L’atmosphère à la mairie de la commune d’Adjamé était très tendue hier. Le 4e adjoint au maire, Fané Abou, a tenté d’empêcher le fonctionnement de la mairie. Une bagarre rangée s’en est suivie.
L’atmosphère était très tendue hier à la mairie d’Adjamé lorsque nous arrivions sur les lieux à 8H. Les trois entrées hermétiquement condamnées. Tout accès à la cour est impossible. Quelques agents de la police municipale font des va-et-vient à l’intérieur. Visages presque troublés. Des agents de la mairie et autres usagers qui viennent pour des pièces administratives sont interdits d’accès. Ils sont tous perplexes. Les minutes s’égrènent, la foule devient compacte autour de la mairie. Des interrogations fusent de partout pour savoir l’origine de ce décor inhabituel. « Mais qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ? Le maire Youssouf est-il fâché contre ses conseillers ? » S’interrogent les curieux. La tension monte d’un cran. Les petits commerçants et les enfants sont sommés de quitter les lieux. Les véhicules qui arrivent dans le périmètre accélèrent. « Quoi encore ! On vient de sortir d’une crise. Qu’est-ce qui se passe encore ? », s’inquiètent quelques frileux qui gardent certainement un mauvais souvenir de la crise passée. Nous forçons le passage par une petite ouverture dans la clôture pour entrer dans la cour. Renseignement pris, il ressort qu’Abou Fané, le 4e adjoint au maire, est l’auteur du spectacle du jour. A 8H40, le commandant de la police municipale d’Adjamé, le lieutenant Diaby, arrive. Il intime l’ordre aux agents des forces de l’ordre présents de forcer les portes. Ce qui fut fait. C’est là que les choses vont empirer. Des échauffourées éclatent et des coups de poing fusent de partout. Abou Fané tente de se battre contre tous. Savané Assita, chef du service des collectes, qui tente de se frayer un passage, reçoit une paire de gifles d’une rare violence de la part du maire Abou Fané. Approchée, une source proche du maire explique les raisons de cette situation. A l’en croire, une réunion de la municipalité s’est tenue mercredi dans les locaux de la mairie à 14h. Les résolutions de cette réunion n’ont pas été du goût d’Abou Fané. Pour protester contre ces mesures, il a décidé de fermer la mairie. Selon notre interlocuteur, l’attitude de l’adjoint est une défiance à l’Etat parce qu’il empêche le fonctionnement d’une municipalité. Pire, Abou Fané a aussi tenté, ajoute notre source, de condamner le service financier sis derrière la mairie. « L’acte posé par Fané est très grave parce que le service financier est public. C’est la trésorerie municipale d’Adjamé qu’il vient de fermer. Malgré la plainte des agents de ce service, il ne l’a pas épargné. Or, ce service n’est pas concerné en réalité », a déploré notre interlocuteur. Informé par téléphone, le maire Youssouf Sylla rejoint immédiatement ses bureaux. Accompagné de quelques gardes. Interrogé pour nous donner des explications, le premier magistrat d’Adjamé donne une réponse laconique : « Il n’y a rien, je suis au travail. » Nous insistons pour lui arracher quelques mots. Mais rien n’y fit. Quelques minutes plus tard, le commissaire du 3e arrondissement d’Adjamé, Bakayoko Brahima, arrive au bureau du maire pour un entretien. Pendant que nous quittions les lieux, le calme était revenu. Abou Fané, encore sous le coup de son action d’éclat, n’a pas accepté de nous parler.
Sylvain Beugré.
L’atmosphère était très tendue hier à la mairie d’Adjamé lorsque nous arrivions sur les lieux à 8H. Les trois entrées hermétiquement condamnées. Tout accès à la cour est impossible. Quelques agents de la police municipale font des va-et-vient à l’intérieur. Visages presque troublés. Des agents de la mairie et autres usagers qui viennent pour des pièces administratives sont interdits d’accès. Ils sont tous perplexes. Les minutes s’égrènent, la foule devient compacte autour de la mairie. Des interrogations fusent de partout pour savoir l’origine de ce décor inhabituel. « Mais qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ? Le maire Youssouf est-il fâché contre ses conseillers ? » S’interrogent les curieux. La tension monte d’un cran. Les petits commerçants et les enfants sont sommés de quitter les lieux. Les véhicules qui arrivent dans le périmètre accélèrent. « Quoi encore ! On vient de sortir d’une crise. Qu’est-ce qui se passe encore ? », s’inquiètent quelques frileux qui gardent certainement un mauvais souvenir de la crise passée. Nous forçons le passage par une petite ouverture dans la clôture pour entrer dans la cour. Renseignement pris, il ressort qu’Abou Fané, le 4e adjoint au maire, est l’auteur du spectacle du jour. A 8H40, le commandant de la police municipale d’Adjamé, le lieutenant Diaby, arrive. Il intime l’ordre aux agents des forces de l’ordre présents de forcer les portes. Ce qui fut fait. C’est là que les choses vont empirer. Des échauffourées éclatent et des coups de poing fusent de partout. Abou Fané tente de se battre contre tous. Savané Assita, chef du service des collectes, qui tente de se frayer un passage, reçoit une paire de gifles d’une rare violence de la part du maire Abou Fané. Approchée, une source proche du maire explique les raisons de cette situation. A l’en croire, une réunion de la municipalité s’est tenue mercredi dans les locaux de la mairie à 14h. Les résolutions de cette réunion n’ont pas été du goût d’Abou Fané. Pour protester contre ces mesures, il a décidé de fermer la mairie. Selon notre interlocuteur, l’attitude de l’adjoint est une défiance à l’Etat parce qu’il empêche le fonctionnement d’une municipalité. Pire, Abou Fané a aussi tenté, ajoute notre source, de condamner le service financier sis derrière la mairie. « L’acte posé par Fané est très grave parce que le service financier est public. C’est la trésorerie municipale d’Adjamé qu’il vient de fermer. Malgré la plainte des agents de ce service, il ne l’a pas épargné. Or, ce service n’est pas concerné en réalité », a déploré notre interlocuteur. Informé par téléphone, le maire Youssouf Sylla rejoint immédiatement ses bureaux. Accompagné de quelques gardes. Interrogé pour nous donner des explications, le premier magistrat d’Adjamé donne une réponse laconique : « Il n’y a rien, je suis au travail. » Nous insistons pour lui arracher quelques mots. Mais rien n’y fit. Quelques minutes plus tard, le commissaire du 3e arrondissement d’Adjamé, Bakayoko Brahima, arrive au bureau du maire pour un entretien. Pendant que nous quittions les lieux, le calme était revenu. Abou Fané, encore sous le coup de son action d’éclat, n’a pas accepté de nous parler.
Sylvain Beugré.