Galébré est chef-lieu de sous-préfecture dans le département de Gagnoa. Grande agglomération située sur l’axe Gagnoa-Soubré. Les éléments Frci qui s’y trouvaient, dans la mouvance de l’encasernement, suite aux injonctions du Président de la République, s’étaient retirés. Ils avaient même officiellement notifié leur départ au chef du village pour laisser toute la place à la gendarmerie nationale, en l’occurrence la brigade de Guibéroua dont dépend la sécurisation de la localité. Mais contre toute attente, alors que la chefferie tentait de reprendre les affaires du village en main, plusieurs éléments armés se réclamant des Forces républicaines de Côte d’Ivoire, reviennent dans le village, au grand dam des populations. Principalement les autochtones Bété. Selon les premières informations, ce retour inattendu des Frci est l’œuvre de certains allogènes qui voient dans le départ des militaires une sérieuse menace pour eux, craignant des représailles de la communauté Bété. Les noms qui reviennent souvent sont ‘’De Gaule’’, pseudonyme d’un commerçant d’origine nigérienne et l’infirmier du village, M. Bakayoko. Ce sont eux les instigateurs du retour des Frci. Et pourtant la cohésion a toujours régné dans ce gros village qui est la capitale du canton Dakua, un important carrefour commercial, un village aux potentialités économiques énormes, concentrant une population d’environ quinze mille âmes. Malheureusement, cette cohésion a été entamée depuis l’irruption des ‘’soldats’’ dans ce village, fin mars 2011. Mais passées l’émotion et la période trouble, la vie a repris. Les Frci régentaient la vie économique et sociale. Ils avaient pris le contrôle du marché avec la distribution des tickets qui rapportait 750 mille francs par mois avant l’arrivée des ‘’soldats’’. C’est encore eux qui contrôlaient les gares routières du village, réglaient les litiges fonciers, décidaient du sort des hors-la-loi. Une activité débordante qui leur procurait une manne consistante. C’est à tout cela que mettait fin la décision du Chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Et ils s’y étaient mis. Mais tentés par les gros intérêts laissés derrière eux et encouragés par De Gaule et l’infirmier Bakayoko. Selon les informations reçues du village, des éléments incontrôlés des Frci n’ont pas hésité à revenir. Vendredi 13 janvier dernier, des affrontements à la machette ont été évités de justesse sur la place du marché. C’est que, après le départ des Frci, la chefferie a engagé une équipe pour collecter les taxes sur le marché, le temps que le conseil général vienne prendre le relais comme par le passé. Les collecteurs engagés par les Frci y ont opposé une fin de non recevoir. Et depuis la tension persiste autour de la collecte des taxes sur le marché de Galébré.
S. Débailly
S. Débailly