La volonté du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, de redynamiser le secteur de l’électricité en Côte d’Ivoire s’est traduite par la mise en route de l’extension de la centrale d’Azito. Cependant, des signaux alarmants démontrent que des individus mal intentionnés œuvrent à freiner l’action de l’Etat dans ce sens, en s’en prenant aux installations électriques. A l’instar des autres régions du pays, le département d’Agboville n’échappe pas à ces actes de sabotage et de vandalisme.
Le constat est très amer… Et même révoltant, selon les responsables de la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie). Des vols et des destructions sont, chaque jour, enregistrés. En effet, selon les statistiques de la Cie, en 2011, plus de 350 mètres de câbles Prc (3.70), 19 lanternes Shp 250 w servant à l’éclairage public, 15 portées de câbles (soit 600 m), 36 parafoudres, 3000 mètres de câbles de terre, des coffrets et des disjoncteurs ont été, soit volés soit saccagés par des quidams, a constaté, amer et déçu, Kouassi Richard, adjoint au directeur technique régional de la Basse-Côte d’Anyama, le mercredi 28 décembre dernier, à la salle des réunions de la préfecture d’Agboville. Jusqu’à ce jour, selon les statistiques réalisées par M. Trayé, responsable technique de l’arrondissement d’Agboville, 26 cas de section de câbles lui ont été signalés, dont 17 déjà traités et 9 en cours de traitement. Tout cela équivaut, a-t-il dit, à près de 1200 mètres de câbles emportés. Et le phénomène s’étant aux bâtiments administratifs de la Cie.
Des édifices administratifs de la Cie visés
Les vandales s’enhardissent de plus en plus, allant jusqu’à s’attaquer aux édifices administratifs de la Cie. Le cas d’Agboville est édifiant. Tous les câbles et les lanternes ont été emportés au siège de la Cie. Rien n’a échappé à la furie des voleurs. Les dégâts causés par ces scélérats sont importants. Tous les blocs de rouleaux de câble ont disparu. Dans ce sens, s’il était déjà difficile de pallier les problèmes de maintenance des équipements afin de fournir l’électricité aux populations, cela est devenu quasiment impossible. Le matériel disponible a été utilisé pour raccorder à nouveau le réseau. Mais, déplore Trayé, dès que « nous remplaçons les câbles, les mêmes reviennent les sectionner et les emporter». Les efforts consentis pour juguler ce phénomène semblent voués à l’échec. La lutte s’annonce donc âpre.
Une difficile lutte contre ces bandits et le début d’un soulagement
La Cie a organisé, à Agboville justement, une rencontre avec les chefs de villages et de communautés pour les sensibiliser en vue d’associer la population à la lutte contre ce fléau qui devient, au jour le jour, une véritable gangrène dans la société. Les participants à cette rencontre ont dénoncé les nombreuses implications dans ces cas de vols. Certains soutiennent même que des agents indélicats de la Compagnie sont complices ou opèrent avec ces bandits. D’autres par contre portent un doigt accusateur sur les revendeurs de câbles, les forgerons, fabricants de marmites et sur les bijoutiers, qui utilisent le cuivre dans la fabrication de bracelets et de gourmettes. La population n’est pas exempte de tout soupçon, elle qui a recours à des personnes privées pour se faire raccorder parallèlement. Or, ceux qui travaillent en privé sur le réseau électrique sont ceux-là mêmes qui sectionnent les câbles la nuit. Au vu de l’ampleur de la situation, des mesures idoines s’imposent. Les responsables de la Cie, eux disent ne pas être concernés par ces accusations.
Les accusés se défendent
Brahim K., fabricant de marmites au grand marché d’Agboville, s’est voulu très clair : « Nous n’utilisons pas les câbles de courant dans notre travail. Avant, nous les utilisions, mais on s’est rendu compte que les câbles de courant utilisés dans la fabrication de marmites ne durent pas. Ce sont plutôt les pistons, les cylindres et les gentes des voitures que nous utilisons. Ceux-là ont une durée de vie acceptable et c’est à Abobo PK 18, précisément à N’Dotré, que nous partons nous approvisionner». Dans des magasins de quincaillerie où nous nous sommes rendus, nous avons constaté qu’aucun d’entre les commerçants ne vend de matériels provenant du réseau électrique utilisé par la Cie. Les commanditaires de ces actes de vandalisme semblent donc introuvables.
