Le pouvoir en place ne finit pas d’étaler ses lacunes, en tentant de masquer les choix douteux par lesquels il s’est fourvoyé, depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011. Au nombre des échecs que Ouattara a accumulés, la désastreuse saga des ex-rebelles rebaptisés Forces républicaines de Côte Ivoire (Frci). Lesquelles ne sont rien d’autre que les ex-rebelles.
L’occupant actuel du palais se sera échiné, en vain, à casser les unités d’élite de l’Armée régulière notamment la Marine nationale, la Gendarmerie nationale et la Police nationale, pour positionner les Frci autour de qui il pensait pouvoir bâtir l’ossature de sa «nouvelle armée», en écartant les forces régulières. Mais ces ex-combattants abonnés aux crimes depuis le coup d’Etat manqué du 19 septembre 2002 contre Laurent Gbagbo, n’ont pas pu être «affranchis». Ils traînent toujours l’image de chef de guerre et d’ex-combattants Fafn, appelés ensuite «Forces pro Ouattara», auteurs de l’hécatombe de Duékoué où ils ont fait plus 1000 mots en mars 2011.
Après les massacres collectifs de gendarmes, de femmes et d’enfants. Ainsi que par des assassinats, des exécutions sommaires, des atrocités dans l’Ouest où ils ont violé, pillé, saccagé et incendié. Que pouvait-on espérer en fait de ces ex- rebelles mal adoptés aux normes et aux institutions républicaines, après plus de 10 ans de rébellion à Bouaké ? Pas grand-chose.
Des «Forces républicaines»
Mais le régime en place a tenté l’alchimie, en pleine crise postélectorale, de les transformer en forces dites «républicaines». Ainsi, le 17 mars 2011, alors que le Président Laurent Gbagbo est encore au palais, Ouattara signe une «ordonnance» pour les rebaptiser ses ex-rebelles, alors désignés par France 24 sous l’appellation de «Forces pro-Ouattara», Forces républicaine de Côte d’Ivoire (Frci). Mais cela ne changera pas leur manière de s’asseoir. Ils persistent dans leurs dérives. En route pour Abidjan, avec l’appui militaire de l’Armée française, ceux-ci massacrent sur leur passage plus de 1000 personnes à Duékoué, le 29 mars 2011. Le rapport de mai 2011 d’Amnesty international, il est bon de toujours le rappeler, indique que : «Dès la matinée du 29 mars 2011, les Frci, accompagnés par les Dozos ont totalement pris le contrôle de Duékoué et, dans les heures et les jours qui ont suivi, des centaines de personnes (…) ont été assassinées délibérément et de manière systématique, à Duékoué et dans certains villages environnants, uniquement en raison de leur appartenance ethnique». Et pendant que les Frci décimaient les populations à, Ouattara s’acharnaient sur les unités d’élite de la Marine, de la Gendarmerie et la Police.
Acharnement contre l’Armée régulière
Le Commandant Konan Boniface étant alors en exil avec plusieurs militaires qui ont fui la barbarie du régime, le pouvoir tente d’enlever le Colonel Abéhi Noël qui est contraint de gagner rapidement une cachette, pour avoir la vie sauve. Entre temps, les généraux Mangou (ex-Cema) et Kassaraté (ex-commandant supérieur de la gendarmerie) ont été dégommés au profit d’officiers qui brillaient par leur zèle pour le pouvoir Rhdp. Les nominations et les mutations sur des bases politiques et ethniques se multiplient à la tête des Légions, des Compagnies et des Escadrons de gendarmerie, sur toute l’étendue du territoire.
Le scénario est le même à la Police où tous les chefs sont remplacés par des partisans du régime en place, au mépris des compétences. Les Ecoles de Gendarmerie et de Police sont confiées à des gens censés inculquer «l’esprit Frci» aux nouvelles promotions. Une purge qui ne dit pas sot nom. Pour couronner le tout, le général Guiai Bi Poin, commandant de l’ex-Cecos, accusé sans preuve de crimes imaginaires, est arrêté et emprisonné. Le commandant Séka Séka Emselme, aide de Camp de la première Dame Simone Ehivet Gbagbo, subit le même sort. A peine rentré d’exil, il est arrêté, humilié publiquement par le pouvoir Ouattara et jeté en prison. Ces officiers vont, selon nos sources, rejoindre dans les geôles de la Mama plus de 800 gendarmes, ainsi qu’un nombre indéterminé de policiers et d’éléments d’autres corps. Sur le terrain, la situation des ex-Fds témoigne du mépris que leur voue le régime.
