Mais qui a donc fait perdre le Pdci-Rda ? Y’a-t-il eu une conspiration interne, une fronde suscitée ou organisée contre les décisions du président du parti en ce qui concerne le choix des candidats lors des récentes élections législatives ou doit-on simplement parler d’incompréhensions entre le président et ses collaborateurs ? Pour sûr, les dernières révélations du président du Pdci-Rda sur la contre-performance de son parti lors du scrutin du 11 décembre ont soulevé un épais nuage d’interrogations.
Tout est parti d’une réunion d’un comité de direction du Pdci-Rda convoquée le 3 novembre 2011, au lendemain de la date limite de dépôt des candidatures aux législatives par le Secrétaire général du Pdci Djédjé Mady qui avait à ses côtés plusieurs hautes personnalités du parti dont les vice-présidents Aka Aouélé, Emile Constant Bombet et Mme Hortense Aka Anghui. En face d’eux, plusieurs élus et cadres Pdci-Rda du Nord très remontés contre les choix opérés par les présidents Bédié et Ouattara. Qui, dans la constitution des listes de candidatures Rhdp aux législatives, s’étaient appuyés sur des critères tirés des résultats du premier tour de la présidentielle. La conséquence de ces choix, c’est que le Pdci-Rda n’avait pratiquement pas présenté de candidats dans le Nord, mais s’était assuré de remporter des sièges dans certaines localités où il partait en alliance avec le Rdr.
Pour les cadres et élus Pdci du Nord présents à cette réunion, cette décision des chefs était inacceptable parce qu’elle serait de nature à consacrer "la balkanisation" du pays. Le débat est houleux. Djédjé Mady ne parvient pas à contenir la fronde de ses cadres qui sollicitent séance tenante une rencontre avec le président Bédié. Il est 19 heures, Mady sort de la salle de réunion pour informer le président du Pdci qui consent à recevoir "les révoltés" le lendemain vendredi. Niet, protestant ces derniers, ce sera sur le champ. Contre son gré, le président Bédié est forcé de recevoir les membres de ce comité de direction qui se déporte à son domicile. Après les explications et ayant pris la mesure du refus catégorique de ces cadres, Bédié acquiesce : "si telle est votre volonté" ou ouvre les vannes, libre à chacun de se présenter où il veut.
Le même soir, le Secrétaire général du Pdci donne lecture d’un communiqué du président de la conférence des présidents du Rhdp prenant totalement à contre-pied le communiqué du 1er novembre du Rhdp qui précisait les critères qui ont prévalu dans le choix des listes Rhdp aux législatives. Conséquence directe, toutes les listes Rhdp volent en éclats à l’exception de quelques-unes. Les cadres et élus Pdci peuvent se lancer à l’assaut du Nord. Au soir du 11 novembre, seuls le général Ouassénan Koné (Katiola) et Silué Kagnon (Napié) parviennent à tirer leur épingle du jeu au Nord. Le Rdr effectue une véritable razzia. Mais le pire pour le Pdci est ailleurs. Puisque le parti qui était assuré de remporter des sièges dans certaines circonscriptions où il était en alliance avec le Rdr va perdre des postes de députés du fait de l’éclatement provoqué des listes Rhdp à Yopougon, Abobo, Koumassi et ailleurs.
Voilà le sens de "je n’ai pas été compris" du président Bédié dans l’entretien qu’il nous a accordé et que nous avons publié hier.
Aujourd’hui, il n’est pas question de jeter la pierre à Pierre ou à Paul mais de tirer les leçons de ce qui s’est passé. Pour la bonne marche du Pdci. Les cadres et élus du Nord ont posé un problème peut-être légitime, ils s’estimaient frustrés. Mais peut-être aussi qu’ils ont péché dans la manière de poser leur problème. De sorte que le chef n’a pas eu d’autre alternative (une décision devrait tomber cette nuit chaude) que de céder.
Il n’a pu faire comprendre à ses militants qu’il était dans l’intérêt du Pdci d’aller en Rhdp.
Paul Koudou
Tout est parti d’une réunion d’un comité de direction du Pdci-Rda convoquée le 3 novembre 2011, au lendemain de la date limite de dépôt des candidatures aux législatives par le Secrétaire général du Pdci Djédjé Mady qui avait à ses côtés plusieurs hautes personnalités du parti dont les vice-présidents Aka Aouélé, Emile Constant Bombet et Mme Hortense Aka Anghui. En face d’eux, plusieurs élus et cadres Pdci-Rda du Nord très remontés contre les choix opérés par les présidents Bédié et Ouattara. Qui, dans la constitution des listes de candidatures Rhdp aux législatives, s’étaient appuyés sur des critères tirés des résultats du premier tour de la présidentielle. La conséquence de ces choix, c’est que le Pdci-Rda n’avait pratiquement pas présenté de candidats dans le Nord, mais s’était assuré de remporter des sièges dans certaines localités où il partait en alliance avec le Rdr.
Pour les cadres et élus Pdci du Nord présents à cette réunion, cette décision des chefs était inacceptable parce qu’elle serait de nature à consacrer "la balkanisation" du pays. Le débat est houleux. Djédjé Mady ne parvient pas à contenir la fronde de ses cadres qui sollicitent séance tenante une rencontre avec le président Bédié. Il est 19 heures, Mady sort de la salle de réunion pour informer le président du Pdci qui consent à recevoir "les révoltés" le lendemain vendredi. Niet, protestant ces derniers, ce sera sur le champ. Contre son gré, le président Bédié est forcé de recevoir les membres de ce comité de direction qui se déporte à son domicile. Après les explications et ayant pris la mesure du refus catégorique de ces cadres, Bédié acquiesce : "si telle est votre volonté" ou ouvre les vannes, libre à chacun de se présenter où il veut.
Le même soir, le Secrétaire général du Pdci donne lecture d’un communiqué du président de la conférence des présidents du Rhdp prenant totalement à contre-pied le communiqué du 1er novembre du Rhdp qui précisait les critères qui ont prévalu dans le choix des listes Rhdp aux législatives. Conséquence directe, toutes les listes Rhdp volent en éclats à l’exception de quelques-unes. Les cadres et élus Pdci peuvent se lancer à l’assaut du Nord. Au soir du 11 novembre, seuls le général Ouassénan Koné (Katiola) et Silué Kagnon (Napié) parviennent à tirer leur épingle du jeu au Nord. Le Rdr effectue une véritable razzia. Mais le pire pour le Pdci est ailleurs. Puisque le parti qui était assuré de remporter des sièges dans certaines circonscriptions où il était en alliance avec le Rdr va perdre des postes de députés du fait de l’éclatement provoqué des listes Rhdp à Yopougon, Abobo, Koumassi et ailleurs.
Voilà le sens de "je n’ai pas été compris" du président Bédié dans l’entretien qu’il nous a accordé et que nous avons publié hier.
Aujourd’hui, il n’est pas question de jeter la pierre à Pierre ou à Paul mais de tirer les leçons de ce qui s’est passé. Pour la bonne marche du Pdci. Les cadres et élus du Nord ont posé un problème peut-être légitime, ils s’estimaient frustrés. Mais peut-être aussi qu’ils ont péché dans la manière de poser leur problème. De sorte que le chef n’a pas eu d’autre alternative (une décision devrait tomber cette nuit chaude) que de céder.
Il n’a pu faire comprendre à ses militants qu’il était dans l’intérêt du Pdci d’aller en Rhdp.
Paul Koudou