Un groupe de jeunes avec à sa tête un certain ‘’commandant’’ Fongnon, ont protesté après qu’un individu qu’ils ne connaissent pas a pris la parole en leur nom à l’occasion de la cérémonie de lancement des auditions des victimes de la crise postélectorale à Treichville.
La présidente de la Commission nationale d’enquête (Cne) vient de lancer officiellement les auditions des victimes de la crise postélectorale. Au moment où elle quitte la salle en compagnie du maire de Treichville, un groupe de jeunes apostrophe un individu. Ils ne sont pas contents que ce dernier, Assoman Christian, ait dit merci aux autorités au nom des victimes. « D’où viens-tu ? Personne ne te connaît et tu viens parler en notre nom ? », se plaint celui qui paraît être leur chef. L’infortuné n’a d’autre choix que de se glisser sous son siège. « Ce n’est pas fini », lance le patron des ‘’agresseurs’’ qui se dirige avec ses hommes vers les officiels. A hadja Cissé Loma (c’est ainsi que la présidente de la Cne veut qu’on l’appelle parce que, dit-elle, la dimension religieuse l’amène à être attachée à la vérité) et à Albert François Amichia, ils se plaignent qu’une autre personne ait parlé en leur nom. Le maire de Treichville trouve les mots justes pour les calmer. « Personne ne parlera jamais en votre nom. Il a juste pris la parole pour dire merci au président de la République et à la présidente de la commission. Chaque victime se présentera elle-même devant les enquêteurs pour se faire entendre », rassure-t-il. Si les autres jeunes se calment, l’un d’eux ne décolère pas. « Quand on parle de victime à Treichville, c’est moi. Mon petit frère a été brûlé vif », continue-t-il de se plaindre alors que les officiels s’éloignent. Qui est cet individu ? La curiosité nous amène à l’approcher. « C’est moi le commandant Fongnon. J’étais à la tête du mouvement de résistance. C’est après que quelqu’un s’est baptisé ainsi à Koumassi », se présente-t-il. L’un de ses amis confirme : « c’est vrai. Nous étions tous derrière lui ». Bien que les autorités soient loin, ‘’le commandant’’ Fongnon fulmine toujours. « Nous ne pouvons pas nous battre et laisser une autre personne se présenter comme notre porte-parole. Il faut qu’on se respecte ». La colère de ces jeunes montre combien les victimes sont déterminées à faire connaître le martyre qu’elles ont vécu. En témoigne le grand murmure dans la salle lorsque le maire Albert François Amichia évoque les excès de la garde républicaine (G.r.) dans la commune. L’on a eu l’impression que ces hommes et ces femmes, âgés et jeunes qui ont pris d’assaut le lieu de la cérémonie ont vécu, l’instant de son évocation, la douleur des blessures infligées par la G.R. Mais on comprend également que les victimes ne veulent surtout pas que d’autres personnes se servent de leur drame comme un fonds de commerce. Si elles sont venues tôt au rendez-vous de la Cne, si elles sont restées malgré le retard de deux heures et demie accusé pour le début de la cérémonie, c’est qu’elles sont décidées à se faire entendre. A Abobo, à Koumassi, à Marcory, à Yopougon… c’est sûr que d’autres victimes vont se déchaîner. Ce qui présage d’auditions très, très électriques.
Bamba K. Inza
La présidente de la Commission nationale d’enquête (Cne) vient de lancer officiellement les auditions des victimes de la crise postélectorale. Au moment où elle quitte la salle en compagnie du maire de Treichville, un groupe de jeunes apostrophe un individu. Ils ne sont pas contents que ce dernier, Assoman Christian, ait dit merci aux autorités au nom des victimes. « D’où viens-tu ? Personne ne te connaît et tu viens parler en notre nom ? », se plaint celui qui paraît être leur chef. L’infortuné n’a d’autre choix que de se glisser sous son siège. « Ce n’est pas fini », lance le patron des ‘’agresseurs’’ qui se dirige avec ses hommes vers les officiels. A hadja Cissé Loma (c’est ainsi que la présidente de la Cne veut qu’on l’appelle parce que, dit-elle, la dimension religieuse l’amène à être attachée à la vérité) et à Albert François Amichia, ils se plaignent qu’une autre personne ait parlé en leur nom. Le maire de Treichville trouve les mots justes pour les calmer. « Personne ne parlera jamais en votre nom. Il a juste pris la parole pour dire merci au président de la République et à la présidente de la commission. Chaque victime se présentera elle-même devant les enquêteurs pour se faire entendre », rassure-t-il. Si les autres jeunes se calment, l’un d’eux ne décolère pas. « Quand on parle de victime à Treichville, c’est moi. Mon petit frère a été brûlé vif », continue-t-il de se plaindre alors que les officiels s’éloignent. Qui est cet individu ? La curiosité nous amène à l’approcher. « C’est moi le commandant Fongnon. J’étais à la tête du mouvement de résistance. C’est après que quelqu’un s’est baptisé ainsi à Koumassi », se présente-t-il. L’un de ses amis confirme : « c’est vrai. Nous étions tous derrière lui ». Bien que les autorités soient loin, ‘’le commandant’’ Fongnon fulmine toujours. « Nous ne pouvons pas nous battre et laisser une autre personne se présenter comme notre porte-parole. Il faut qu’on se respecte ». La colère de ces jeunes montre combien les victimes sont déterminées à faire connaître le martyre qu’elles ont vécu. En témoigne le grand murmure dans la salle lorsque le maire Albert François Amichia évoque les excès de la garde républicaine (G.r.) dans la commune. L’on a eu l’impression que ces hommes et ces femmes, âgés et jeunes qui ont pris d’assaut le lieu de la cérémonie ont vécu, l’instant de son évocation, la douleur des blessures infligées par la G.R. Mais on comprend également que les victimes ne veulent surtout pas que d’autres personnes se servent de leur drame comme un fonds de commerce. Si elles sont venues tôt au rendez-vous de la Cne, si elles sont restées malgré le retard de deux heures et demie accusé pour le début de la cérémonie, c’est qu’elles sont décidées à se faire entendre. A Abobo, à Koumassi, à Marcory, à Yopougon… c’est sûr que d’autres victimes vont se déchaîner. Ce qui présage d’auditions très, très électriques.
Bamba K. Inza