10 ans de crise, des milliers de morts, de réfugiés, mais curieusement, qui n’ont pas apporté la sagesse politique, l’amour du prochain. Après 50 ans d’indépendance, 19 ans après la mort de Félix Houphouët-Boigny, la Côte d’Ivoire se comporte comme un pays ‘’adolescent’’. Les hommes politiques font ce que bon leur semble, parfois avec grande agressivité. Aujourd’hui, les actes sont là. Depuis le 11 avril 2011, la Côte d’Ivoire n’a ni parlement, ni partis politiques d’opposition pour donner une véritable orientation à l’avenir économique, administratif et judiciaire. J’ai décidé de prendre ce vide juridique et politique de la Côte d’Ivoire au sérieux avec le devoir de dire la vérité. Un pays sans parlement, sans partis politiques d’opposition où le chef de l’Etat décide tout, tout seul, n’est qu’un ‘’petit Etat’’ qui fait ce que les autres pays n’ont plus envie de faire. Qu’on nous lise sérieusement. Parce que notre métier, c’est le devoir d’informer et le droit à l’observation critique. Je dénonce le vide politique actuel de la Côte d’Ivoire, une situation véritablement étrange : pas de parlement, pas de partis politiques d’opposition. Dans cette situation confuse, tout le monde est ‘’surveillé’’ comme du lait sur le feu. En tout cas, je voudrais revoir le schéma de la démocratie de l’Etat ivoirien sous le règne de Laurent Koudou Gbagbo avec l’incarnation d’une forte démocratie : un parlement avec des débats, des manifestations syndicales. Un modèle d’énergie démocratique avec le syndicat de la santé et celui des enseignants. Il faut être honnête. En opposition au pouvoir de Laurent Koudou Gbagbo, le Rdr, le Pdci, le Mfa ou le G7 ont eu le mérite de manifester et fleurir abondamment la démocratie ivoirienne. Je me rappelle des sentiments ‘’démocratiques’’ et du ‘’temps’’ que Laurent Koudou Gbagbo accordait aux cadres des partis politiques d’opposition qui ‘’refusaient’’ d’entrer au gouvernement. Dans l’opinion publique nationale, c’était ‘’désastreux’’, mais, c’était tout à fait démocratique. Aujourd’hui, et à l’heure où nous mettons sous presse, la démocratie s’éloigne avec l’oubli de manifestations démocratiques de ceux qui étaient hier opposants politiques et qui sont au pouvoir aujourd’hui. La Côte d’Ivoire sans parlement, sans partis politiques d’opposition ressemble à un ‘’petit Etat’’, moins impressionnant, dans l’esprit d’un simple Ivoirien, il y a 50 ans d’indépendance. Ceux qui ont vu, de 1960 à 1993, Félix Houphouët-Boigny construire la Côte d’Ivoire ont en mémoire les principes modèles d’un ‘’Etat vrai’’. L’Assemblée nationale, le Conseil économique et social et plus tard les partis politiques d’opposition : le Fpi, le Pit, l’Usd, le Parti communiste, les Ecologistes, le Parti républicain de Gbaï Tagro. La Côte d’Ivoire était dans une situation politique, juridique… équilibrée et réaliste. Tout n’était peut-être pas parfait, mais aujourd’hui, la Côte d’Ivoire s’éloigne de ce modèle démocratique. J’ai du mal à identifier dans le paysage politique actuel de la Côte d’ Ivoire, des hommes décisifs, capables de discerner les difficultés économiques de la Côte d’Ivoire. Il manque à la Côte d’Ivoire actuelle des hommes capables d’approfondir les avantages de l’histoire politique et culturelle de leur pays. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire se comporte comme un pays adolescent pas mature et adulte. Et, aucun homme politique ne peut expliquer de quel modèle économique Félix Houphouët-Boigny s’est inspiré pour concevoir l’avenir de la Côte d’Ivoire. Cessez de montrer au reste du monde que la Côte d’Ivoire est un ‘’petit Etat’’. Parce que, un pays sans partis politiques d’opposition est une catastrophe démocratique. Et un pays sans parlement est une bavure pour l’image internationale de la Côte d’Ivoire.
Par Ben Ismaël
Par Ben Ismaël