Le pouvoir les accuse sans preuve de préparer un «coup d’Etat» et les persécute tous les jours. Dans les casernes, les gendarmes sont agressés par des Frci, sous prétexte de rechercher des «caches d’armes». Des «caches d’armes» dans un camp militaire doté d’une poudrière. Franchement..! Dans les brigades de gendarmerie et les commissariats de police, les Frci, les Dozos et autres repris de justice en tenue font la loi. Pendant que les forces régulières, désarmées, subissent, impuissantes, les moqueries des ex-rebelles devenus les maîtres des lieux. Mais ces «efforts» du pouvoir pour positionner les Frci n’ont pas suffi à les affranchir. On n’a pas pu les anoblir. Déjà, il y a quelque mois, le mentor des ex-rebelles avait dû leur retirer officiellement l’appellation «Frci» pour revenir à la dénomination antérieure, c’est-à-dire Fanci, (Forces armées nationale de Côte d’Ivoire) l’appellation en vigueur depuis Houphouët.
Car l’image des Frci n’est jamais passée auprès des populations excédées par le racket, les demandes de rançons après des prises d’otage, les assassinats gratuits. Pis, les investisseurs, les bailleurs de fonds et l’opinion internationale n’ont jamais apprécié la présence dans la République des Frci qui sont plutôt une source d’insécurité dans le pays. Certes, au début, Ouattara, avait timidement fait semblant de leur demander, sans conviction, de «désarmer», sans vraiment afficher une réelle volonté de mettre fin à l’impunité.
Le déclin des Frci
L’armée française, à la demande de Ouattara, les pourchassait de temps en temps, sans plus. Mais les dernières tueries commises à Vavoua par ces Frci n’ont pas été du goût de ceux qui ne veulent pas que ce genre de dérives amènent les populations à se souvenir. Aussi les ont-ils tancés. Car, depuis la déportation illégale de Laurent Gbagbo à la Haye, la communauté internationale suit attentivement ce qui se passe dans ce pays. On soupçonne que la libération récente du Général Guiai Bi Poin par le pouvoir n’est pas un acte fortuit. Il fait partie des chefs plus respectés et écoutés qui ont su cultiver les vertus républicaines au sein de l’Armée.
Nos sources révèlent que le pouvoir constate l’échec de sa stratégie d’implantation des Frci qui sont actuellement en déclin, car vomies. Le nouvel occupant du palais a mis la tête de ses propres ex-combattants à prix. Il ne veut plus entendre parler d’eux. Et le régime n’aurait plus d’autres choix que de composer avec la véritable armée de Côte d’Ivoire. C’est à-dire celle qu’il ne faisait qu’appeler «l’armée de Gbagbo». Pour le reste, les conséquences de ce clash relève d’une cuisine interne sur laquelle nous reviendrons. Mais, Ouattara parviendra t-il à se débarrasser de sa phobie des coups d’Etat pour accepter enfin et respecter la grande muette, afin de la laisser accomplir sa mission? Il faut le souhaiter. Honneur soit rendu aux vaillantes forces régulières de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire !
K. Kouassi Maurice
L’occupant actuel du palais se sera échiné, en vain, à casser les unités d’élite de l’Armée régulière notamment la Marine nationale, la Gendarmerie nationale et la Police nationale, pour positionner les Frci autour de qui il pensait pouvoir bâtir l’ossature de sa «nouvelle armée», en écartant les forces régulières. Mais ces ex-combattants abonnés aux crimes depuis le coup d’Etat manqué du 19 septembre 2002 contre Laurent Gbagbo, n’ont pas pu être «affranchis». Ils traînent toujours l’image de chef de guerre et d’ex-combattants Fafn, appelés ensuite «Forces pro Ouattara», auteurs de l’hécatombe de Duékoué où ils ont fait plus 1000 mots en mars 2011.
Après les massacres collectifs de gendarmes, de femmes et d’enfants. Ainsi que par des assassinats, des exécutions sommaires, des atrocités dans l’Ouest où ils ont violé, pillé, saccagé et incendié. Que pouvait-on espérer en fait de ces ex- rebelles mal adoptés aux normes et aux institutions républicaines, après plus de 10 ans de rébellion à Bouaké ? Pas grand-chose.
Des «Forces républicaines»
Mais le régime en place a tenté l’alchimie, en pleine crise postélectorale, de les transformer en forces dites «républicaines». Ainsi, le 17 mars 2011, alors que le Président Laurent Gbagbo est encore au palais, Ouattara signe une «ordonnance» pour les rebaptiser ses ex-rebelles, alors désignés par France 24 sous l’appellation de «Forces pro-Ouattara», Forces républicaine de Côte d’Ivoire (Frci). Mais cela ne changera pas leur manière de s’asseoir. Ils persistent dans leurs dérives. En route pour Abidjan, avec l’appui militaire de l’Armée française, ceux-ci massacrent sur leur passage plus de 1000 personnes à Duékoué, le 29 mars 2011. Le rapport de mai 2011 d’Amnesty international, il est bon de toujours le rappeler, indique que : «Dès la matinée du 29 mars 2011, les Frci, accompagnés par les Dozos ont totalement pris le contrôle de Duékoué et, dans les heures et les jours qui ont suivi, des centaines de personnes (…) ont été assassinées délibérément et de manière systématique, à Duékoué et dans certains villages environnants, uniquement en raison de leur appartenance ethnique». Et pendant que les Frci décimaient les populations à, Ouattara s’acharnaient sur les unités d’élite de la Marine, de la Gendarmerie et la Police.
