Le président intérimaire du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (Cojep) a fait une analyse du dernier discours de Charles Blé Goudé dont il assure l’intérim au sein du mouvement. Pour lui, seuls, ceux qui ne connaissent pas bien Blé Goudé peuvent s’étonner de la nouvelle tonalité de son discours. Ce n’est pas un va-t-en guerre, défend Yavo Martial.
Dans son dernier discours, on note un changement de ton de votre leader. Un ton apaisant et conciliant. Qu’est ce qui a changé ?
Ce sont ceux qui ne connaissent pas bien Blé Goudé qui pensent qu’il y a un changement de ton et de cap à son niveau. Tous ceux qui ont suivi la crise savent qu’il a toujours prôné la paix. Il avait toujours attiré l’attention des politiques sur les risques que la Côte d’Ivoire courait. Mais il n’a pas été entendu. On a comme l’impression qu’il change de discours, que son discours devient apaisant. Mais quand les canons tonnent, on ne peut se faire entendre qu’en criant. Aujourd’hui qu’il n’y a plus de canon, il est normal que le discours subisse l’influence de la vie politique. Mais dans le fond, il n’a pas changé, il est toujours le même qui a toujours prôné la paix et la réconciliation entre les Ivoiriens pour que la Côte d’Ivoire atteigne le développement qu’elle mérite.
Charles Blé Goudé ne donne pas de conduite à tenir quant à la libération de Gbagbo. Quelle lecture en faites-vous ?
Il ne revient pas à Blé Goudé de libérer Laurent Gbagbo. Le président Laurent Gbagbo a été déporté à la Haye. Nous avons condamné cet acte qui ne se justifiait pas et nous continuons de le condamner. Pour nous, en Afrique, on a toujours réglé les différends sous l’arbre à palabres et Laurent Gbagbo ne méritait pas ce sort. Le président Laurent Gbagbo a dit qu’il est prêt à aller jusqu’au bout et nous le soutenons dans cette voie ! Et avec le courage et la combativité que nous lui connaissons, nous finirons par savoir la vérité sur les événements en Côte d’Ivoire.
Comment comptez-vous mettre en œuvre l’approche constructive dont il se dit porteur ?
Je disais tout à l’heure que Charles Blé Goudé est attaché à la paix. C’est lui l’initiateur de la caravane pour la paix. Il a pris le risque d’aller à Bouaké pour dire à ses frères, ‘’asseyons-nous et discutons’’. Quand les jeunes se découpaient à la machette pour les audiences foraines, c’est encore lui qui a appelé tous les leaders des jeunesses des partis politiques pour prôner l’apaisement. C’est ce même objectif qui l’anime aujourd’hui. Pour lui, il faut poser des actes allant dans le sens du désir des Ivoiriens, c'est-à-dire la paix pour aller au développement. Ce changement de cap est un message aux nouvelles autorités qui doivent se débarrasser de la haine qui les anime. Une bonne partie du peuple a l’impression que le pouvoir est animé par une haine viscérale envers les militants de Lmp. Il veut leur dire d’engager une discussion avec l’opposition et ils verront que l’opposition n’est pas dans un élan destructif mais plutôt constructif. Au niveau du Cojep, nous sommes pour une réconciliation qui n’est pas de façade. Mais une réconciliation où les Ivoiriens doivent se parler. Pour que tous les crimes soient mis à nu et que tous les cœurs déchirés soient apaisés.
Etes-vous favorable à un retour de Charles Blé Goudé maintenant ?
La Côte d’Ivoire a besoin de tous ses fils à son chevet. Si le retour de Blé Goudé peut contribuer à détendre l’atmosphère politique, à créer les conditions de sécurité et de la réconciliation pourquoi s’y opposer ?
Mais, il lui est reproché un certain nombre d’exactions sur des populations. Est-ce que son retour ne serait pas un risque pour sa propre sécurité ?
Je voudrais vous interroger à mon tour. Où se trouvent les auteurs de massacres de Guitrozon, les auteurs des crimes de petit Duékoué. Où se trouvent les auteurs des tueries d’Anonkoi-Kouté ? Est-ce que ceux-là sont à l’extérieur du pays ? Au moins qu’on permette à Blé de s’exprimer ! De dire sa part de vérité et donc qu’on le laisse rentrer !
S’il doit s’expliquer ce sera devant la justice. Serez-vous favorable à cette option ?
Il a lui-même dit qu’il n’a pas peur d’affronter la justice. Mais simplement pour qu’il s’exprime devant la justice, il faut qu’il rentre. Ce qu’on voudrait aussi dire, c’est que tous ceux qui sont accusés des mêmes faits soient traités de la même manière. Tant qu’on voudra faire la distinction entre les victimes, on n’arrivera pas à la réconciliation tant souhaitée.
On évoque souvent son appel à protéger les quartiers qui a provoqué des dérapages là où des humains ont été brûlés vifs. Que répondez-vous à ces accusations ?
Est-ce que protéger son quartier, c’est aller tuer quelqu’un ? Protéger son quartier, c’est se protéger soi-même. Je n’y vois pas ce qui est incitatif au meurtre dans cet appel. Demander à des gens qui étaient déjà menacés de pouvoir s’organiser et assurer la sécurité de leurs quartiers, je ne vois pas où est l’appel à la violence.
C’est à la suite de cet appel qu’il y a eu des barrages dressés dans les rues d’Abidjan !
Oui, mais il y a encore des barrages dans des quartiers d’Abidjan ! je voudrais qu’on me fasse le lien entre se protéger et mener une insurrection. Ne se protège que celui qui est en danger ! S’il n’y a pas d’ennemis en face, on n’est pas en danger. On se protège contre l’agresseur. Et si ensemble on trouve le nom de l’agresseur, je pense que le débat peut évoluer.
