Les auditions de la Commission Nationale d’Enquête (CNE) relatives aux enquêtes sur les crimes post-électoraux ont bel et bien débuté. Lundi, la présidente de la structure, la magistrate Matto Loma Cissé a entrepris une visite sur quelques sites à Treichville et à Attécoubé, pour se rendre compte de l’avancée de l’opération. A la mairie de Treichville, ce sont une dizaine de personnes que la délégation a trouvées sur place. Mais un agent chargé de l’audition, nous a informés que le site enregistre en moyenne 20 à 25 personnes chaque jour, depuis le début de l’opération. Selon le maire, Amichia François, la mairie avait déjà procédé au recensement des victimes de la crise post-électorale à Treichville. Ce qui facilitera la tâche à la CNE. Dans la commune d’Attécoubé, Mme Matto Loma Cissé a également visité le site du Centre socioculturel Félix Houphouët-Boigny d’Abobodoumé où une vingtaine de personnes attendaient d’être auditionnées. A Locodjro, la magistrate a fait une escale au quartier Lacman où plusieurs maisons avaient été incendiées pendant la crise post-électorale. Quelques familles sont logées dans un espace situé en face des lieux détruits. Selon Traoré Daouda, porte-parole des victimes, cet endroit sert de dortoir à «une centaine de familles.» En attendant la fin de l’opération, la magistrate a demandé que des équipes viennent à la rencontre de ces personnes en vue de les entendre. Quelques heures avant, la présidente de la CNE a procédé au lancement de l’opération dans les communes d’Abobo et de Cocody. «Cette opération a été initiée pour entendre les victimes. Tous ceux qui ont vécu réellement les violences pendant la crise post-électorale. Il s’agit d’un devoir de vérité pour pouvoir prendre des décisions. Nous devons tirer la sonnette d’alarme afin que nous ne vivions plus ce que nous avons vécu. Il faut que les Ivoiriens retrouvent leur sérénité, si nous pouvons panser nos plaies, nous pourrons donc nous réconcilier» a-t-elle indiqué. En outre, la juge Matto Loma Cissé a précisé qu’il ne s’agit pas d’une enquête judiciaire, mais juste pour savoir la vérité. «En ma qualité de magistrate, je saurai dissocier les faits. Les crimes de sang seront punis par la justice mais il faut que la vérité soit sue, et non des vérités partielles» a déclaré Mme Cissé. Signalons que cette enquête ne concerne que les exactions commises entre le 31 octobre et le 28 novembre 2010. A partir du 1er février, l’intérieur du pays accueillera les séances d’audition.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé