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Politique Publié le lundi 23 janvier 2012 | Nord-Sud

Le Fpi n’a pas changé

C’est vraiment triste ! Après la rébellion armée de 2002 et la grave crise postélectorale, les comportements qui ont précipité la Côte d’Ivoire dans l’abîme résistent. Le Front populaire ivoirien (Fpi) dont la politique a contribué, pendant une décennie, à fragiliser la cohésion sociale, semble n’avoir pas tiré de leçons de ces pages sombres de l’histoire ivoirienne. Même si l’adage dit que « le chien ne change jamais sa manière de s’asseoir », on aurait aimé que le Fpi ait changé. Hélas ! Une fois encore, après Koumassi, Port-Bouët et Bonoua, ce parti a manqué l’occasion de prouver qu’il est une formation politique responsable ; donnant ainsi raison à ceux qui l’ont toujours accusé de ne prospérer que dans le désordre et la violence. Sinon comment comprendre qu’au meeting de samedi dernier, ses militants aient repris à leur compte des propos qui ont mis le feu au pays ? Parler de « mossi », de « président photocopie », etc… n’est certainement pas responsable de la part des frontistes. Surtout dans un contexte où les blessures sont encore ouvertes. Non loin de la place Ficgayo, il y a le sous-quartier Wassakara. Là, les militants du Rassemblement des républicains (Rdr) ont souffert le martyre. Ils ont payé de leur vie lors de la crise postélectorale. Des lieux de culte ont été incendiés. Il y a à peine neuf mois que les choses ont commencé à rentrer dans l’ordre. Exalter des causeries de salon de ce genre sur la place d’un meeting est foncièrement irresponsable. Car, les militants du Rdr- sous réserve qu’ils sont à la base de ces troubles- n’ont pas encore digéré ce qu’ils ont subi. Ils en ont encore gros sur le cœur. Au lieu de les narguer de la sorte, le Fpi  gagnerait plutôt à développer sa vision politique pour la Côte d’Ivoire. Il doit faire sa part de sacrifices si tant est qu’il ne veut pas que le pays vive à nouveau ce qu’il a connu. Le gouvernement a joué sa partition en créant les conditions de sécurisation de la manifestation. La police et la gendarmerie nationales et les forces onusiennes étaient présentes. Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) n’y étaient pas conformément au souhait des organisateurs. Pourquoi le Fpi n’a-t-il pas simplement passé son message de mobilisation à ses militants au lieu de provoquer les autres militants ? Par calcul politicien afin que le pouvoir soit taxé d’antidémocratique ? Bien cynique stratégie !

Bamba K. Inza
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