Acharnement contre l’Armée régulière
Le Commandant Konan Boniface étant alors en exil avec plusieurs militaires qui ont fui la barbarie du régime, le pouvoir tente d’enlever le Colonel Abéhi Noël qui est contraint de gagner rapidement une cachette, pour avoir la vie sauve. Entre temps, les généraux Mangou (ex-Cema) et Kassaraté (ex-commandant supérieur de la gendarmerie) ont été dégommés au profit d’officiers qui brillaient par leur zèle pour le pouvoir Rhdp. Les nominations et les mutations sur des bases politiques et ethniques se multiplient à la tête des Légions, des Compagnies et des Escadrons de gendarmerie, sur toute l’étendue du territoire.
Le scénario est le même à la Police où tous les chefs sont remplacés par des partisans du régime en place, au mépris des compétences. Les Ecoles de Gendarmerie et de Police sont confiées à des gens censés inculquer «l’esprit Frci» aux nouvelles promotions. Une purge qui ne dit pas sot nom. Pour couronner le tout, le général Guiai Bi Poin, commandant de l’ex-Cecos, accusé sans preuve de crimes imaginaires, est arrêté et emprisonné. Le commandant Séka Séka Emselme, aide de Camp de la première Dame Simone Ehivet Gbagbo, subit le même sort. A peine rentré d’exil, il est arrêté, humilié publiquement par le pouvoir Ouattara et jeté en prison. Ces officiers vont, selon nos sources, rejoindre dans les geôles de la Mama plus de 800 gendarmes, ainsi qu’un nombre indéterminé de policiers et d’éléments d’autres corps. Sur le terrain, la situation des ex-Fds témoigne du mépris que leur voue le régime.
Le pouvoir les accuse sans preuve de préparer un «coup d’Etat» et les persécute tous les jours. Dans les casernes, les gendarmes sont agressés par des Frci, sous prétexte de rechercher des «caches d’armes». Des «caches d’armes» dans un camp militaire doté d’une poudrière. Franchement..! Dans les brigades de gendarmerie et les commissariats de police, les Frci, les Dozos et autres repris de justice en tenue font la loi. Pendant que les forces régulières, désarmées, subissent, impuissantes, les moqueries des ex-rebelles devenus les maîtres des lieux. Mais ces «efforts» du pouvoir pour positionner les Frci n’ont pas suffi à les affranchir. On n’a pas pu les anoblir. Déjà, il y a quelque mois, le mentor des ex-rebelles avait dû leur retirer officiellement l’appellation «Frci» pour revenir à la dénomination antérieure, c’est-à-dire Fanci, (Forces armées nationale de Côte d’Ivoire) l’appellation en vigueur depuis Houphouët.
Car l’image des Frci n’est jamais passée auprès des populations excédées par le racket, les demandes de rançons après des prises d’otage, les assassinats gratuits. Pis, les investisseurs, les bailleurs de fonds et l’opinion internationale n’ont jamais apprécié la présence dans la République des Frci qui sont plutôt une source d’insécurité dans le pays. Certes, au début, Ouattara, avait timidement fait semblant de leur demander, sans conviction, de «désarmer», sans vraiment afficher une réelle volonté de mettre fin à l’impunité.
Le déclin des Frci
L’armée française, à la demande de Ouattara, les pourchassait de temps en temps, sans plus. Mais les dernières tueries commises à Vavoua par ces Frci n’ont pas été du goût de ceux qui ne veulent pas que ce genre de dérives amènent les populations à se souvenir. Aussi les ont-ils tancés. Car, depuis la déportation illégale de Laurent Gbagbo à la Haye, la communauté internationale suit attentivement ce qui se passe dans ce pays. On soupçonne que la libération récente du Général Guiai Bi Poin par le pouvoir n’est pas un acte fortuit. Il fait partie des chefs plus respectés et écoutés qui ont su cultiver les vertus républicaines au sein de l’Armée.
Nos sources révèlent que le pouvoir constate l’échec de sa stratégie d’implantation des Frci qui sont actuellement en déclin, car vomies. Le nouvel occupant du palais a mis la tête de ses propres ex-combattants à prix. Il ne veut plus entendre parler d’eux. Et le régime n’aurait plus d’autres choix que de composer avec la véritable armée de Côte d’Ivoire. C’est à-dire celle qu’il ne faisait qu’appeler «l’armée de Gbagbo». Pour le reste, les conséquences de ce clash relève d’une cuisine interne sur laquelle nous reviendrons. Mais, Ouattara parviendra t-il à se débarrasser de sa phobie des coups d’Etat pour accepter enfin et respecter la grande muette, afin de la laisser accomplir sa mission? Il faut le souhaiter. Honneur soit rendu aux vaillantes forces régulières de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire !
K. Kouassi Maurice