte sa compassion aux orphelins et parents des femmes tuées à Abobo, le jeudi 3 mars 2011
Défaite à Oumé où elle était candidate RDR aux législatives, Touré Aya Virginie, président des femmes du RDR se confie au Patriote. Dans cet entretien, elle fait le bilan de sa campagne avant de faire le bilan des six mois d'ADO à la présidence de la République
Le Patriote : Les législatives du 11 décembre se sont terminées avec la victoire du RDR, qui a obtenu 127 députés. Quel commentaire ce résultat vous inspire t-il ?

Touré Aya Virginie : Mon commentaire est plutôt bon. C'est un sentiment de joie et de satisfaction qui m'animent. Puisque l'objectif qu'on poursuivait était d'avoir la majorité au sein du RHDP. Mais dans le RHDP, le RDR voulait une majorité confortable. Cela a été fait. Je pense que c'est bon comme résultat.

LP : Devant ce résultat global, il y a que certains candidats du RDR et non des moindres, dont vous faites partie, ont mordu la poussière. Comment expliquez-vous personnellement votre défaite à Oumé ?
TAV : Il n'y a pas eu beaucoup de défaites dans nos rangs. Mais seulement, il y a eu de grands noms comme vous le dites. Ecoutez, ma défaite à Oumé s'explique. J'ai été victime de l'inexpérience. Parce qu'effectivement le travail a été bien fait. La campagne a été bien menée. Nous avons parcouru tout Oumé. Malheureusement, nous n'avons pas compté avec nos adversaires qui nous ont combattu déloyalement. En clair, je voudrais dire que j'ai été victime de bourrage d'urnes. Nous avons toutes les preuves. Il y a eu beaucoup de bourrages dans les campements baoulé. C'est ce qui a fait la différence.

LP : Expliquant les raisons de l'échec de certains candidats RDR, le secrétaire général par intérim de votre parti a parlé de mauvais choix. N'avez-vous pas été un mauvais cheval ?
TAV : Un mauvais choix pour mon parti ? Non, je pense qu'à Oumé j'étais le meilleur choix. Parce que je n'ai vraiment pas eu de problème. Il y a eu l'adhésion totale. Vous avez du voir à travers la presse. Je ne fais pas de l'autosatisfaction, mais j'ai très bien vendu le programme du Président. Le choix était bon, mais c'était sans compter avec la « technologie électorale » de nos alliés qui sont plus expérimentés que nous en la matière. Je le dis honnêtement. Vous savez, en politique le travail seul ne suffisait pas. C'est ce que j'ai compris. J'ai été victime de la « technologie électorale ».

LP : Il a aussi que certains militants de votre parti n'ont pas respecté le mot d'ordre de votre parti et sont allés en candidats indépendants. Qu'est-ce que cette attitude vous inspire comme réaction ?
TAV : Une élection, c'est aussi la démocratie. Il y a eu pal mal de candidats indépendants issus de nos rangs. Il y en a qui ont gagné. J'espère qu'on va les récupérer. On ne souhaitait pas que cela arrive, mais bon, c'est arrivé. Comme c'est l'expression de la démocratie, on ne pouvait pas faire autrement. C'est dommage qu'ils soient allés en indépendants.

LP : Le Président de la République, qui est aussi le président de votre parti le RDR, avait promis un quota de 30% de femmes à tous les postes. Au niveau du choix des candidats au sein de votre parti, cette recommandation n'a pas été respectée. Êtes-vous un peu déçue ?
TAV : Je suis pour le quota. Je suis d'accord pour la féminisation des postes, mais pas à n'importe quel prix aussi. Je suis une femme, je suis la responsable des femmes. J'ai toujours dit aux femmes : « Battons-nous pour mériter ce qu'on nous donne ». Vous avez vu que le peu de femmes qui a été présenté au RDR, les 4/5 ont gagné. Il faut certes penser au genre, mais il faut faire le bon choix aussi. Je pense que petit à petit, cela va venir.

