Les commerçants du marché Mô Faitai de Yamoussoukro sont inconsolables. Samedi nuit, le feu a encore fait d’importants dégâts sur leurs installations.
Des jeunes fous de rage en train de huer les sapeurs-pompiers militaires qui leur semblent passifs malgré les efforts fournis par les soldats du feu avec leurs moyens dérisoires. Une femme qui pleure, désemparée, face à la perte de ses marchandises. Des commerçants aidés d’autres jeunes, transportant ce qui pouvait être sauvé : cages remplis de poulets, balles de friperies, cartons de produits cosmétiques, pièces détachées de motos et vélos. Les policiers et les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) noyés dans cette fourmilière tentant tant bien que mal de canaliser ce beau cafouillage duquel sourdent par intermittences des cris de désespoir et des appels à Dieu. Et le feu de plus en plus fort qui consume avidement les magasins en bois. Avec de temps en temps, des explosions et des geysers de flammes. C’est le triste tableau que présente le marché Mô Faitai de Yamoussoukro cette nuit de samedi à notre arrivée vers 22h.
D’importants dégâts matériels
Trente minutes après, les pompiers de l’aéroport international de Yamoussoukro arrivent en renfort, suivis de ceux de l’Onuci (contingent bangladeshi). Avec ces derniers nettement mieux équipés, il a fallu tout au plus 40 minutes pour venir à bout du sinistre. «Le feu a débuté peu après 21h lorsque je rentrais à la maison. J’ai dû rebrousser chemin pour venir constater que l’incendie a débuté dans un magasin non loin du carrefour», affirme un tailleur, témoin oculaire du début de l’incendie. Il désigne vaguement le coin droit du marché lorsqu’on fait dos au centre Mô Faitai. Aussitôt, de partout, les populations ont convergé vers le marché, qui, pour aider, qui, en simples badauds et aussi pour voler. D’où le drame de ce libraire qui se plaint d’avoir tout perdu alors que les flammes n’ont pas touché son magasin. Tristesse et désolation, ce dimanche matin, où femmes, hommes et enfants fourmillent entre les ruines de bois fumants et de tôles calcinées encore chaudes d’un marché recouvert d’une exhalaison âcre. «On n’a rien pu sauver du magasin de mon épouse qui, avec une dizaine d’autres femmes, y gardait ses marchandises (pagnes et produits cosmétiques, ndlr)», explique un vieux Yorouba presque en larmes. A côté, des femmes sortent d’une boutique des lots de pagnes consumés qu’elles entassent auprès de leur voisin. Un vendeur de céréales (mil, sorgho, maïs) et d’oignons qui regarde, hagard, ce qui reste de son commerce. Tout, de ce côté est consumé : boucherie, ateliers de tailleur, magasins de pagnes et de produits cosmétiques, de pièces détachées de motos et de vélos et plusieurs étals de vente de condiments sans compter les cages des vendeurs de poulets. « Le drame aurait pu être plus grand si des jeunes n’avaient pas enlevé les tables et fait tomber les kiosques en bois. Ce vide a servi de pare-feu et sauvé une moitié du marché », fait remarquer M. K., opérateur économique. Pour qui «cet incendie arrive en plein conflit entre la Coopérative de commercialisation de vivriers de Yamoussoukro (Ccvya), propriétaire dudit marché et les commerçants» de l’endroit consumé. Les premiers voulaient déguerpir les seconds pour y construire des magasins en dur. De là, à accuser la Ccvya d’être à l’origine du sinistre, il n’y a qu’un pas qu’il n’a pas osé franchir directement. La désolation au bureau de la Ccvya est palpable. Mme N’Goran Akissi Renée, présidente de l’organisation est inconsolable : «c’est ici qu’on mange, c’est ici qu’on fait tout», dit-elle, presque en pleurs. Elle a appris le sinistre dans la nuit au sortir de l’église. Aussitôt, elle s’est rendue sur les lieux et a assisté, impuissante, au drame. «Impossible de chiffrer les pertes. Depuis 24 ans que nous sommes ici, c’est le plus grand incendie qu’on a subi. Le dernier, c’était il y a 5 ou 6 ans. Mais cette fois-ci, c’est vraiment plus grave», ajoute-t-elle, abattue. Dès l’annonce du sinistre, le préfet de région qui était à une cérémonie, s’est dépêché immédiatement sur les lieux. Et il devrait y revenir, selon certaines sources, avec les autorités locales et le président de la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (Fenacci) pour visiter les lieux du sinistre. En attendant les causes réelles de cet autre incendie, plusieurs voies peuvent être explorées : « branchements anarchiques de fils de courant électrique, oubli d’un fer à repasser à charbon ou tout simplement un fumeur imprudent », explique un policier.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro
Des jeunes fous de rage en train de huer les sapeurs-pompiers militaires qui leur semblent passifs malgré les efforts fournis par les soldats du feu avec leurs moyens dérisoires. Une femme qui pleure, désemparée, face à la perte de ses marchandises. Des commerçants aidés d’autres jeunes, transportant ce qui pouvait être sauvé : cages remplis de poulets, balles de friperies, cartons de produits cosmétiques, pièces détachées de motos et vélos. Les policiers et les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) noyés dans cette fourmilière tentant tant bien que mal de canaliser ce beau cafouillage duquel sourdent par intermittences des cris de désespoir et des appels à Dieu. Et le feu de plus en plus fort qui consume avidement les magasins en bois. Avec de temps en temps, des explosions et des geysers de flammes. C’est le triste tableau que présente le marché Mô Faitai de Yamoussoukro cette nuit de samedi à notre arrivée vers 22h.
