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Société Publié le mercredi 25 janvier 2012 | Nord-Sud

Commission nationale d’enquête - Dans le secret des audiences

Déployée dans sept communes du district d’Abidjan où elle est censée occuper soixante deux sites, la Commission nationale d’enquête sur les atteintes aux droits de l’Homme (Cne) procède à l’audition des victimes de guerre. Les travaux ont été lancés à partir de Treichville, mercredi dernier. Ils semblent atteindre la vitesse de croisière. Car, hier, l’arrivée à Locodjoro Lacman (Attécoubé) d’une délégation de trois enquêteurs de la Cne a suscité un réel engouement chez les riverains de ce quartier précaire. Qu’est-ce qui peut bien motiver la mobilisation autour de ces séances d’écoute ? De sources proches des travaux, les populations quoique pas suffisamment informées, semblaient attendre une telle occasion. Si bien que l’effectivité des audiences a déclenché la ruée. Les interviews sont strictement confidentielles. D’où l’isolement dans lequel elles se déroulent. Soit dans des bureaux ou dans un endroit discret, où deux ou trois spécialistes entendent une victime. Celle-ci est autorisée à se faire accompagner d’un témoin et d’un interprète si elle est analphabète. Un psychologue et un psychiatre sont aussi associés à l’aparté. Ils sont censés intervenir en cas de reflux de l’émotion chez l’interviewé. Il est d’emblée interrogé sur la violation présumée. Les circonstances, le lieu, l’heure, la date et le cadre de la violation sont ensuite requis, avec précision.

Les questions-clés…
Entre autres points au menu des questions d’ordre général, figure l’expression de la menace. Est-ce des propos proférés, une attaque physique, une séquestration… ? Autant d’éléments que la personne auditionnée est invitée à relater. Toutefois, certains faits étant lointains, les enquêteurs n’insisteraient pas sur d’amples détails. Ils sont beaucoup intéressés à la source des faits portés à leur connaissance et à se rassurer de leur véracité. Ainsi, le témoin est appelé à donner sa caution morale à celui qu’il assiste et appuie les déclarations de ce dernier. Les témoins varient d’un individu à un autre. Ce sont les chefs traditionnels, chefs religieux ou des responsables d’organisations non-gouvernementales. Il n’est pas exclu que des témoins jurent simplement de dire la vérité, lorsqu’ils n’ont pas de témoin ou s’ils n’ont informé personne de leur infortune. Il s’en trouve qui jurent au « nom de Dieu », sur la Bible ou sur le Coran, selon leur croyance. Souvent, disent nos sources, certains font carrément appel à un homme de Dieu. La phase de l’identification de l’agresseur est tout aussi importante. Les enquêteurs demandent à leurs interlocuteurs l’identité de celui ou ceux qui l’ont menacé. Est-ce un (ou des) homme(s) en uniforme ? Si, oui, quel type d’uniforme portaient-ils? Est-ce des militaires réguliers ou des miliciens ? Portaient-ils des costumes traditionnels, des gris-gris, des vêtements atypiques ? Quelle langue parlaient-ils, le français ou l’anglais ? S’exprimaient-ils en langue locale ? Voilà autant de pistes dont la connaissance permet aux spécialistes d’avoir une idée sur l’origine d’un assaut subi par un ou un groupe d’individus. Il y a plus important, c’est de savoir si cet assaut a été mené par plusieurs personnes armées. Dans ce cas, quel type d’armes avaient-elles ? A bord de quels types de véhicules circulaient-elles ? Ou par quel moyen de locomotion ont-elles quitté les lieux ?
Bidi Ignace
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