En visite hier sur les sites du chantier administratif, le ministre Mamadou Sanogo s’est dit exaspérer de voir que sur les 6000 ha du plan directeur administratif réservé à l’exécutif, aux institutions de la République et à la construction des logements de haut standing pour accueillir le transfert effectif de la capitale politique, plus de la moitié a été déclassée et vendu aux privés. Il a jugé ces déclassements et lotissements de «sauvage et anarchique.» «On ne peut pas faire de déclassement sans l’avis ni la signature du ministre de la Construction,» a-t-il lancé. Tout en précisant que l’objectif de la présence de tout le ministère à Yamoussoukro, consiste à visiter des chantiers en construction d’une part, et surtout vérifier le respect du plan directeur de la capitale politique d’autre part. Selon lui, le président Alassane Ouattara, lors de sa campagne a pris des engagements dont celui de s’installer à Yamoussoukro. D’où la nécessité de l’accélération des travaux. Pour le ministre, Yamoussoukro ne devrait pas vivre les mêmes difficultés qu’Abidjan, lesquelles sont liées au problème d’assainissement. Répondant aux questions de la presse, le ministre Sanogo n’a pas caché son sentiment. «Nos appréhensions depuis Abidjan sont avérées. Et nous allons prendre nos responsabilités.» Plus de 200 ha sur le site a été attribué illicitement à une structure privée (SCI) et pour le ministre, «il n’est pas question que l’Etat, propriétaire des lieux, négocie avec une structure privée qui s’apprêtait à faire établir le titre foncier. Sans compter des particuliers à qui des hectares ont été vendus. Ce serait une aberration pour l’Etat d’aller négocier avec des promoteurs privés sur son propre site, réservé aux ambassades et institutions de la République».
Jacquelin Mintoh
Jacquelin Mintoh
