Selon Le Figaro, la Cour pénale internationale a donné une suite favorable à la demande d’aide judiciaire de Laurent Gbagbo.
Laurent Gbagbo, lors de sa première comparution, à la Cour pénale internationale (Cpi), a tout fait pour que la juridiction internationale s’apitoie sur son sort (lui qui n’est allé à la Cpi qu’avec un pantalon et une chemise). C’est chose faite. Depuis le 28 décembre 2011, le greffier de la Cpi l’a jugé indigent à assurer les honoraires des avocats, chargés de sa défense. Au-delà de la mise en scène de l’ancien homme fort d’Abidjan, son avocat, Me Emmanuel Altit, avait également déposé une requête visant à amener la cour à assister financièrement son client, pour assurer sa défense. Et, de l’avis du greffier de la Cpi, les enquêtes financières, diligentées par la Cpi, n’ont jusque-là pas permis de retrouver les traces des avoirs appartenant à Laurent Gbagbo. «Un examen préliminaire laisse penser, a priori, que le demandeur ne dispose pas de ressources suffisantes pour prendre en charge tout ou une partie des coûts de sa représentation légale devant la cour», indique la décision rendue par le greffier Esteban Peralta Losilla. Puis d’ajouter: « le présent octroi de l'aide judiciaire ne lui est accordé qu'à titre provisoire ». Qu’à cela ne tienne, le parquet de la Cpi semble résolu à poursuivre les enquêtes sur le patrimoine supposé de Laurent Gbagbo.
Manifestement, la cour reste persuadée que celui qui a régné sur la Côte d’Ivoire et dont le régime a contribué à mettre à genoux, la locomotive de la sous-région ouest-africaine, ne peut revendiquer le statut d’indigent. C’est donc pour éviter que la procédure ne soit bloquée par ce qui pourrait être en réalité, une stratégie de M. Gbagbo que la cour a fait droit à sa requête. Mais, en attendant que les enquêtes débouchent sur la découverte du trésor caché de Laurent Gbagbo, la Cpi s'est engagée à prendre à sa charge la rémunération d'un avocat, d'un assistant juridique et d'un gestionnaire de dossier ainsi que le remboursement des frais engagés par la défense de Laurent Gbagbo à hauteur de 76.000 euros. «C'est un pas dans la bonne direction et nous sommes ravis que le greffe se soit finalement rangé à nos arguments», se réjouit Me Altit, qui déplore cependant le caractère «manifestement insuffisant» de l'aide proposée. « Cette enveloppe est complètement inadaptée à la mise en place d'une défense effective et réelle dans une affaire de cette importance», nuance l'avocat. Mais, par-delà la stratégie pour gagner du temps, la question qui mérite d’être posée, à la lumière de la démarche de Laurent Gbagbo et de son conseil, est celle de savoir ce que deviennent le panafricanisme ou le souverainisme prônés par l’ancien dirigeant ivoirien. La posture qu’il présente à la Cpi n’est sans doute pas loin de la comédie comme un z.
Marc Dossa
Laurent Gbagbo, lors de sa première comparution, à la Cour pénale internationale (Cpi), a tout fait pour que la juridiction internationale s’apitoie sur son sort (lui qui n’est allé à la Cpi qu’avec un pantalon et une chemise). C’est chose faite. Depuis le 28 décembre 2011, le greffier de la Cpi l’a jugé indigent à assurer les honoraires des avocats, chargés de sa défense. Au-delà de la mise en scène de l’ancien homme fort d’Abidjan, son avocat, Me Emmanuel Altit, avait également déposé une requête visant à amener la cour à assister financièrement son client, pour assurer sa défense. Et, de l’avis du greffier de la Cpi, les enquêtes financières, diligentées par la Cpi, n’ont jusque-là pas permis de retrouver les traces des avoirs appartenant à Laurent Gbagbo. «Un examen préliminaire laisse penser, a priori, que le demandeur ne dispose pas de ressources suffisantes pour prendre en charge tout ou une partie des coûts de sa représentation légale devant la cour», indique la décision rendue par le greffier Esteban Peralta Losilla. Puis d’ajouter: « le présent octroi de l'aide judiciaire ne lui est accordé qu'à titre provisoire ». Qu’à cela ne tienne, le parquet de la Cpi semble résolu à poursuivre les enquêtes sur le patrimoine supposé de Laurent Gbagbo.
Manifestement, la cour reste persuadée que celui qui a régné sur la Côte d’Ivoire et dont le régime a contribué à mettre à genoux, la locomotive de la sous-région ouest-africaine, ne peut revendiquer le statut d’indigent. C’est donc pour éviter que la procédure ne soit bloquée par ce qui pourrait être en réalité, une stratégie de M. Gbagbo que la cour a fait droit à sa requête. Mais, en attendant que les enquêtes débouchent sur la découverte du trésor caché de Laurent Gbagbo, la Cpi s'est engagée à prendre à sa charge la rémunération d'un avocat, d'un assistant juridique et d'un gestionnaire de dossier ainsi que le remboursement des frais engagés par la défense de Laurent Gbagbo à hauteur de 76.000 euros. «C'est un pas dans la bonne direction et nous sommes ravis que le greffe se soit finalement rangé à nos arguments», se réjouit Me Altit, qui déplore cependant le caractère «manifestement insuffisant» de l'aide proposée. « Cette enveloppe est complètement inadaptée à la mise en place d'une défense effective et réelle dans une affaire de cette importance», nuance l'avocat. Mais, par-delà la stratégie pour gagner du temps, la question qui mérite d’être posée, à la lumière de la démarche de Laurent Gbagbo et de son conseil, est celle de savoir ce que deviennent le panafricanisme ou le souverainisme prônés par l’ancien dirigeant ivoirien. La posture qu’il présente à la Cpi n’est sans doute pas loin de la comédie comme un z.
Marc Dossa