D’importants dégâts matériels
Trente minutes après, les pompiers de l’aéroport international de Yamoussoukro arrivent en renfort, suivis de ceux de l’Onuci (contingent bangladeshi). Avec ces derniers nettement mieux équipés, il a fallu tout au plus 40 minutes pour venir à bout du sinistre. «Le feu a débuté peu après 21h lorsque je rentrais à la maison. J’ai dû rebrousser chemin pour venir constater que l’incendie a débuté dans un magasin non loin du carrefour», affirme un tailleur, témoin oculaire du début de l’incendie. Il désigne vaguement le coin droit du marché lorsqu’on fait dos au centre Mô Faitai. Aussitôt, de partout, les populations ont convergé vers le marché, qui, pour aider, qui, en simples badauds et aussi pour voler. D’où le drame de ce libraire qui se plaint d’avoir tout perdu alors que les flammes n’ont pas touché son magasin. Tristesse et désolation, ce dimanche matin, où femmes, hommes et enfants fourmillent entre les ruines de bois fumants et de tôles calcinées encore chaudes d’un marché recouvert d’une exhalaison âcre. «On n’a rien pu sauver du magasin de mon épouse qui, avec une dizaine d’autres femmes, y gardait ses marchandises (pagnes et produits cosmétiques, ndlr)», explique un vieux Yorouba presque en larmes. A côté, des femmes sortent d’une boutique des lots de pagnes consumés qu’elles entassent auprès de leur voisin. Un vendeur de céréales (mil, sorgho, maïs) et d’oignons qui regarde, hagard, ce qui reste de son commerce. Tout, de ce côté est consumé : boucherie, ateliers de tailleur, magasins de pagnes et de produits cosmétiques, de pièces détachées de motos et de vélos et plusieurs étals de vente de condiments sans compter les cages des vendeurs de poulets. « Le drame aurait pu être plus grand si des jeunes n’avaient pas enlevé les tables et fait tomber les kiosques en bois. Ce vide a servi de pare-feu et sauvé une moitié du marché », fait remarquer M. K., opérateur économique. Pour qui «cet incendie arrive en plein conflit entre la Coopérative de commercialisation de vivriers de Yamoussoukro (Ccvya), propriétaire dudit marché et les commerçants» de l’endroit consumé. Les premiers voulaient déguerpir les seconds pour y construire des magasins en dur. De là, à accuser la Ccvya d’être à l’origine du sinistre, il n’y a qu’un pas qu’il n’a pas osé franchir directement. La désolation au bureau de la Ccvya est palpable. Mme N’Goran Akissi Renée, présidente de l’organisation est inconsolable : «c’est ici qu’on mange, c’est ici qu’on fait tout», dit-elle, presque en pleurs. Elle a appris le sinistre dans la nuit au sortir de l’église. Aussitôt, elle s’est rendue sur les lieux et a assisté, impuissante, au drame. «Impossible de chiffrer les pertes. Depuis 24 ans que nous sommes ici, c’est le plus grand incendie qu’on a subi. Le dernier, c’était il y a 5 ou 6 ans. Mais cette fois-ci, c’est vraiment plus grave», ajoute-t-elle, abattue. Dès l’annonce du sinistre, le préfet de région qui était à une cérémonie, s’est dépêché immédiatement sur les lieux. Et il devrait y revenir, selon certaines sources, avec les autorités locales et le président de la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (Fenacci) pour visiter les lieux du sinistre. En attendant les causes réelles de cet autre incendie, plusieurs voies peuvent être explorées : « branchements anarchiques de fils de courant électrique, oubli d’un fer à repasser à charbon ou tout simplement un fumeur imprudent », explique un policier.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro