11 avril 2011-11 avril 2012. Voilà bientôt un an que la grave crise postélectorale qu’a connue la Côte d’Ivoire, s’est achevée. Et pourtant, des corps de gendarmes et de policiers croupissent toujours dans des morgues du district d’Abidjan. Selon des informations dignes de foi, ces dépouilles attendent encore d’être récupérées par les familles. Faut-il le rappeler, la semaine dernière, le gouvernement a ordonné la remise des dépouilles de victimes de la crise postélectorale leurs familles. Certains corps avaient fait l’objet d’autopsie, dans le cadre des enquêtes consécutives aux crimes commis entre le 28 novembre 2010 et le 11 avril 2011. Toutefois, certains parents n’ont pas attendu cette autorisation du gouvernement pour retirer le corps de leurs proches afin de les inhumer. Cependant, ils devaient se rendre dans les morgues, munis d’un réquisitoire du procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, adressé au directeur de la morgue en question, d’un extrait de naissance du défunt, d’un certificat de décès et d’une pièce d’identité prouvant le lien de parenté avec le mort. Aujourd’hui, avec la décision du gouvernement, plus besoin de remplir toutes ces formalités. Il suffit juste de prouver la filiation pour retirer la dépouille de son parent décédé pendant la crise post-électorale. Il n’y a rien à payer comme frais, d’autant plus que l’Etat a tout pris en charge. En effet, selon une communication du ministre de la Justice, garde des sceaux, Jeannot Kouadio Ahoussou, lors du dernier conseil des ministres, les frais de conservation et d’autopsie enregistrés au 30 juin 2011 s’élèvent à 2,080 milliards de Fcfa. « Le conseil a donné son agrément pour la prise en charge des frais de conservation et d’autopsie correspondants, par le budget général de fonctionnement de l’Etat », peut-on lire dans le communiqué qui a sanctionné ledit conseil. On se demande alors ce qu’attendent certains parents pour retirer enfin les corps.
Anne-Marie Eba
Anne-Marie Eba