LP : Aujourd'hui, plus de six mois après la prise effective du pouvoir d'Etat par Alassane Ouattara, quel bilan faites-vous ?
TAV : Le bilan est bon. Je ne fais pas de l'autosatisfaction. La sécurité reste encore à parfaire, mais vous savez, comme dirait l'autre, on ne sort pas d'une guerre comme si on sortait d'un diner-gala. Mais, je pense que le président et son gouvernement y travaillent. Il y a des éléments incontrôlés. A ce sujet, vous avez vu les mesures rigoureuses que le président de la République vient de prendre par rapport à Vavoua. Nous saluons ces mesures. Parce que de temps en temps, il faut taper sur la table. Il faut qu'on sorte aussi du cycle de la violence où à chaque fois on enregistre des morts. Cette situation ne rassure pas les Ivoiriens. La guerre nous a tellement traumatisés que dès qu'on entend un coup de kalachnikov, les Ivoiriens paniquent. Il faut donc que le président prenne ce genre de mesures pour apaiser les cœurs et tranquilliser les Ivoiriens.

LP : Tout est donc parfait à part le volet militaire, pour vous ?
TAV : Tout n'est jamais parfait. Nous qui venons un peu de l'intérieur, il y a le problème de l'agriculture qui se pose. Le prix d'achat du café et du cacao. Les gens n'ont pas encore perçu le prix réel de leurs produits. Ils pensent qu'ils ont voté pour le président, mais leur cacao n'est pas encore acheté comme il doit l'être. Les grandes mesures sont prises à Abidjan, mais à l'intérieur du pays, on ne le ressent pas. Les kits scolaires, tout cela. Vous savez, les Ivoiriens ont tellement souffert qu'ils sont pressés. Comme on a dit qu'ADO est la solution, ils veulent la solution ici et maintenant. On les comprend. Mais, il faut que le gouvernement explique ses actions et que celles-ci se ressentent un peu à l'intérieur. Abidjan ça va, mais à l'intérieur c'est encore lent. Le niveau de vie reste encore élevé.

LP : Contrairement à votre optimisme sur le bilan, il reste aussi que le panier de la ménagère reste toujours un problème ?
TAV : Le panier de la ménagère reste encore vide. Honnêtement en tant que femme, il faut reconnaitre que le coût de la vie n'a pas encore baissé. Nous nous-mêmes qui nous occupons des femmes avons du mal à l'expliquer. De temps en temps, nous essayons de leur faire comprendre que tout va aller. Mais ce n'est pas facile. Il faut que des actions vigoureuses soient menées de ce côté-là.

LP : Peut-on dans ces conditions parler d'échec à ce niveau là?
TAV : Je ne parlerai pas d'échec. Il est toujours difficile de prendre de nouvelles mesures. Je pense que ça va venir. A partir de janvier, toutes les actions du président de la République seront plus perceptibles. Je ne parlerai pas d'échec. Mon Président ne peut pas échouer.

LP : Après votre échec aux législatives, allez-vous vous porter candidate pour les élections futures, notamment les municipales. Et qu'attendez-vous pour les femmes?
TAV : J'attends la même proportion. Il faut faire de plus en plus confiance aux femmes. Parce que la femme à quelque chose à prouver. En matière de gestion, elles gèrent mieux. Vous avez vu l'exemple de la SODECI du président Zadi Kessy. Il a mis beaucoup plus de femmes dans les agences et ça marche. Pour les municipales qui arrivent, il faudra faire confiance à beaucoup de grandes femmes en tête de liste. Je veux parler de têtes fortes qui ont fait leur preuve dans la gestion des affaires. Avec ces femmes, le programme du gouvernement passera mieux. La femme veut montrer qu'elle peut travailler et qu'elle veut travailler. Me concernant, je voudrais prendre un peu de recul par rapport à cette élection. J'attends le président de la république. Cela fait 18 ans que je me bats, j'aimerais un peu de repos. Il y a beaucoup de choses qui arrivent. Il y a les régionales par exemple. Pour le moment, je n'ai rien à dire.

Réalisée par Thiery Latt
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