Alassane Ouattara 1er (son premier mandat) séjournera du 25 au 27 janvier à Paris. Il profitera pour faire ses vœux de nouvel an à son homolgue français en compagnie de son épouse Dominique. Quelle joie pour le peuple ivoirien. Bon, ce n’est pas la première invitation de Sarkozy adressée au présiddent ivoirien. Déjà en mai 2011, il l’avait convié au G8 de Deauville avec d’autres dirigeants africains (Guinée et Niger), parce qu’il incarne « l’espoir démocratique » en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens ne peuvent que s’en réjouir. Ils ne veulent que ça. Donc, le chef de l’Etat ivoirien, part dès mercredi (demain) en France pour renforcer les liens de coopération entre les deux Etats et pour nous revenir trois jours plus tard. «L’Afrique, un continent où les progrès de la démocratie sont incontestables», a réaffirmé vendredi dernier Nicolas Sarkozy dans ses voeux au corps diplomatique. C’est dans cet esprit que le chef de l’Etat Alassane Ouattara effectue donc une visite qui, «montre l’attachement de la France à la démocratie en Afrique", rassure Paris» (« Afp » (23/1). «Paris veut voir en Abidjan le visage de la démocratisation de l’Afrique. La France, qui reçoit le président ivoirien Alassane Ouattara avec faste cette semaine, veut voir se concrétiser les promesses d’une démocratisation de l’Afrique au nom de laquelle elle a engagé les armes à Abidjan au risque de nourrir un vieux procès en ingérence», analyse l’Agence France Presse, (23/1), qui reste un portail communicationnel sur vision de l’Elysée. Et pour être plus précis sur les contours de la visite du président ivoirien au pays de Nicolas Sarkozy, elle cite une source diplomatique : «Le principe qui domine aujourd’hui est le soutien à des processus démocratiques, pas à des hommes», assure sa source diplomatique à Paris. Mais pourquoi donc selon l’Elysée, il serait temps que la page d’une décennie de crise soit tournée ? Pour que celle réincarnant Abidjan, vitrine française en Afrique de l’Ouest s’ouvre à nouveau afin de remaintenir le niveau du partenaire symbolique dans la bonne relation bilatérale ? Et que dit Abidjan ? On applaudit quand même! D’autant que la Reforme de l’Etat et de la sécurité sont, aujourd’hui l’affaire de la France. Un nouveau conseiller français en la personne de Thierry Le Roy membre du Conseil d’Etat en France, a rejoint le palais du Plateau pour prendre en charge la réforme de l’Etat ivoirien. Thierry Le Roy rejoint ainsi le général Claude Réglat. Arrivé avant lui et travaillant déjà sur la réforme sécuritaire ivoirienne. Sarkozy travaille donc depuis Paris, pour le bonheur des Ivoiriens. Bravo et on dit merci à qui ? En 2007, alors candidat à la présidentielle française, Sarkozy promettait une vraie rupture dans les relations franco-africaines, dénommées « franceafrique ». Il les voulait transparentes et rénovées. Un an plus tard, en 2008, le président élu qu’il est devenu affirmait que Paris n’avait pas vocation à rester "le gendarme de l’Afrique", avec la révision de tous les accords de défense avec ses anciennes colonies francophones, au risque de froisser les vieux alliés, déclaration faite depuis l’Afrique du Sud. 2011, coup de sort ou poker, l’armée française engagée aux côtés des casques bleu des nations «à la demande de l’ONU», pour dit-on restaurer la démocratie en Côte d’Ivoire, son giron grâce aux coups de canons devant le refus de Gbagbo aujourd’hui à La Haye de céder «son fauteuil», à Ouattara. Mais est-ce vrai ce que pense Antoine Glaser, spécialiste des relations franco-africaines ? «La crise ivoirienne a fait régresser la France dans sa volonté de sortir de son pré-carré». C’est justement pour cela que Ouattara se déplace avec une délégation d’environ 60 personnes pour sa visite officielle. Autant dire que le dîner du 26 janvier 2012 à l’Elysée aura des odeurs d’affaires rentables. Pour les deux parties?
HERVE MAKRE
HERVE MAKRE