Pour résoudre le déficit en logements, Alassane Ouattara et son gouvernement ont choisi de promouvoir l’habitat social qu’ils veulent optimal. Ils ont pris les pelles.
Jean-Marie, agent de la Société de transport abidjanais (Sotra) va avoir son propre toit dans 24 mois. Une promesse électorale du chef de l’Etat, un engagement ferme du ministre du Logement. Un appartement de 2 pièces à Yopougon pour un peu plus de 5 millions Fcfa. Presqu’un rêve d’enfant. L’année dernière, il avait été expulsé de sa «trois pièces» à Attécoubé où il vivait depuis plus de dix ans. Divorcé, Jean-Marie n’arrivait plus à payer seul. Les dettes se sont accumulées et, à son corps défendant, il s’est retrouvé à la rue. Puis chez son père. Un homme avec qui il ne s’entend pas. Le droit au logement, pour lui, c’est le droit de respirer, de vivre normalement, de reconstruire une existence sociale. Les événements s’enchaînent aujourd’hui dans un sens plus positif et, peut-être d’ici peu, il va reconquérir sa dignité à partir de la «Cité ADO» … à Yopougon où la première pierre de la montagne a germé ce lundi. Là-bas, en effet, les logements sociaux promis par le président Alassane Ouattara deviennent réalité. Une politique remarquable qui viendra poursuivre la vaste opération urbaine lancée au début des années d’indépendance par le président Houphouet-Boigny, destinée à répondre à une forte demande en logements, notamment pour les revenus modestes. Des enjeux décisifs pour l’avenir de la Côte d’Ivoire. Au plan opérationnel, le programme intègre de nouveaux matériaux et des technologies calqués sur les prototypes européens et américains. Sur le site de Yopougon, explique le ministre Nialé Kaba, l’idée c’est de créer dans les alentours de la zone industrielle, un quartier de type social et économique de 2.451 logements. Au niveau de la Riviera, ce sont 320 logements évolutifs qui devraient émerger rapidement pour, note-t-elle, encourager la mixité. Normal dans la mesure où « la crise du logement a entraîné des quartiers précaires et la dégradation de l’environnement (des facteurs de disparités) », affirme Alassane Ouattara. «Notre objectif est d’améliorer la qualité de vie des riverains », renchérit Mme Kaba. Pour le groupe Lafarge, un des maîtres d’œuvre, c’est une première opération d’une longue tradition de logements sociaux de qualité. En effet, révèle Vincent Coupet, directeur export, la société française possède une expertise avérée dans ce domaine notamment au Brésil et aux Amériques.
Nialé Kaba, le maçon au pied du mur
Et l’architecte qui veut manifestement donner un contenu à cette réputation, a opéré avec finesse, les échafaudages en portant une attention particulière aux cheminements, en l’occurrence l’école, le centre commercial, le centre de santé, le terrain des loisirs ainsi qu’aux espaces verts : vastes jardins intérieurs et squares. Il a également opté pour une forte densité et privilégié des bâtiments hauts et massifs. L’îlot de 20 hectares de la «Cité ADO » est particulièrement bien situé, face aux grands arbres de la forêt du Banco. Ces espaces intimes et verdoyants. Mais aussi à deux pas de la zone industrielle. Cette diversité des dessertes aura, sans doute pour effet, de multiplier les ambiances. Les étages sont traités en linéarité, tandis que pour les villas les architectes ont laissé libre court à leur créativité. Ils ont composé des édifices, basés sur des éléments géométriques, qui combinent carrés, rectangles, trapèzes, et forment une véritable sculpture en vue aérienne (la diapositive le montre). Pour des novices comme nous, l‘ensemble surprend par sa complexité et reste presque impossible à décrire. Mais, ce n’est pas le chaos pour autant, la maîtrise de l’ensemble étant évidente. «On fait une sorte de lien entre logement collectif et individuel et la manière d’inclure l’individualité dans un collectif», siffle un architecte. Cette attention aux détails se retrouve, d’ailleurs, dans les matériaux : ciment, granulats, béton et plâtre. Cet habillage ne se cantonne pas aux murs, il se poursuit sur les autres édicules utilitaires renforçant l’ancrage des bâtiments. Même les trottoirs vont recevoir un traitement de qualité à la hauteur des bâtiments qu’ils desservent. Une architecture de mesure qui devrait changer la vie des ménages ivoiriens. Surtout que le président s’engage à créer des mécanismes censés mobiliser des ressources à taux modéré afin d’abaisser les coûts du crédit.