Des malfrats arrêtés
La police a pris dans ces filets, le jeudi 12 janvier, cinq individus indélicats qui opèrent dans ce domaine. La police aux trousses de ces bandits, a réussi à mettre le grappin sur deux d’entre eux, à Agboville, au quartier "Ran". Ce sont Doffou Essoh Eric Florent, âgé de 40 ans, et Adou Amani Roger, 44 ans, tous deux des repris de justice. Trois autres individus, des receleurs, ont été "cueillis" à Gagnoa-Gare, à Abobo. Il s’agit de Ouattara Ladji Abib Dramane, 20 ans, Fofana Kongbé, 22 ans et Diomandé Brahima, 28 ans. Ils ont un seul point en commun : le vol et la vente illicite de câbles électriques servant pour l’éclairage public de la Cie. Cette grosse prise des éléments du capitaine Konan, l’officier en charge de l’affaire, a permis de récupérer plus 400 mètres de câbles sectionnés. Cette opération, selon l’officier, a été on ne peut plus difficile, car s’étant déroulée sans voiture ni armes appropriées. C’est d’ailleurs un des véhicules de la Cie mis à la disposition de la police qui a servi pour transférer les receleurs d’Abidjan à Agboville.
Grande perdante, la population
Ces actes perpétrés par ces bandits ne sont pas sans conséquence. C’est Kouassi Richard, le deuxième responsable technique de la Région, qui décrit les conséquences liées à ce genre de comportements. Il faut noter deux niveaux de conséquences : les conséquences sur la population et celles liées à la compagnie elle-même. Ces pratiques, dit le technicien, constituent une gêne pour la population qui est, par ce fait, sevrée d’électricité, de façon brutale, et souvent prolongée si les pièces emportées par les malfrats doivent être importées. Il faut donc craindre l’obscurité, qui entraîne, inéluctablement, l’insécurité: agressions physiques, viols et braquages de domiciles. A cela il faut ajouter les avaries des postes réseaux et les surcoûts d’entretien qui constituent un gros manque à gagner.
Un remède de choc s’impose
Face donc à cette situation drastique, il faut un remède de choc pour bouter ce mal pernicieux hors d’Agboville et des autres localités de la Côte d’Ivoire, au risque de créer un climat social délétère. Il est donc impérieux que les Forces de l’ordre soient dotées de moyens adéquats pour assurer la sécurité des citoyens. Outre les actions déjà menées par les responsables de la Cie, d’autres rencontres de proximité devraient être initiées auprès de la population pour l’amener à adhérer à la lutte contre ce phénomène qui prend des proportions inquiétantes dans la cité.
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Réalisé par Brou Paul (Correspondant régional)
Le constat est très amer… Et même révoltant, selon les responsables de la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie). Des vols et des destructions sont, chaque jour, enregistrés. En effet, selon les statistiques de la Cie, en 2011, plus de 350 mètres de câbles Prc (3.70), 19 lanternes Shp 250 w servant à l’éclairage public, 15 portées de câbles (soit 600 m), 36 parafoudres, 3000 mètres de câbles de terre, des coffrets et des disjoncteurs ont été, soit volés soit saccagés par des quidams, a constaté, amer et déçu, Kouassi Richard, adjoint au directeur technique régional de la Basse-Côte d’Anyama, le mercredi 28 décembre dernier, à la salle des réunions de la préfecture d’Agboville. Jusqu’à ce jour, selon les statistiques réalisées par M. Trayé, responsable technique de l’arrondissement d’Agboville, 26 cas de section de câbles lui ont été signalés, dont 17 déjà traités et 9 en cours de traitement. Tout cela équivaut, a-t-il dit, à près de 1200 mètres de câbles emportés. Et le phénomène s’étant aux bâtiments administratifs de la Cie.
Des édifices administratifs de la Cie visés
Les vandales s’enhardissent de plus en plus, allant jusqu’à s’attaquer aux édifices administratifs de la Cie. Le cas d’Agboville est édifiant. Tous les câbles et les lanternes ont été emportés au siège de la Cie. Rien n’a échappé à la furie des voleurs. Les dégâts causés par ces scélérats sont importants. Tous les blocs de rouleaux de câble ont disparu. Dans ce sens, s’il était déjà difficile de pallier les problèmes de maintenance des équipements afin de fournir l’électricité aux populations, cela est devenu quasiment impossible. Le matériel disponible a été utilisé pour raccorder à nouveau le réseau. Mais, déplore Trayé, dès que « nous remplaçons les câbles, les mêmes reviennent les sectionner et les emporter». Les efforts consentis pour juguler ce phénomène semblent voués à l’échec. La lutte s’annonce donc âpre.
