Pour les Etats-Unis, pas question d`une quelconque libération de l`ancien chef de l`Etat, Laurent Gbagbo, avant de l`avoir jugé. Barack Obama est, en effet, pour une comparution de l`ex-homme fort d`Abidjan devant la Cour pénale internationale(Cpi). C`est en tout cas ce qu`a clairement soutenu hier sur Rfi le sous-secrétaire d`Etat américain aux affaires africaines, chargé en particulier de l`Afrique de l`Ouest, William Fitzgerald. Invité à commenter la récente tournée de la Secrétaire d`Etat américaine, Hillary Clinton, en Afrique, il s`est prononcé notamment sur la situation en Côte d`Ivoire plus de sept mois après les violences post-électorales. Il a été invité plus précisément à commenter le transfèrement de l`ancien chef de l`Etat, Laurent Gbagbo, à la Haye au Pays-Bas, siège de la Cour pénale internationale(Cpi). A la question de savoir s`il faut le libérer ou le juger, William Fitzgerald s`est voulu sans équivoque : « Il doit être jugé. Il a fait de bonnes choses, mais il a aussi fait des mauvaises choses. Il faut qu`il soit jugé pour qu`il s`explique sur ce qui s`est passé ». Barack Obama tient donc à la comparution de Gbagbo devant la Cpi. Cette déclaration du gouvernement américain n`est guère surprenante, pour qui connaît la position affichée par les Etats-Unis au plus fort de la crise post-électorale. En effet, déjà vers la fin du mois de décembre 2010, le même William Fitzgerald, interviewé par Rfi, déclarait à propos du contentieux électoral opposant Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara : « Le point primordial pour le président, pour nous aux Etats-Unis, c’est la démocratie. Les Ivoiriens ont voté. Les résultats étaient clairs. M. Ouattara… Président Ouattara a gagné l’élection, et la personne qui a perdu doit quitter le pouvoir ». A l`époque, il se disait convaincu que l`ancien chef de l`Etat avait perdu la présidentielle. « M. Ouattara a gagné avec 54 %, c`est-à-dire que c’est sans confusion aucune que M. Gbagbo a perdu », avait martelé William Fitzgerald. Répondant à la question de savoir si dans un mois, Laurent Gbagbo serait encore au palais présidentiel, il a lâché : « Non, absolument ». N`écartant pas au passage, un recours à la force pour l`en déloger. « Je vous dis que toutes les mesures sont sur la table en ce moment », avait-il en effet répondu au confrère qui voulait savoir si le recours à la force allait être envisagé. Pas étonnant donc que le même Fitzgerald soutienne aujourd`hui que Laurent Gbagbo doit être jugé par la Cpi.
Assane NIADA
Assane NIADA