Par S. Débailly
Dans son dernier discours, on note un changement de ton de votre leader. Un ton apaisant et conciliant. Qu’est ce qui a changé ?
Ce sont ceux qui ne connaissent pas bien Blé Goudé qui pensent qu’il y a un changement de ton et de cap à son niveau. Tous ceux qui ont suivi la crise savent qu’il a toujours prôné la paix. Il avait toujours attiré l’attention des politiques sur les risques que la Côte d’Ivoire courait. Mais il n’a pas été entendu. On a comme l’impression qu’il change de discours, que son discours devient apaisant. Mais quand les canons tonnent, on ne peut se faire entendre qu’en criant. Aujourd’hui qu’il n’y a plus de canon, il est normal que le discours subisse l’influence de la vie politique. Mais dans le fond, il n’a pas changé, il est toujours le même qui a toujours prôné la paix et la réconciliation entre les Ivoiriens pour que la Côte d’Ivoire atteigne le développement qu’elle mérite.
Charles Blé Goudé ne donne pas de conduite à tenir quant à la libération de Gbagbo. Quelle lecture en faites-vous ?
Il ne revient pas à Blé Goudé de libérer Laurent Gbagbo. Le président Laurent Gbagbo a été déporté à la Haye. Nous avons condamné cet acte qui ne se justifiait pas et nous continuons de le condamner. Pour nous, en Afrique, on a toujours réglé les différends sous l’arbre à palabres et Laurent Gbagbo ne méritait pas ce sort. Le président Laurent Gbagbo a dit qu’il est prêt à aller jusqu’au bout et nous le soutenons dans cette voie ! Et avec le courage et la combativité que nous lui connaissons, nous finirons par savoir la vérité sur les événements en Côte d’Ivoire.
Comment comptez-vous mettre en œuvre l’approche constructive dont il se dit porteur ?
Je disais tout à l’heure que Charles Blé Goudé est attaché à la paix. C’est lui l’initiateur de la caravane pour la paix. Il a pris le risque d’aller à Bouaké pour dire à ses frères, ‘’asseyons-nous et discutons’’. Quand les jeunes se découpaient à la machette pour les audiences foraines, c’est encore lui qui a appelé tous les leaders des jeunesses des partis politiques pour prôner l’apaisement. C’est ce même objectif qui l’anime aujourd’hui. Pour lui, il faut poser des actes allant dans le sens du désir des Ivoiriens, c'est-à-dire la paix pour aller au développement. Ce changement de cap est un message aux nouvelles autorités qui doivent se débarrasser de la haine qui les anime. Une bonne partie du peuple a l’impression que le pouvoir est animé par une haine viscérale envers les militants de Lmp. Il veut leur dire d’engager une discussion avec l’opposition et ils verront que l’opposition n’est pas dans un élan destructif mais plutôt constructif. Au niveau du Cojep, nous sommes pour une réconciliation qui n’est pas de façade. Mais une réconciliation où les Ivoiriens doivent se parler. Pour que tous les crimes soient mis à nu et que tous les cœurs déchirés soient apaisés.
Etes-vous favorable à un retour de Charles Blé Goudé maintenant ?
La Côte d’Ivoire a besoin de tous ses fils à son chevet. Si le retour de Blé Goudé peut contribuer à détendre l’atmosphère politique, à créer les conditions de sécurité et de la réconciliation pourquoi s’y opposer ?
Mais, il lui est reproché un certain nombre d’exactions sur des populations. Est-ce que son retour ne serait pas un risque pour sa propre sécurité ?
Je voudrais vous interroger à mon tour. Où se trouvent les auteurs de massacres de Guitrozon, les auteurs des crimes de petit Duékoué. Où se trouvent les auteurs des tueries d’Anonkoi-Kouté ? Est-ce que ceux-là sont à l’extérieur du pays ? Au moins qu’on permette à Blé de s’exprimer ! De dire sa part de vérité et donc qu’on le laisse rentrer !
S’il doit s’expliquer ce sera devant la justice. Serez-vous favorable à cette option ?
Il a lui-même dit qu’il n’a pas peur d’affronter la justice. Mais simplement pour qu’il s’exprime devant la justice, il faut qu’il rentre. Ce qu’on voudrait aussi dire, c’est que tous ceux qui sont accusés des mêmes faits soient traités de la même manière. Tant qu’on voudra faire la distinction entre les victimes, on n’arrivera pas à la réconciliation tant souhaitée.
On évoque souvent son appel à protéger les quartiers qui a provoqué des dérapages là où des humains ont été brûlés vifs. Que répondez-vous à ces accusations ?
Est-ce que protéger son quartier, c’est aller tuer quelqu’un ? Protéger son quartier, c’est se protéger soi-même. Je n’y vois pas ce qui est incitatif au meurtre dans cet appel. Demander à des gens qui étaient déjà menacés de pouvoir s’organiser et assurer la sécurité de leurs quartiers, je ne vois pas où est l’appel à la violence.
C’est à la suite de cet appel qu’il y a eu des barrages dressés dans les rues d’Abidjan !
Oui, mais il y a encore des barrages dans des quartiers d’Abidjan ! je voudrais qu’on me fasse le lien entre se protéger et mener une insurrection. Ne se protège que celui qui est en danger ! S’il n’y a pas d’ennemis en face, on n’est pas en danger. On se protège contre l’agresseur. Et si ensemble on trouve le nom de l’agresseur, je pense que le débat peut évoluer.
Par S. Débailly