Une difficile lutte contre ces bandits et le début d’un soulagement
La Cie a organisé, à Agboville justement, une rencontre avec les chefs de villages et de communautés pour les sensibiliser en vue d’associer la population à la lutte contre ce fléau qui devient, au jour le jour, une véritable gangrène dans la société. Les participants à cette rencontre ont dénoncé les nombreuses implications dans ces cas de vols. Certains soutiennent même que des agents indélicats de la Compagnie sont complices ou opèrent avec ces bandits. D’autres par contre portent un doigt accusateur sur les revendeurs de câbles, les forgerons, fabricants de marmites et sur les bijoutiers, qui utilisent le cuivre dans la fabrication de bracelets et de gourmettes. La population n’est pas exempte de tout soupçon, elle qui a recours à des personnes privées pour se faire raccorder parallèlement. Or, ceux qui travaillent en privé sur le réseau électrique sont ceux-là mêmes qui sectionnent les câbles la nuit. Au vu de l’ampleur de la situation, des mesures idoines s’imposent. Les responsables de la Cie, eux disent ne pas être concernés par ces accusations.
Les accusés se défendent
Brahim K., fabricant de marmites au grand marché d’Agboville, s’est voulu très clair : « Nous n’utilisons pas les câbles de courant dans notre travail. Avant, nous les utilisions, mais on s’est rendu compte que les câbles de courant utilisés dans la fabrication de marmites ne durent pas. Ce sont plutôt les pistons, les cylindres et les gentes des voitures que nous utilisons. Ceux-là ont une durée de vie acceptable et c’est à Abobo PK 18, précisément à N’Dotré, que nous partons nous approvisionner». Dans des magasins de quincaillerie où nous nous sommes rendus, nous avons constaté qu’aucun d’entre les commerçants ne vend de matériels provenant du réseau électrique utilisé par la Cie. Les commanditaires de ces actes de vandalisme semblent donc introuvables.
Des malfrats arrêtés
La police a pris dans ces filets, le jeudi 12 janvier, cinq individus indélicats qui opèrent dans ce domaine. La police aux trousses de ces bandits, a réussi à mettre le grappin sur deux d’entre eux, à Agboville, au quartier "Ran". Ce sont Doffou Essoh Eric Florent, âgé de 40 ans, et Adou Amani Roger, 44 ans, tous deux des repris de justice. Trois autres individus, des receleurs, ont été "cueillis" à Gagnoa-Gare, à Abobo. Il s’agit de Ouattara Ladji Abib Dramane, 20 ans, Fofana Kongbé, 22 ans et Diomandé Brahima, 28 ans. Ils ont un seul point en commun : le vol et la vente illicite de câbles électriques servant pour l’éclairage public de la Cie. Cette grosse prise des éléments du capitaine Konan, l’officier en charge de l’affaire, a permis de récupérer plus 400 mètres de câbles sectionnés. Cette opération, selon l’officier, a été on ne peut plus difficile, car s’étant déroulée sans voiture ni armes appropriées. C’est d’ailleurs un des véhicules de la Cie mis à la disposition de la police qui a servi pour transférer les receleurs d’Abidjan à Agboville.
Grande perdante, la population
Ces actes perpétrés par ces bandits ne sont pas sans conséquence. C’est Kouassi Richard, le deuxième responsable technique de la Région, qui décrit les conséquences liées à ce genre de comportements. Il faut noter deux niveaux de conséquences : les conséquences sur la population et celles liées à la compagnie elle-même. Ces pratiques, dit le technicien, constituent une gêne pour la population qui est, par ce fait, sevrée d’électricité, de façon brutale, et souvent prolongée si les pièces emportées par les malfrats doivent être importées. Il faut donc craindre l’obscurité, qui entraîne, inéluctablement, l’insécurité: agressions physiques, viols et braquages de domiciles. A cela il faut ajouter les avaries des postes réseaux et les surcoûts d’entretien qui constituent un gros manque à gagner.
Un remède de choc s’impose
Face donc à cette situation drastique, il faut un remède de choc pour bouter ce mal pernicieux hors d’Agboville et des autres localités de la Côte d’Ivoire, au risque de créer un climat social délétère. Il est donc impérieux que les Forces de l’ordre soient dotées de moyens adéquats pour assurer la sécurité des citoyens. Outre les actions déjà menées par les responsables de la Cie, d’autres rencontres de proximité devraient être initiées auprès de la population pour l’amener à adhérer à la lutte contre ce phénomène qui prend des proportions inquiétantes dans la cité.
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Réalisé par Brou Paul (Correspondant régional)