Lanciné Bakayoko
Jean-Marie, agent de la Société de transport abidjanais (Sotra) va avoir son propre toit dans 24 mois. Une promesse électorale du chef de l’Etat, un engagement ferme du ministre du Logement. Un appartement de 2 pièces à Yopougon pour un peu plus de 5 millions Fcfa. Presqu’un rêve d’enfant. L’année dernière, il avait été expulsé de sa «trois pièces» à Attécoubé où il vivait depuis plus de dix ans. Divorcé, Jean-Marie n’arrivait plus à payer seul. Les dettes se sont accumulées et, à son corps défendant, il s’est retrouvé à la rue. Puis chez son père. Un homme avec qui il ne s’entend pas. Le droit au logement, pour lui, c’est le droit de respirer, de vivre normalement, de reconstruire une existence sociale. Les événements s’enchaînent aujourd’hui dans un sens plus positif et, peut-être d’ici peu, il va reconquérir sa dignité à partir de la «Cité ADO» … à Yopougon où la première pierre de la montagne a germé ce lundi. Là-bas, en effet, les logements sociaux promis par le président Alassane Ouattara deviennent réalité. Une politique remarquable qui viendra poursuivre la vaste opération urbaine lancée au début des années d’indépendance par le président Houphouet-Boigny, destinée à répondre à une forte demande en logements, notamment pour les revenus modestes. Des enjeux décisifs pour l’avenir de la Côte d’Ivoire. Au plan opérationnel, le programme intègre de nouveaux matériaux et des technologies calqués sur les prototypes européens et américains. Sur le site de Yopougon, explique le ministre Nialé Kaba, l’idée c’est de créer dans les alentours de la zone industrielle, un quartier de type social et économique de 2.451 logements. Au niveau de la Riviera, ce sont 320 logements évolutifs qui devraient émerger rapidement pour, note-t-elle, encourager la mixité. Normal dans la mesure où « la crise du logement a entraîné des quartiers précaires et la dégradation de l’environnement (des facteurs de disparités) », affirme Alassane Ouattara. «Notre objectif est d’améliorer la qualité de vie des riverains », renchérit Mme Kaba. Pour le groupe Lafarge, un des maîtres d’œuvre, c’est une première opération d’une longue tradition de logements sociaux de qualité. En effet, révèle Vincent Coupet, directeur export, la société française possède une expertise avérée dans ce domaine notamment au Brésil et aux Amériques.
Nialé Kaba, le maçon au pied du mur
Et l’architecte qui veut manifestement donner un contenu à cette réputation, a opéré avec finesse, les échafaudages en portant une attention particulière aux cheminements, en l’occurrence l’école, le centre commercial, le centre de santé, le terrain des loisirs ainsi qu’aux espaces verts : vastes jardins intérieurs et squares. Il a également opté pour une forte densité et privilégié des bâtiments hauts et massifs. L’îlot de 20 hectares de la «Cité ADO » est particulièrement bien situé, face aux grands arbres de la forêt du Banco. Ces espaces intimes et verdoyants. Mais aussi à deux pas de la zone industrielle. Cette diversité des dessertes aura, sans doute pour effet, de multiplier les ambiances. Les étages sont traités en linéarité, tandis que pour les villas les architectes ont laissé libre court à leur créativité. Ils ont composé des édifices, basés sur des éléments géométriques, qui combinent carrés, rectangles, trapèzes, et forment une véritable sculpture en vue aérienne (la diapositive le montre). Pour des novices comme nous, l‘ensemble surprend par sa complexité et reste presque impossible à décrire. Mais, ce n’est pas le chaos pour autant, la maîtrise de l’ensemble étant évidente. «On fait une sorte de lien entre logement collectif et individuel et la manière d’inclure l’individualité dans un collectif», siffle un architecte. Cette attention aux détails se retrouve, d’ailleurs, dans les matériaux : ciment, granulats, béton et plâtre. Cet habillage ne se cantonne pas aux murs, il se poursuit sur les autres édicules utilitaires renforçant l’ancrage des bâtiments. Même les trottoirs vont recevoir un traitement de qualité à la hauteur des bâtiments qu’ils desservent. Une architecture de mesure qui devrait changer la vie des ménages ivoiriens. Surtout que le président s’engage à créer des mécanismes censés mobiliser des ressources à taux modéré afin d’abaisser les coûts du crédit.
Lanciné Bakayoko