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Politique Publié le jeudi 5 janvier 2012 | Le Mandat

Mamadou Touré (Conseiller de Ado) : Blé Goudé et Damana Pickas sont déconnectés des réalités ivoiriennes”

Mamadou Touré, conseiller à la Jeunesse et aux Sports du président ivoirien Alassane Ouattara, a exhorté les mouvements proches de Gbagbo, dont la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) et le Congrès panafricain des patriotes (Cojep), à faire leur "mutation" pour "relancer leurs activités". C’était au cours d’un entretien qu’il nous a accordé.
Le 11 décembre, la Côte d’Ivoire a tenu ses élections législatives, pratiquement un an après les présidentielles qui ont débouché sur une grave crise postélectorale. Dans quel état d’esprit étiez-vous au moment de l’organisation du scrutin?

Pour nous, cette échéance était capitale. La crise postélectorale a connu son apothéose le 11 avril. Du 11 avril au 11 décembre, nous estimons que les conditions minimales étaient réunies pour aller donc à des élections sereines. Il est dommage que le Front populaire ivoirien (Fpi) et les partis affiliés aient choisi de boycotter le scrutin. Si on regarde ce qui s’est passé lors de la présidentielle de 2010 ou après, je pense qu’elles se sont déroulées dans un environnement serein.

Il y avait des appels au boycott lancés par des leaders de jeunesse proches de Gbagbo, notamment Damana Pickas et Charles Blé Goudé. Et on a l’impression que cela a fait mal…
Depuis que je suis conseiller chargé de la Jeunesse et des Sports du président de la République, Alassane Ouattara, je me suis imposé de rencontrer l’ensemble des organisations de jeunesses, y compris des jeunes proches du Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd) que j’ai reçus ici (Ndlr : à la présidence). Ce que je note, c’est que ceux qui sont à l’extérieur, dont Damana Pickas et Blé Goudé, sont totalement déconnectés des réalités ivoiriennes ; ils font preuve d’un manque de lucidité totale par rapport à ceux qui sont en Côte d’Ivoire et qui ont la capacité de mieux apprécier la situation. A mon sens, les mots d’ordre de Pickas et de Blé Goudé sont restés sans effet ; certains partis du Cnrd ont participé à ces élections.

En 2012, les universités vont rouvrir. Vous attendez-vous à la reconstitution de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) ?

Pour moi, le débat est ouvert ; j’ai reçu Augustin Mian (Sg Fesci) et d’autres responsables de la Fesci. Et nous avons discuté. Quand vous demandez si la Fesci va se reconstituer ou va reprendre ses activités, de quelle Fesci s’agit-il ? Est-ce une Fesci en tant que syndicat d’étudiants qui se bat pour les intérêts de ceux-ci ? Oui ! Le président de la République l’a dit lors de la campagne électorale que tous les syndicats, y compris la Fesci, ont le droit d’exister. Est-ce qu’il s’agit de la Fesci, cet instrument politique qui a contribué fortement à la crise postélectorale, qui a permis l’hébergement de mercenaires et de miliciens sur les campus universitaires, qui s’est rendue complice d’assassinats contre certains étudiants ou des populations civiles, qui a transformé les campus en des lieux de distribution d’armes et de trafics de toutes sortes, de drogue, de prostitution ? Non, cette Fesci est terminée. C’est l’Etat de droit qui est en train de se mettre en place et il ne permettra pas à cette Fesci-là d’exister.

Cette Fesci dont vous parlez est toujours là, et ce sont ses dirigeants que vous avez rencontrés. Allez-vous les remplacer tous ?

Ce n’est pas notre rôle. Nous n’avons pas à nous immiscer dans le fonctionnement des structures. Ce que nous disons, c’est que la Fesci doit faire sa mutation. C’est-à-dire que la Fesci doit retourner à ses fondamentaux, dans l’intérêt des étudiants. Mais, si elle doit être ce que nous avons constaté ces dix dernières années, ça ne sera pas possible. Nous sommes en train de construire un Etat de droit et l’Etat de droit ne peut pas s’accommoder du banditisme de tous ordres.

Et le Congrès panafricain des jeunes patriotes (Cojep), doit-il disparaître ?

Les mouvements ont une liberté garantie par notre loi fondamentale. Ce que nous disons, c’est que tant que ces mouvements restent dans un cadre ou des actions qui respectent les règles et ne violent pas les lois, il n’y aura aucun problème. A ce titre, le Cojep, comme toutes les autres organisations, pourra continuer à exercer ses activités.

Avez-vous des contacts avec Blé Goudé ?

Non, pas de contact.

Et avec les autres exilés ?

Pour certains, par personnes interposées!

Que faites-vous pour que ceux-là puissent rentrer et participer à la reconstruction de la Nation ?

Nous n’allons pas utiliser la langue de bois. D’abord, ce sont des fils du pays ; ils y ont toutes leurs places. Mais, il y a un préalable : c’est la reconnaissance de l’autorité en place. Et je n’ai pas le sentiment que certains parmi eux sont dans cette dynamique. Ils pourront rentrer et reprendre leurs activités normalement, mais ils ne peuvent pas vouloir rentrer et en même temps, de l’extérieur, défier les nouvelles autorités ; ceci aussi n’est pas acceptable. Je note que ceux qui le font ou se font entendre ne représentent pas forcément la majorité des jeunes. D’ailleurs, certains jeunes de la galaxie patriotique sont rentrés il y a de cela un mois, à peu près. Nous allons travailler pour que ceux qui ont compris qu’il y a un nouveau vent qui souffle sur le pays et que certains actes ne sont plus possibles rentrent en toute sécurité. Ceux qui ont compris qu’il est nécessaire de respecter la légalité constitutionnelle et les autorités. Pour le reste, je pense que leur attitude et leurs propos vont déterminer leur situation.

JERÔME N’DRI
avec Alerte Info
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