Plus de 5000 femmes de 24 associations d’Abobo, réunies au sein de l’Union pour le développement et la lutte contre la pauvreté à Abobo (UDPA), sont mécontentes. A l’occasion de la présentation de l’association à leur parrain, l’homme de Dieu Djago Gilbert, le samedi dernier à Abobo-Avocatier, elles ont déploré que la commune qui «a donné sa poitrine pour le respect du verdict des urnes, qui a donné maris, enfants et mères pour le salut et le triomphe de la démocratie», soit aujourd’hui marginalisée. «La reconstruction post-crise est en marche. Partout nous voyons de grands chantiers. Mais Abobo qui a été le temple de la lutte est curieusement oubliée et abandonnée. Chez nous, il n’y a pas d’eau. Il n’y a pas d’électricité. Là où il y en a, il ne se passe pas de jour sans qu’il n’y ait des coupures intempestives. Comment peut-on laisser dans la pauvreté, dans le noir et sans eau, nous qui nous nous sommes battues pour le pouvoir Ouattara ?», s’est interrogée la porte-parole Diallo Agathe. Selon la présidente Ouattara Madoni, la réponse à cette interrogation réside dans le choix des collaborateurs du Chef de l’Etat. A l’en croire, ceux qui sont dans l’entourage du Président de la République, parce que n’étant pas imprégnés de leurs difficultés, n’expriment pas leurs préoccupations et ne se contentent que de leurs propres promotions. «Nous sommes laissées pour compte parce que ceux qui nous représentent auprès du Président nous ont tourné le dos. C’est pourquoi nous souhaitons et prions Dieu pour que des hommes comme Papa Djago qui a vécu les mêmes persécutions que nous, soient parmi les nouveaux et prochains collaborateurs du Chef de l’Etat. Sinon le changement n’aura aucun impact sur nous. Attention à la reconstruction au mépris des persécutions et des sacrifices colossaux d’hier», a-t-elle interpellé. Pour sa part, le Suprême Papa Djago a appelé ses filleules à ne pas se laisser habiter par la déception. «Gardez la foi. Je suis convaincu que le président Alassane Ouattara vous recevra et agira dans le sens de la résolution de vos problèmes. Vous l’aviez dit tantôt, moi-même, pour avoir prédit l’élection d’Alassane Ouattara, j’ai été abusivement jeté à la Maca sans procès pendant des mois et l’une de mes filles est décédée pendant ma détention arbitraire. Les persécutions, nous les avons tous vécues. Mais, il ne faut, pour autant, pas perdre espoir. Prions Dieu pour qu’il assiste notre président afin de l’épargner de tous malheurs pour que les populations vivent mieux à travers l’application de son programme», a indiqué le guide religieux.
M Tié Traoré
M Tié Traoré